Depuis quelques jours, le débat sur les célébrations du 250ème anniversaire de la défaite de 1759 fait rage. Plusieurs, dont je suis, sont contre car, l'on doit avoir suffisamment de fierté pour ne pas célébrer ses propres défaites.
D'autres disent être pour en soulevant l'argument que ce ne sont pas des célébrations mais bien des commémorations. Il y a donc un large consensus voulant que l'on ne célèbre pas 1759. La question que l'on doit se poser est donc la suivante : qu'est-ce qu'une célébration exactement ? Célébrer c'est festoyer. La saint-Jean-Baptiste ( ou la fête du Canada pour les fédéralistes ) est une célébration.
Pas le 250ème anniversaire de la défaite d'un peuple qui lutte aujourd'hui pour la survie de sa langue, particulièrement à Montréal où le français risque d'être une langue marginal dans beaucoup moins de temps que ce qu'on pense.
Observons maintenant le programme des célébrations de la bataille de 1759. Le bal masqué : « Malgré la guerre qui sévit dans la colonie, certains dirigeants trouvent à se divertir. Dansez comme eux au clair de lune, vêtus de vos plus beaux atours. »
Y a-t-il une seule personne qui croit vraiment que les soldats allaient danser entre eux en pleine guerre ? De plus, si ce seraient vraiment des commémorations on ne chercherait pas à y attirer des touristes. Il est évident qu'ils viendront pour le spectacle. Pas pour commémorer.
Bref, le fédéral ne cherche pas à instruire les gens sur leur histoire ou encore à commémorer cet événement mais plutôt à tenter de refaire l'histoire pour transformer la conquête en un événement banal voire positif.
Jean-Philippe Poirier

Trois-Rivières