Voteriez-vous pour celui qui...?

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La faiblesse intrinsèque de la démocratie : la petitesse des intérêts populaires dicte l'agenda politique

Sept jours ont suffi pour fracasser les 20 milliards $ de promesses électorales, selon un estimé conservateur du Journal.


Exaspéré, un lecteur que j’apprécie particulièrement me pose une question fascinante :


Pensez-vous qu’un chef de parti qui tiendrait le langage suivant serait élu ? Écoutez bien.


Je ne promets pas la gratuité de l’école ou des soins dentaires.


Je ne promets pas de construire 1000 km d’autoroutes, de doubler le personnel hospitalier, ou d’augmenter les salaires.


Par contre...


Je promets un gouvernement propre, honnête, transparent, conscient que chaque dollar dépensé vient de vous.


Je promets de lutter férocement contre le gaspillage, le copinage et la corruption.


Je promets de mettre un terme à une gestion gouvernementale de république bananière.


Je promets un système en ligne ou chaque citoyen pourra connaître la destination de chaque dollar dépensé... d’un repas de homards à la construction d’un barrage.


Puis, lorsque nous aurons tout nettoyé et que nous aurons économisé, alors je vous demanderai ce que vous voulez qu’on fasse.


Réduire la dette ? Baisser les impôts ? Construire des écoles et des hôpitaux ? Reconstruire notre système routier ? Investir dans les énergies vertes ?


VOUS déciderez quoi faire avec VOTRE argent.


Mais si vous voulez un gouvernement qui continue comme maintenant, ne votez pas pour moi.


Je ne suis pas votre homme...


Séduisant, n’est-ce pas ?


Après y avoir longuement pensé, j’en viens à la conclusion que cette personne ne serait pas élue.


D’abord, l’électeur de base se dira : ce type va prendre des années à faire le ménage avant de s’occuper de moi.


Ensuite, pourquoi pensez-vous que les partis font des promesses ? Parce qu’elles fonctionnent...


Beaucoup d’électeurs, même s’ils ne l’admettront pas facilement, se demandent : qu’est-ce que ce candidat fera pour moi ?


Imaginez qu’un électeur ait le choix entre le candidat A, qui ne promet rien d’autre que le grand ménage, et le candidat B, qui promet quelque chose de concret qui améliorerait immédiatement la vie de cette personne.


Qui aura son vote ?


La politique est un marchandage entre l’électeur et les partis : voterais-tu pour nous si on te donne ceci ?


Vérité


Ce sont habituellement les promesses destinées aux autres que l’on perçoit négativement. Évidemment, si celles qui nous visent sont exagérées, elles ne fonctionneront pas.


Tant les médias que ses adversaires reprocheraient aussi à ce chef de parti de ne pas être concret, de ne pas se soucier du quotidien des gens, de faire la morale.


La plupart des gens ne veulent la vérité que si elle est agréable à entendre. Plate, hein ?


Dans les démocraties, la douleur s’endure peu longtemps parce que des options moins douloureuses sont toujours disponibles.


En voilà une vérité... désagréable.