YouTube va interdire les contenus «falsifiés» liés aux élections

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Et qui juge de ce qui est falsifié ou non ?


(New York) Alors que les caucus de l’Iowa marquent lundi le coup d’envoi de la saison des primaires démocrates pour le scrutin présidentiel américain de novembre, YouTube a annoncé l’interdiction des contenus « manipulés ou falsifiés » sur les élections.  


Dans une note de blogue, la plateforme de vidéos, dont Google est le propriétaire, a affirmé que ces mesures étaient prises afin de faire de YouTube « une source plus fiable » d’information et de promouvoir « un discours politique sain ».


Leslie Miller,  vice-présidente des affaires publiques de YouTube, a détaillé que « les contenus qui ont été manipulés techniquement ou falsifiés dans le but de tromper les utilisateurs » et « qui posent un risque flagrant de dommages » seront bannis.


Une vidéo prétendant à tort qu’un homme politique est décédé se verra par exemple retirée de la plateforme.


 

Les contenus visant à tromper les électeurs sur le vote ou sur le recensement, ainsi que ceux contenant de fausses déclarations sur les critères techniques d’éligibilité, seront également interdites par YouTube.


Dans un autre communiqué, la responsable de la sûreté et de la sécurité en ligne de Google Kristie Canegallo a insisté sur le fait que le numéro un des moteurs de recherche avait renforcé ses efforts pour contenir les abus et les fausses informations sur les contenus liés aux élections.


« Nos équipes de sûreté et de sécurité sont déployées sur l’ensemble du globe pour surveiller et interrompre les piratages de comptes, les activités frauduleuses, les campagnes de désinformation, les attaques coordonnées et d’autres formes d’abus sur notre plateforme, 24 heures sur 24 », a indiqué Mme Canegallo.


« Nous prenons au sérieux notre responsabilité de protéger nos utilisateurs des dégâts et des abus, particulièrement pendant les élections », a-t-elle précisé.


Mme Canegallo a ajouté que Google travaillait avec d’autre entreprises technologiques et des agences gouvernementales, dont le FBI, afin d’« identifier les acteurs malveillants, de désactiver leurs comptes, d’avertir nos utilisateurs et de partager des informations pertinentes avec les spécialistes de l’industrie et les forces de l’ordre ».


Nouvelles mesures


Accusés par de nombreux détracteurs d’avoir laissé se propager de fausses informations sur leurs plateformes lors de la présidentielle américaine de 2016, plusieurs géants de la Silicon Valley ont annoncé des mesures pour mieux lutter contre ces dangers avant l’élection de 2020.


Facebook, qui fait l’objet des critiques les plus vives, a annoncé en décembre interdire tous les contenus, publiés par des utilisateurs ou des annonceurs, qui pourraient perturber le recensement, comme des fausses informations ou des incitations à ne pas participer.


Le groupe californien a toutefois refusé de censurer les annonces à caractère politique, ce qui lui a été très reproché. Twitter a pris le contrepied de Facebook en bannissant les publicités politiques.  


Google, de son côté, a imposé des restrictions sur le ciblage trop affiné des électeurs pour ce type d’annonces.


« Chaque plateforme évalue la liberté d’expression face la manipulation des électeurs, mais les campagnes de désinformation opèrent sur les différentes plateformes et exploitent ces failles », analyse Karen Kornbluh, chercheuse au German Marshall Fund.


« C’est pourquoi les plateformes devraient s’unir et développer des règle claires, cohérentes et applicables pour empêcher les électeurs de devenir des cibles faciles pour les campagnes de désinformation », poursuit l’experte.


Pour Paul Barrett, vice-président du Center for Business and Human Rights à l’école de commerce de la New York University, les annonces de YouTube sont un pas dans la bonne direction.


« Les standards que YouTube a établis et illustrés aujourd’hui ne semblent pas complètement nouveaux, mais l’entreprise a le mérite de les présenter de façon claire et d’avertir qu’elle entend les appliquer vigoureusement », indique l’expert, auteur en septembre d’une étude sur la désinformation en ligne.


« La politique de YouTube en matière de » pratiques trompeuses «, si elle se dote de vrais moyens, peut protéger les utilisateurs contre un vaste éventail de désinformations et de fausses informations lors de la période des élections », ajoute M. Barrett.




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