Christine St-Pierre montre des dents!...

Une augmentation... à la baisse

Tribune libre

Comme il fallait s’y attendre, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, n’allait pas demeurer « insensible » aux attaques de laxisme envers l’application des dispositions de la loi 101, particulièrement en ce qui a trait à la langue d’affichage dans la grande région de la métropole.
Dans son « train de mesures » de redressement de la situation qu’elle juge
« inacceptable », la ministre exigera que, dorénavant, l'Office québécois de la langue française (OQLF) prenne l'initiative d'enquêter au lieu d'attendre les plaintes des citoyens, une mesure déjà permise par la loi mais «très, très peu» utilisée, avoue son porte-parole, Martin Bergeron.
D’un autre côté, on apprend que l’OQLF a récemment retardé la publication d'études sur la langue de commerce à Montréal, lesquelles doivent être dévoilées ce printemps. Par la suite, un mandat sur la langue de commerce pourrait être donné aux inspecteurs…Une échéance comme par hasard devancée par la ministre qui tout à coup « montre des dents »!
Dans ces études, l’Office demande plus de moyens à la ministre de la Culture pour agir efficacement auprès des contrevenants. Encore une fois, comme par hasard, aux lendemains du dépôt du projet de loi 593 présenté par Pierre Curzi concernant une nouvelle Charte de la langue française, Christine St-Pierre annonce, en grandes pompes, la «création» de 43 postes, qui s'ajoutent aux 26 qui ont été créés l'automne dernier. Mais la réalité est toute autre puisque, dans les faits, il s'agit d'une perte nette, une augmentation…à la baisse!
En effet, l'Office a perdu plusieurs employés à cause de la politique d'attrition imposée par le Conseil du Trésor, qui ne remplace qu'un employé sur deux lors des retraites en plus d’un gel d'embauche décrété depuis l'été dernier. Résultat: à la suite des annonces de la ministre, l'Office comptera 246 employés alors qu’il en avait 251 en 2010-2011.
En 2010-2011, l'OQLF a reçu 3661 plaintes, soit 1000 de plus que l'année précédente. Le quart de ces plaintes concernaient la langue d'affichage des commerces. En entrevue avec La Presse, la présidente de l'Office, Louise Marchand, a récemment prédit que le nombre de plaintes serait «dépassé largement» cette année, une prédiction qui s’est effectivement confirmée depuis la récente campagne publicitaire de l'OQLF…pourtant, seulement 2% des plaintes portées à l'Office débouchent sur une poursuite.
Derrière ce scénario qui tient du burlesque, on pourrait facilement imaginer un certain personnage loufoque tenu par Jean Charest répliquer à sa servante obéissante : « Christine, becquer bobo! »

Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Stefan Allinger Répondre

    2 avril 2012

    Merci d'être vigilant.
    Effectivement, 43 nouveaux postes donnent une impression d'amélioration mais c'est une illusion trompeuse.
    Stefan Allinger

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2012

    Voici une belle façon de taper sur les doigts de la ministre St-Pierre.
    Le Mouvement Montréal français nous invite à faire des suggestions pour le prix Harfang et le prix Autruche et proposer une personne, un organisme ou une institution, pour chacun de ces prix, selon leur respect de la loi 101.
    Le prix Harfang sera décerné pour reconnaître la vigilance éclairée d’un candidat qui fait la défense et la promotion de la langue française.
    Le prix Autruche sera attribué pour dénoncer l'attentisme et l'aveuglement volontaire d’un candidat vis à vis la langue française.
    http://tinyurl.com/7gdw8zc
    Différents noms sont proposés. Personnellement, j’ai choisi Pierre Curzi pour le prix Harfang et Christine St-Pierre pour le prix Autruche. Dans les deux cas, j’estime que c’est amplement mérité!
    Réal Croteau