Vague de profanations d’églises en France

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En rappel : Explosion des actes de vandalisme antichrétiens en France

En une semaine, cinq lieux de culte catholiques ont été la cible d’actes de vandalisme et de profanation dans l’Hexagone. Un phénomène préoccupant et difficilement maitrisable, qui meurtrit chaque communauté diocésaine concernée. L'évêque de Nîmes témoigne.


Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican


L’église Saint-Nicolas à Houilles, le 4 février; la cathédrale Saint-Alain à Lavaur, le 5 février; l’église Notre-Dame des enfants à Nîmes, le 6 février; l’église Notre-Dame à Dijon, le 9 février; l’église Saint-Nicolas à Maisons-Laffitte, le 10 février… C’est une véritable série noire qui a touché l’Église de France la semaine dernière. À chaque fois, les actes de vandalisme et de profanation commis sont aussi graves qu’abjects: hosties consacrées répandues à terre, statues pulvérisées, tabernacles éventrés…  Toutes les lieux de culte n’ont cependant pas été la cible du même type de dégradations.


Le défi de l’ouverture dans un contexte difficile


Mgr Robert Wattebled, évêque de Nîmes depuis 2001, en fait l’amer constat: «on a affaire à des actes délibérés de profanation», affirme-t-il, «des faits d’une grande gravité» qui révèlent qu’«on a franchi une étape, un degré».


Selon les chiffres 2017 du ministère de l'Intérieur, l'Église catholique et les Églises chrétiennes détiennent le record d'atteintes aux lieux de culte: 878 sur les 978 actes recensés, soit une moyenne de deux par jour.


L’évêque de Nîmes, tout comme la Conférence épiscopale de France, se montre toutefois prudent, ne souhaitant pas attiser le ressentiment dans un contexte social déjà tendu. Il tient aussi à laisser les investigations se poursuivre, afin de déterminer l’identité des auteurs. Cela ne l’empêche pas de «condamner fermement» de tels actes. Une condamnation souvent exprimée par d’autres parties: représentants d’autres confessions à Nîmes, pouvoirs publics dans les Yvelines…


Pour Mgr Wattebled, les attaques d’églises viennent remettre en question l’ouverture de celles-ci. La décision à prendre s’avère délicate. Faire preuve de prudence est en effet nécessaire, mais pas au point de négliger l’appel du Pape François: «L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close» (Exhortation apostolique Evangelii Gaudium).


Entretien avec Mgr Robert Wattebled, évêque de Nîmes


Suite à cet évènement, le Comité interreligieux nîmois a diffusé ce communiqué:


«Ayant  pris connaissance des actes de  profanation qui ont eu lieu le mardi 5 février dans l’église Notre-Dame des enfants à Nîmes, le Comité interreligieux nîmois (CIRN) qui réunit des responsables religieux des communautés juives, catholiques, musulmanes et protestantes de la ville fait part de sa profonde indignation devant de tels agissements. 


Il s’agit là d’actes délibérés visant à toucher une communauté religieuse au cœur même de sa foi, dans ce qu’elle a de plus sacré. Voulant faire part de sa profonde tristesse devant la multiplication de tels actes, puisque Nîmes n’est pas la seule ville  à être touchée par de telles profanations, il assure l’ensemble des catholiques, leurs frères et sœurs dans la foi, de sa profonde solidarité dans l’épreuve qu’ils traversent. Il veut également faire part de son inquiétude devant la montée des discours de haine et d’intolérance de toutes sortes qui s’expriment, ici ou là,  avec de moins en moins de retenue, prélude à des actes de violences dont nul ne peut connaitre l’issue.


Les membres du CIRN appellent l’ensemble des Nîmois à se mobiliser contre de tels procédés qui rappellent les pires heures de notre Histoire qu’ils espéraient à jamais révolues.»