Le 11 février, Andrew Gutmann et Paul Rossi publiaient un article fascinant dans The Wall Street Journal.
Ils ont visionné 100 heures de vidéos reçues anonymement et filmées lors de la dernière conférence annuelle de la National Association of Independent Schools aux États-Unis (NAIS).
La NAIS est un regroupement de plus de 1600 écoles privées de la maternelle à la 12e année.
Elle définit les objectifs éducatifs et les politiques de ces écoles.
Radical
La conférence de cette année réunissait plus de 6000 éducateurs et administrateurs. C’est énorme.
Le thème était : comment s’y prendre pour rendre irréversible, dans les écoles primaires et secondaires, la nouvelle idéologie racialiste.
Tout est présenté innocemment sous le couvert de politiques dites EDI (équité, diversité, inclusion).
Qui pourrait bien être contre l’équité, la diversité et l’inclusion ? Mais ces bons sentiments sont les paravents d’une véritable opération d’endoctrinement dès la maternelle.
Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la diversité, mais de classer les enfants selon leur couleur pour toujours, de les convaincre que toute la société est mauvaise, et de parvenir à la transformer radicalement.
Un atelier recommande d’introduire dans les écoles des « cercles de guérison », pour que l’enfant comprenne qu’il souffre d’un traumatisme lié à sa couleur de peau.
Les enfants qui ne semblent pas traumatisés doivent apprendre qu’ils sont néanmoins, même s’ils ne s’en rendent pas compte, victimes des souffrances de leurs ancêtres. On appelle cela de la « violence intergénérationnelle ».
Un autre atelier explique que le prisme EDI doit être appliqué à chaque aspect de la vie scolaire, chaque matière, chaque plan de cours, chaque lecture, chaque exercice, chaque sortie. Le refuser, c’est de la « violence curriculaire ».
Tout doit commencer dès la maternelle, car « kindergartners are natural social-justice warriors ».
L’école ne doit pas seulement être « inclusive ». Elle doit aussi encourager un « sentiment d’appartenance ».
Comment ? En interdisant toute activité qu’un membre d’une minorité pourrait trouver « inconfortable » ou qui remettrait en question son « expérience vécue ».
Comment augmenter la vigilance à propos des mots « dérangeants » ? En fabriquant une peur des « micro-agressions ».
Un atelier enseigne comment couper immédiatement la parole à un enseignant en disant haut et clair que ce mot ou ce message est inacceptable et ne sera pas toléré.
Un autre atelier explique l’importance d’éradiquer la suprématie de la culture « blanche ».
Cette culture « blanche » est caractérisée par la quête de l’excellence, la ponctualité, la politesse, le respect de l’écrit, la dévalorisation de l’oral, l’objectivité scientifique et l’individualisme.
- Écoutez aussi l'édito de Joseph Facal à l'émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 10 h 30 via QUB radio :
Orwellien
Bref, il ne s’agit plus d’enseigner une culture générale commune, la curiosité intellectuelle et la libre pensée.
Il s’agit de reconfigurer radicalement nos sociétés, dépeintes comme uniformément oppressives.
C’est le maoïsme de jadis à la sauce racialiste.
Ces milliers de responsables scolaires introduiront ensuite cela dans des milliers d’écoles.
Imaginez une société d’adultes ainsi robotisés depuis l’enfance.
Vous ne me croyez pas ? Allez lire. Vous trouverez aisément.
Ceux qui minimisent le danger du wokisme ne savent pas de quoi ils parlent.