Les prestations d'aide sociale...

Une autre promesse du PQ balayée par arrière!

Tribune libre

Le Front commun des personnes assistées sociales est extrêmement déçu de la réforme coercitive que s’apprête à appliquer au programme d'aide sociale la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, d'autant plus que celle-ci s'était engagée durant la campagne électorale auprès de l'organisme à ne pas diminuer les prestations.
En effet, le gouvernement Marois amputera les prestations de certains assistés sociaux pour «renforcer l'incitation au travail» et favoriser la participation de «tous les bassins de main-d'oeuvre» au marché de l'emploi, une approche jugée coercitive par les groupes de protection des assistés.
À partir du 1er juin, tous les ménages composés de deux parents aptes au travail perdront une allocation de 129 $ liée à la charge d'un enfant de moins de cinq ans. Le ministère repousse aussi de 55 à 58 ans le seuil minimal pour recevoir la même allocation qui compense les difficultés dans cette tranche d'âge à percer le marché du travail.
Selon la réforme prévue, le montant d'une prestation passera alors de 733 $ à 604 $, une coupe de près de 20 %, déplore Amélie Châteauneuf, porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales. «On est extrêmement surpris et déçu, affirme Mme Châteauneuf. Mme Maltais s'était engagée auprès de nous à ne pas diminuer les prestations. Elle et le PQ ont dit à plusieurs reprises vouloir lutter contre la pauvreté et pour la justice sociale. [...] Même les libéraux n'ont jamais été jusque-là.»
Pour jeter un peu de baume sur la plaie, les prestataires touchés seront accompagnés en priorité par Emploi-Québec pour les aider à retrouver un travail. Certains pourraient recevoir une allocation de 195 $ par mois liée à des mesures d'aide à l'emploi. Toutefois, «on ne peut pas dire que tout le monde aurait droit à cette allocation», reconnaît François Lefebre, du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale. «C'est l'évaluation de leur situation qui va faire en sorte qu'ils peuvent la recevoir ou pas.»
Par ailleurs, au cabinet de la ministre, l'attachée de presse Mélanie Harvey, [qui semble n’avoir pas été informée de cette situation au moment de la campagne] note qu'à partir de 2014, il y aura au Québec plus de personnes à l'extérieur qu'à l'intérieur du marché du travail. D'ici 2021, 1,4 million d'emplois seront à pourvoir, insiste-t-elle. «Notre gouvernement n'a pas le choix, indique Mme Harvey. On a le devoir de relever ce défi-là. Et ça implique une participation plus importante de tous les groupes éloignés du marché du travail.»
À leur défense, dès le début février, la première ministre Pauline Marois et la ministre Maltais ont présenté la stratégie Tous pour l'emploi qui prévoit des investissements de 463 millions $ pour favoriser l'intégration des jeunes, des assistés sociaux, des préretraités et des immigrants au marché du travail, des investissements qui, bien que généreux, ne réussiront jamais à répondre aux besoins de tous les assistés, dont un bon nombre devront vivre avec des prestations coupées de 20%.
Pour Amélie Châteauneuf, la possibilité d'une allocation de 195 $ pour certains est loin de compenser les coupes garanties de la «réforme Maltais». «Là, on coupe le monde, dit-elle. Ce n'est pas un choix. Si vous ne voulez pas crever de faim après le 4 du mois, faut que vous y alliez. Et si vous n'êtes pas capable ou que vous n'êtes pas dans la bonne catégorie, alors désolé, meilleure chance la prochaine fois. C'est très grave.»
Bien qu’en partie d’accord avec une politique ayant pour but de
« renforcer l’incitation au travail », le gouvernement Marois, encore une fois, sortira mieux nanti, en adoptant la stratégie de donner d’une main parcimonieusement à quelques assistés-sociaux qui auront la chance de se trouver un emploi, tout en amputant de 20% les prestations de la majorité des assistés-sociaux qui demeureront sans emploi.
À mon sens, une pilule dorée qui aura pour effet de garnir davantage les coffres de l’État comme ce fut le cas pour l’éducation supérieure avec l’indexation des frais de scolarité!

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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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5 commentaires

  • Alain Maronani Répondre

    3 mars 2013

    Notre PM, travailleuse sociale de formation..., ne s'est pas beaucoup manifesté, pour défendre les plus démunis, qui le sont vraiment....
    Il est vrai qu'elle ne s'est pas beaucoup manifesté, non plus, pour toucher aux avantages fiscaux, niches en tout genre, REER généreux, etc, des 10 % les plus riches de la population qui se goinfrent 55 % de la richesse...
    L'équilibre fiscal sur le dos des plus pauvres, l'absence de logements sociaux, l'exode des plus pauvres vers des quartiers de plus en plus défavorisés, l'apparition de ghettos de la misère dans les zones urbaines, c'est un VRAI programme de gouvernement.
    C'est CA la sociale démocratie...les ballades de la ministre Maltais à Ottawa, son indignation vertueuse de pacotille, pour un problème réel, ont eu lieu, en même temps que les changements apportées à l'aide sociale...
    Bien sûr c'est le hasard du calendrier.

