10 constats sur le PQ

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Facal a raison, sauf sur un point primordial : Bouchard a malmené volontairement le PQ

Avant-hier, mon estimée collègue Josée Legault mettait les déboires du PQ sur le compte du virage identitaire amorcé sous Pauline Marois en 2007, accentué par la Charte des valeurs en 2013.


La question identitaire aurait pris la place, déplore-t-elle, de la souveraineté et de la défense de la langue française, et fait naître deux clans opposés : pro-Cloutier et pro-Lisée.


Antérieurement, ma collègue a souvent exprimé son admiration pour la clarté stratégique de Jacques Parizeau, sa sévérité envers Lucien Bouchard, et son souhait qu’une alliance PQ-QS eût été possible.


Quelques observations respectueuses :


1. La position d’Alexandre Cloutier en matière d’identité est la même que celle d’André Boisclair, qui présida à la débâcle du PQ lors de l’élection de 2007. Fallait-il que Pauline Marois laisse tout le champ identitaire, moteur historique du nationalisme québécois, à Mario Dumont ?


2. Où sont les chiffres établissant que la Charte des valeurs causa la défaite du PQ en 2014 ? L’erreur du PQ fut de ne pas saisir le compromis de la CAQ de limiter l’interdiction des signes ostentatoires aux personnes en autorité. Le PQ fut surtout défait par l’habileté du PLQ à faire croire qu’il préparait un référendum en cachette et par une démographie défavorable.


3. Depuis 2007, le PQ n’a pas abandonné la souveraineté. Il a renoncé à l’obsession du référendum dans les meilleurs délais. Les niveaux d’appuis faméliques de ceux qui proposent le contraire – Option nationale et Martine Ouellet – doivent signifier quelque chose, non ?


4. Sur la question linguistique, le PQ projetait une refonte complète de la Charte de la langue française sous Pauline Marois, impossible à faire avancer quand vous êtes un gouvernement minoritaire ou dans l’opposition.


5. Avant 1994, M. Parizeau proposa des référendums sectoriels pour rapatrier des pouvoirs à la pièce et participa à l’exercice Bélanger-Campeau qui n’excluait pas l’examen d’offres fédérales de réforme constitutionnelle. Et il avait raison.


6. Lucien Bouchard mena le PQ à sa dernière vraie victoire électorale... en 1998. Un détail ?


7. La manière dont Québec solidaire poignarda la convergence avec le PQ a révélé sa vraie nature. C’est en couchant avec ces gens que le PQ aurait inspiré confiance aux électeurs modérés ?


8. Plus le PQ flirtait avec l’extrême gauche, plus la CAQ prenait des forces : une coïncidence ?


9. Bien antérieur à 2007, l’effritement du PQ – les chiffres sont limpides – débute avec la défaite référendaire de 1995.


10. Humains, les dirigeants successifs du PQ ont certes fait des erreurs, mais quand un peuple se dit non à lui-même deux fois – cas unique dans l’histoire de l’huma­nité –, il est injuste de blâmer ceux qui héritent d’une situation impossible et font de leur mieux.