Une immigrante désireuse de s'intégrer en français

Anglicisation du Québec

Je me sens très triste et déçue. L’annonce, jeudi dernier, des coupures dans les cours de français a été très choquante pour moi et je ne pouvais pas pleurer devant de mes collègues mais ils ont commencé à pleurer parce que tout le monde a eu un plan pour ces mois. Cette nouvelle de dernière minute a brisé nos coeurs, en plus de tout ce que j'ai fait pour étudier français afin d'ameliorer ma vie ! À mon avis, le ministère a un double discours : il nous dit qu'on doit parler francais mais, en même temps, il nous coupe le cours de francisation. Je ne comprends pas pourquoi!!! Quand je suis arrivée chez moi, je me sentais déprimée. Tout à coup j'ai senti quelques larmes sur mon visage et j'ai pleuré d'impuissance et de colère.
Je m’appelle Roxana et je suis immigrante péruvienne de profession enseignante au niveau secondaire. Je suis arrivée à Montréal le 12 septembre 2009 après avoir réussi tous les tests que le gouvernement du Québec et l’ambassade du Canada m’ont demandés pendant trois longues années. Je suis arrivée pleine d’espoir de progresser dans cette belle nation ainsi que de contribuer avec mon expérience d’enseignante dans une école secondaire d’ici.
Je savais depuis de mon arrivée qu’il fallait que je suive le cours de français de niveau avancé que le ministère de l’immigration offre à tous les nouveaux arrivants afin de nous intégrer à la société québécoise et au marché du travail mais, aujourd’hui, je me demande : si j’ai moi-même respecté tout ce que m’ont demandé les autorités avant de venir ici, pourquoi à la dernière minute, on m’informe que les cours sont coupés ? Cette nouvelle a brisé mes rêves et les plans que j’avais déjà faits pour les mois suivants et je crois aussi de plusieurs de mes collèges. À mon avis ce n’est pas juste. Cette décision est difficile pour moi comme immigrante professionnelle qui veut s’intégrer à la société québécoise quand le français est l’outil de travail et surtout quand il est d’une exigence pour obtenir le permis d’enseignement.
J’espère que la Ministre de l’immigration va réfléchir et changer d’opinion et reconsidérer sa décision.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2010

    Mme. Rivera,
    Bienvenue au Québec. Vous êtes arrivée au moment où le Québec est en pleine ébullition, au moment où notre gouvernement est arrivé au paroxysme de la corruption. Avec la dernière coupure dans les cours de français, le gouvernement Charest a illustré ses orientations: détruire son propre pays, anéantir de diverses manières tous les acquis durement gagnés. Je vous demande de persister avec nous. Il y a toujours de la place ici pour les nouveaux frères et les nouvelles soeurs de qualité qui veulent joindre notre famille. Ne vous laissez jamais décontenancer par l'expression "Québécois de souche" parce que le jour de la libération, ce qui ne devrait pas tarder, à partir de ce moment, vous serez, vous aussi, une Québécoise de souche.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    14 avril 2010

    @ Roxana Rivera:
    Merci pour votre intérêt pour notre société, notre langue, et notre culture, Mme Rivera.
    J'ajouterais que votre français est excellent, et que vous comprenez très bien, l'un des problèmes créés par le gouvernement Charest, dans le domaine de l'immigration.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    13 avril 2010

    Estimada maestra Roxana,
    Usted esta bienvenida en nuestra lucha para un Québec libre!
    D'autres vous ont déjà dit que vous venez de prendre un grand chapitre de l'Histoire du Québec: nation française, otage dans un pays anglais hégémonique. Plusieurs Chiliens réfugiés chez nous sous le régime Pinochet ont déjà pris connaissance de cette oppression réelle bien que moins brutale que la leur et ont engagé leurs énergies à nos côtés en vue de notre libération. Merci de nous avoir trouvés, et donnez-nous de vos nouvelles dans les progrès de vos contacts avec les Québécois d'origine chilienne. Ils sont notre inspiration puisque nous sommes devenus comme la grenouille dans la marmite qu'on met lentement à bouillir: nous nous engourdissons inconsciemment vers la mort. Merci aux immigrants conscients comme vous. Gracias.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010

    Je comprends votre désarroi Mme Rivera, je le partage également car rien ne me fait plus chaud au coeur que de voir les nouveaux arrivants du Québec apprendre le français, la clé d'accès pour leur intégration à la culture québécoise. Malheureusement, il semble que les préoccupations du gouvernement Charest soient autres. Pour ce gouvernement, l'immigration répond strictement à des besoins économiques, afin d'assurer la croissance dans la société. Dans ce contexte, la bonne intégration et l'épanouissement des immigrants ne l'intéressent pas.
    Par contre, je constate également que vous écrivez très bien le français et c'est tout à votre honneur, considérant votre arrivée très récente au Québec.
    Utilisez cet avantage que vous avez, de si bien maîtriser la langue française, pour émettre vos opinions auprès de la population québécoise et pour faire valoir vos droits à ces cours de français auprès du gouvernement.
    Bon courage et bien à vous
    Martin Lavallée

