15 février 1839 : Mémoire vive !

L’auteur souligne aussi le fait que sous le verni démocratique, cette férocité répressive est toujours latente.

Diaspora québécoise

Face à l’élan libertaire national du mouvement des Patriotes, la férocité des conquérants/dominants fut sans limites. Notamment ce 15 février 1839, avec l’exécution de François-Marie-Thomas de Lorimier, Charles Hindelang, Amable Daunais, François Nicolas et Pierre-Rémi Narbonne.
Nous avons un devoir de mémoire à ce sujet, et le texte que [Monsieur Guy Thauvette publie dans Le Devoir->45289] (*) nous le rappelle fort justement, en évoquant la vie de chair meurtrie et de courage de ceux et celles qui avaient décidé de vivre debout, et en rappelant la mémoire des Patriotes exilés. L’auteur souligne aussi le fait que sous le verni démocratique, cette férocité répressive est toujours latente.
Le testament politique de François-Marie-Thomas de Lorimier reste d’une brûlante actualité, notamment sa conclusion :

[->4421] « Quant à vous, mes compatriotes, mon exécution et celle de mes compatriotes d'échafaud vous seront utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement anglais ! ... Je n'ai plus que quelques heures à vivre, et j'ai voulu partager ce temps précieux entre mes devoirs religieux et ceux dus à mes compatriotes. Pour eux je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants et de mon épouse sans autre appui, et pour eux je meurs en m'écriant : Vive la liberté, vive l'indépendance ! »

Que l’on me permette ici d’évoquer d’autres vies de courage et d’exil. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, à Paris c’est un autre mouvement social, celui de la Commune, qui inventant une authentique démocratie ouvrière, va être écrasé militairement par une bourgeoisie sanguinaire : des milliers d’exécutions sommaires lors de la “Semaine sanglante” et de nombreux exilés, dont Louise Michel, héroïne du mouvement ouvrier et libertaire.
Comme le mouvement des Patriotes, celui de la Commune de Paris continue d’inspirer les élans de Liberté et de Justice qui sont au coeur de notre Humanité, et parmi ceux-ci, en convergence avec le mouvement de libération nationale du Québec, n’oublions pas le mouvement des “Indignés” dont la répression générale ne pourra empêcher la résurgence !
Yves Claudé
(*) : Guy Thauvette « Canada Bay », Le Devoir, Montréal, 15 février 2012.
_ http://www.ledevoir.com/politique/quebec/342686/libre-opinion-canada-bay
L’œuvre incontournable de Pierre Falardeau :
_ http://www.vigile.net/15-Fevrier-1839-La-Pendaison


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1 commentaire

  • Claude Richard Répondre

    15 février 2012

    Oui, les Patriotes méritent qu'on se souvienne et qu'on pense à eux. Et quelle meilleure façon de se souvenir et de commémorer que d'aller faire un tour au Pied-du-Courant où Victor Charbonneau tient depuis au moins douze ans, beau temps mauvais temps, une vigile trois fois par année de 7h du matin à 7h du soir. Ou de participer à la Marche aux flambeaux des Jeunes Patriotes, qui part du même endroit à 18h 15. Une pensée...et un geste, pourquoi pas?