Universités : autoroute vers la médiocrité

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Un biais victimaire remplace le mérite comme critère d’embauche


Attachez votre tuque.


L’Université d’Ottawa veut combler un poste de professeur en droit public.


L’un des critères de sélection se lit ainsi : « La sélection sera limitée aux candidats ou candidates racisé.es ou autochtones. »


Vous avez la peau claire ? Ce n’est même pas la peine d’envoyer votre CV.


Déferlement


L’Université Laval veut combler un poste de titulaire de Chaire de recherche du Canada en littérature française de la première moitié du XXe siècle.


Voici ce que dit l’appel de candidatures : « seules les personnes candidates possédant les compétences requises ET s’étant auto-identifiées comme membre d’au moins un de ces quatre groupes sous-représentés (femmes, Autochtones, personnes en situation de handicap et personnes appartenant aux minorités visibles) seront sélectionnées au terme du présent concours. »


L’Université Laval se défend dans la phrase suivante : « L’Université Laval ne peut déposer d’autres types de profils de candidatures tant que ses cibles de représentation ne sont pas atteintes, et ce, conformément aux exigences du Programme des CRC. »


Bref, elle aurait les mains liées par les exigences imposées par l’organisme fédéral qui finance les chaires.


Le professeur de l’Université McGill Patanjali Kambhampati, d’origine indienne, lui-même membre d’une « minorité visible », spécialisé dans les lasers, vient de se faire refuser deux financements fédéraux pour manque de diversité dans son équipe.


M. Kambhampati a eu l’audace d’écrire dans ses demandes qu’il embaucherait ses assistants sur la base du mérite. Ce fut fatal.





Une collègue que je ne nommerai pas craint pour le renouvellement de son financement, car ses proches collaborateurs sont des hommes blancs cisgenres (un homme qui se perçoit comme un homme).


Et je m’arrête faute de place.


Tout cela s’appuie sur une idée absurde et sur une idée fausse.


L’idée absurde est que la recherche universitaire doit, dans sa composition raciale, refléter la composition de la société en général, comme s’il n’y avait pas des tas de raisons qui expliquent les différences entre ce milieu et la société.


L’idée fausse est que si les gens de telle catégorie sont peu nombreux dans un domaine, c’est forcément pour cause de discrimination.


Discrimination pour louer un appartement ? Peut-être.


Pour un poste de professeur universitaire au Canada ? Non.


Évidemment, c’est ce que prétendra celui qui n’a pas eu ce qu’il convoitait, mais cela n’en fait pas une vérité pour autant.


Avenir ?


Comprenez bien : il ne s’agit plus, entre deux candidats de compétence équivalente, de prendre celui d’un groupe minoritaire.


On embauchera non sur la base de ce que vous avez fait, mais sur la base de votre catégorie d’appartenance minoritaire.


On élève carrément l’appartenance au groupe minoritaire au rang de critère formel d’exclusion des autres candidatures.


Recruter sur la base du mérite sera désormais, dans bien des cas, interdit. Tout simplement.


Dans nombre de disciplines, il faudra fouiller dans le fond de la pile pour trouver les candidatures exigées.


C’est dans les universités qu’on dessine l’avenir. Avec de telles politiques d’embauche, nous sommes sur l’autoroute de la médiocrité.











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