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010

    Mais, chère madame Rivera, vous êtes déjà intégrée.
    Ce que vous subissez actuellement, la nation québécoise le subit depuis 1759. Bienvenue.
    Je ne m'imagine pas une seule seconde qu'il viendrait l'idée à votre pays de stopper l'enseignement de l'espagnol à celui qui en fait la demande. Pourquoi donc ce choix de venir offrir vos talents d'enseignante dans un pays qui a si peu de respect pour la langue de sa nation ? Quel genre d'enseignement vous attendez-vous à donner en un tel pays ?
    Que repprochez-vous à votre pays, indépendant et fier, que vous le quittiez ainsi pour offrir vos talents et vous intégrer à une colonie dont la nation est soumise et méprisée ?

  • Serge Charbonneau Répondre

    13 avril 2010

    Vous nous décrivez bien l'irresponsabilité de notre gouvernement québécois qui est finalement au service du Canada anglais et non au service de la francophonie québécoise.
    Le français perd du terrain dans notre pays à cause de certaines politiques qu'on croirait faites exprès pour nous assimiler aux milieux anglophones.
    Les COFI ont été abandonnés et maintenant les cours de francisation disparaissent…
    Concernant ces désastreuses politiques enclenchées par le Parti Québécois qui a supprimé pour des raisons budgétaires les excellents Centres d'orientation et de formation des immigrants (COFI), il faut lire l'excellent article de Robert Dutrisac du 27 juin 2008, «État de la langue française - Québec «ne doit pas laisser aller les choses» (Le Devoir) http://www.ledevoir.com/politique/195528/etat-de-la-langue-francaise-quebec-ne-doit-pas-laisser-aller-les-choses .
    On constate que le Québec a laissé et laisse toujours aller les choses.
    J'espère, Mme Rivera, que grâce à nos origines latines communes nous parviendrons tout de même à faire en sorte que l'immigrante que vous êtes sera entrainé vers le français et que vous parviendrez à œuvrer dans l'enseignement selon vos qualifications.
    J'espère que votre message sera entendu par notre désastreux gouvernement québécois actuel.
    Bienvenido en Québec y no perder animo.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010

    Chère Roxana,
    bienvenue au Québec. Nous sommes contents de vous accueillir chez nous qui est maintenant chez vous. Je suis impressionné par la qualité de votre français. J'ai moi-même enseigné pendant quarante ans dont trente-six ans de littérature française et de littérature québécoise au niveau collégial.
    Ce gouvernement qui coupe dans les cours de français est un gouvernement en sursis, usurpateur et corrompu, qui n'a reçu l'appui que de 20% des francophones aux dernières élections. Il ne parle pas et n'agit pas au nom du peuple québécois.
    Séchez vos pleurs.
    Je vous invite à écrire de nouveau à Vigile pour nous tenir au courant de votre cheminement et des progrès de votre carrière d'enseignante.
    Bonne chance. Je vous encourage. Je vous embrasse.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 13 avril 2010

  • Raymond Gauthier Répondre

    13 avril 2010

    Bonsoir madame Rivera,
    Bienvenue sur le site Vigile, où vous trouverez à la fois des supporteurs à votre volonté de vivre et de travailler en français au Québec et plein de connaissances sur la volonté de vos concitoyens qui militent, souvent dans la discorde, mais de tout coeur pour faire de ce Québec un véritable pays libre, dont vous serez une citoyenne à part entière.
    La qualité de votre expression française est étonnante et je crois sincèrement que vous méritez mieux que les miettes que vous offre ce gouvernement traître aux aspirations de la majorité d'entre nous.
    Nous sommes solidaires de vos revendications légitimes.
    Salutations cordiales depuis une région périphorique,
    Raymond Gauthier
    Îles de la Madeleine

  • Archives de Vigile Répondre

    13 avril 2010

    Un petit mot pour vous dire que votre sentiment d'injustice m'apparaît tout à fait justifié.
    Ceci dit, pour poursuivre sur une note positive, les efforts que vous avez mis pour apprendre notre langue sont loin d'être vains si l'on en juge par votre écriture. Je vous encourage donc à poursuivre votre excellent travail.
    Et certes, Vigile ne peut se substituer entièrement à vos cours de francisation mais votre présence sur ce site a, à tous le moins, le bénéfice de vous exercer à la lecture et même l'écriture si le cœur vous en dit.
    Ne perdons donc pas espoir !
    Pier-Luc