La Révolution tranquille, la présence d'un mouvement souverainiste et l'existence du FLQ
La période de la Révolution tranquille confirme la volonté autonomiste des Québécois de devenir " maîtres chez nous ". Grâce notamment à l'appui par de nombreuses forces de mobilisation de la société civile, L'État québécois devient actif et interventionniste sur le plan social, politique, économique et culturel pour favoriser le bien commun et atteindre une plus grande égalité et accessibilité de services. On cherche à faire du Québec une société plus démocratique et laïque. L'Église se retire des implications publiques et la religion catholique cesse de devenir un symbole identitaire commun. La langue française occupe maintenant tout l'espace identitaire. L'État est créateur d'emplois et servira de levier.
On assiste non seulement à des transformations sociétales, mais également à des transformations de représentation. Influencés par un mouvement nationaliste interne qui s'inspire du mouvement international de décolonisation des années 1960, les Canadiens français affirment leur majorité sur le territoire du Québec, plutôt que de défendre leur minorité dans la dynamique canadienne. Ainsi, plutôt que d'être des Canadiens français du Québec, les francophones deviennent des Québécois. Après la Révolution et avec la présence d'une immigration plus importante, l'appellation " Québécois " deviendra territoriale et sera utilisée pour représenter toutes les personnes vivant au Québec, quelle que soit leur origine ethnique.
En tirant profit du vent " affirmationniste " social, politique et culturel qui souffle sur le Québec, le mouvement pour la souveraineté du Québec s'organise en partis politiques qui donneront naissance, à la fin des années 60, au Parti québécois. L'organisation des souverainistes en mouvement et ensuite en partis politiques, conjuguée à la présence d'un groupe révolutionnaire prônant l'utilisation des armes pour libérer et décoloniser les francophones (le Front de libération du Québec, FLQ), vont mettre énormément de pression sur le gouvernement canadien. La société québécoise est en effervescence, et les politiciens canadiens ne peuvent que constater que le Québec veut affirmer sa spécificité 1.
Références :
· McROBERTS, Kenneth, Quebec. Social Change and Political Crisis, Toronto, McClelland and Stewart, 1988.
· DION, Léon, Les espoirs de la Révolution tranquille dans La Révolution déroutée, Montréal, Éditions du Boréal, 1998, pp. 55-73.
· TURGEON, Luc, La grande absente. La société civile au c?ur des changements de la Révolution tranquille dans Globe, Revue internationale d'études québécoises, vol. 2, n° 1, pp. 35-56.
· Meisel, John, Guy Rocher et Arthur Silver, Si je me souviens bien. Regards sur l'histoire. As I recall, Montréal, Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), 1999.
Portraits du Québec - Les relations Québec-Canada-Monde
1960
Quelques dates importantes dans les relations Québec-Canada depuis la Confédération canadienne
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