Une disgrâce pour l'UQTR - La compromission a tout de même ses limites...

contre la décision du conseil d'administration de l'UQTR de décerner un doctorat honoris causa à Jean Chrétien

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Ces Québécois qui nous déshonorent


Je salue le courage de mon excellent collègue, Pierre-André Julien, qui a osé, dans sa lettre d'opinion du 10 novembre, s'élever contre la décision du conseil d'administration de l'UQTR de décerner un doctorat honoris causa à Jean Chrétien. Comme de très nombreux membres du personnel de l'Université, j'endosse entièrement les arguments de monsieur Julien, car un seul des faits qu'il rappelle devrait suffire à disqualifier M. Chrétien pour un tel honneur...
Si, au cours de ses 40 années de carrière comme résident d'Ontario et ministre à Ottawa, cet ancien citoyen de Shawinigan a bien posé quelques gestes normaux et bienvenus de la part d'un député, la somme de ses actions négatives et perverses envers le Québec et les Québécois est écrasante. Notre devise étant «Je me souviens», il importe de se souvenir de la continuité des gestes dévalorisants, provocateurs et parfois grossiers du personnage.

Octobre 1970: Jean Chrétien joue un rôle important dans le gouvernement Trudeau qui décrète sous de faux prétextes l'occupation militaire du Québec et la suspension des libertés civiles: près de 500 Québécois, intellectuels et autres de tous les milieux, sont emprisonnés pendant des semaines sans aucune raison démontrée, autre que de faire peur à la population dans une opération prévue dès 1968.
Novembre 1981: Jean Chrétien téléphone pendant la nuit à neuf des dix premiers ministres du Canada et conclut un pacte avec ces chefs pour imposer une nouvelle Constitution qui exclura le Québec et enlèvera des droits à notre Assemblée nationale. Cette Constitution a été unanimement rejetée par cette dernière.
Juin 1990: Jean Chrétien, aidé de quelques personnes, dont Clyde Wells alors premier ministre de Terre-Neuve, fait avorter l'Accord du lac Meech. Au cours de cet été-là, des Mohawks armés occupent la pinède d'Oka pendant des semaines et créent ainsi une diversion qui fait bien l'affaire du gouvernement canadien, alors qu'environ 70% des Québécois étaient prêts à voter pour la pleine souveraineté du Québec
Octobre 1995: le «Oui» perd le référendum par moins de 1% des voix exprimées. Après avoir affirmé qu'il en reconnaîtra le résultat, on apprend par le journal «The Gazette», le 24 novembre 2003, que Chrétien avait un «plan B» prévoyant l'envoi de l'armée au Québec sous le prétexte de la protection des édifices fédéraux, ainsi que le refus de toute négociation, même s'il y avait 55% de Oui.
À partir de ce moment, Chrétien met tout en oeuvre pour acheter la conscience des Québécois: c'est le triste épisode des commandites et d'un terrible détournement de fonds publics. Des centaines de millions de dollars seront empochés par les p'tits amis du régime. La Commission d'enquête du juge Gomery permettra de fouiller un peu dans ce panier de crabes et d'en pincer quelques-uns. Mais le grand responsable lui-même se moquera publiquement du juge Gomery en offrant une balle de golf autographiée achetée avec l'argent des «commandites». Il s'en tire honteusement.
Tout au long de sa carrière, il fait honte au Canada et au Québec dans plusieurs gestes d'inculture et de grossièreté, ici et à l'étranger. Il faut se souvenir de sa tournée du Proche-Orient en 2000, de l'altercation disgrâcieuse avec Bill Clennett en 1996, l'affaire du «flag su'l hood», etc.
C'est, en résumé, quelques-unes des raisons pour lesquelles l'UQTR devrait revenir sur cette décision malheureuse qui ternirait sa réputation. Nos administrateurs éclairés trouveront sans doute facilement une excuse.
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Photo: Stéphane Lessard

L'auteur, Jean-Luc Dion, est titulaire retraité et professeur associé au département de génie électrique et de génie informatique de l'UQTR.
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ADDENDUM en Tribune libre
Pour ceux qui s'intéresseraient aux obscurs dessous de l'affaire du doctorat
au responsable des « commandites » par l'UQTR...
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/opinions/200811/18/01-801825-une-disgrace-pour-luqtr.php
Des redites ? Peut-être !
Mais le sujet est inépuisable dans ses rebondissements possibles. La compromission a tout de même ses limites...
Il faut remarquer que le bulletin « Entête » ne dit rien de l'évènement du 23 novembre...
Réf.:
http://grandslabours.blogspot.com/

http://www.entete.uqtr.ca/description.php?no_fiche=7634
De même, le « calendrier des évènements » (http://entete.uqtr.ca/calendrier.php?section=calendrier) ne signale rien pour cette date !!! C'est la honte totale !
Il s'agit de toute évidence d'une petite combine sordide « à la Jean Chretien » où « je te refile quelques $$$ et tu me mets en évidence sur ton site internet avec une promesse de doctorat honoris causa qui me sera décerné en catimini dans un des bureaux des administrateurs-comptables-de-la-crèche-unitariste de la boite »...
Hélas ! l'honneur de cette université est un lointain souvenir du temps de Gilles Boulet !
Il faut savoir qu'un doctorat « honoris causa » est donné depuis des centaines d'années, dans les universités qui se respectent, à des gens qui se sont fait remarquer d'une façon exemplaire par leur contribution au rayonnement de la science, de leur nation et celui de l'Université. Il faut bien savoir que J. Chrétien, anti-Québécois primaire notoire, ne satisfait aucun de ces critères.
Le gugusse aura son doctorat de merde. Les « administrateurs » auront la jouissance servile temporaire de côtoyer un proche de Paul Desmarais qui tient tant de ministres par les couilles, et qui contrôle l'information au Québec, et ils pourront gonfler leurs petites satisfactions de rouages temporaires... Misérable !
Je refuse donc d'être associé à cet abaissement.
Sincèrement,
Jean-Luc Dion, ing., D. Sc.
Professeur titulaire retraité

de l'Université du Québec à Trois-Rivières
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