  • Marcel Haché Répondre

    3 mars 2013

    M.Marineau
    Vous surfez sur la désinformation conjointe d'une gauche communautaire intéressée et d'une droite démissionnaire.Vous reprenez sur Vigile ce qu'on peut lire et entendre provenant des médias les plus hargneux à l'égard de l'indépendance, mais à propos d'une clientèle sans défense.
    Pas fort.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2013

    C'est connu que le PQ clignote toujours à gauche avant une élection pour tourner à droite par la suite, mais là, ils descendent plus bas que jamais, ils sont rendu à soustraire le pain de la bouche des enfants de moins de 5 ans pour éponger un déficit qu'ils ont eu-même contribuer à créer en dilapidant les revenus du gouvernement par milliard en baisse d'impôt pour les riches à l'époque de Lucien Bouchard et de Bernard Landry. Nous avons actuellement le même parti québécois que sous Lucien Bouchard. C'est cela le fruit du vote stratégique. La peur du PLQ est en train de permettre au PQ d'être plus à droite que le PLQ lui-même, car le Front commun des personnes assistées sociales lui-même pour l'avoir côtoyé admet que historiquement le PQ a toujours été plus néo-libéral que le PLQ en matière d'aide sociale contrairement à ce qu'on peut penser, mais le pseudo-souverainisme du PQ a toujours réussi à aveugler plusieurs péquistes qui ont plutôt tendance à voter PQ par nostalgie du passé ou par tradition que par conviction.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mars 2013

    Vous écrivez:"À mon sens, une pilule dorée qui aura pour effet de garnir davantage les coffres de l’État comme ce fut le cas pour l’éducation supérieure avec l’indexation des frais de scolarité !".
    On appelle cela un sophisme. L'indéxation des frais de scolarité n'ira pas "garnir les coffres de l'État" mais bien
    ceux des universités qui en ont grandement besoin. Faut-il rappeler que nous avons les frais les plus bas en Amérique du Nord tout en ayant le système d'aide financière aux études le plus généreux.
    D'ailleurs cette idée de l'indexation était dans le décor du PQ depuis un bon bout de temps.
    On doit donner crédit au PQ d'avoir désamorcé la crise sociale et d'avoir réglé la question. Les 2 seuls partis en faveur de la gratuité: ceux qui ne peuvent pas prendre le pouvoir (QS et ON).D'ailleurs, dans les derniers sondages, la majorité de la population était en faveur de l'indexation et une faible minorité pour la gratuité.
    Quant à la question de l'aide sociale, je pense qu'il faut attendre avant de crier aux loups.
    "Coupes dans l'aide sociale: «Je n'échapperai personne», promet Maltais"
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/372348/aide-sociale-je-n-echapperai-personne-promet-maltais

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mars 2013

    Les gens qui ont travaillé au salaire minimum ou presque ou encore dans des manufactures ou usines toute leur vie et qui atteingnent 40,50 ou 60 ans sont rejettés par le marché de l'emploi. Les employeurs engagent des jeunes pour travailler dans les magasins ou les restaurants.
    Les gens sur l'aide sociale peuvent bien parfois avoir des problèmes d'alcool ou de drogues, comment vivre à jeun dans un enfer pareil.
    Vous dites, à 604 $, une coupe de près de 20 %, difficile d'avoir un appartement 1 1/2 à Montréal chauffé et éclairé pour moins que $500/mois.
    Reste donc, $104. pour acheter une passe d'autobus à $77 pour se chercher un emploi et manger pendant un mois. Aucun téléphone, pas de télé, pas d'internet.
    Ces gens n'ont souvent pas le choix, lorsqu'ils ne se trouvent pas d'emploi, ils sont obligés de travailler pour le crime organisé ou comme esclave. Une dame d'environ 60 ans, avec qui j'ai discuté pendant une campagne électorale À Verdun, n'ayant rien à manger a accepté de travailler à $3 l'heure dans un restaurant quelques heures par semaine.
    Pourquoi faire entrer de l'immigration massive au Québec, alors qu'il n'y a pas d'emploi pour eux ? Ils se retrouvent donc eux aussi sur l'aide sociale, et, ayant plus de gens sur l'aide sociale, ça en fait moins pour chacun.
    C'est impossible que nos politiciens ne soient pas conscients de tout ça,ce qui me porte à croire que l'on cherche délibérement à briser les protections sociales des Québécois.Comme ils sont en train de le faire un peu partout dans le monde, même en Europe.
    C'est les salaires des politiciens qu'il faudrait couper de 20%...