Une alliance PQ-QS... un mariage de raison?

Tribune libre


Depuis quelques mois, nombreux sont les commentaires préconisant une alliance entre le Parti québécois et Québec solidaire. Au fil de ces lectures, je me suis demandé quels étaient les tenants et aboutissants d’une telle démarche. Aussi, avec toute modestie, je vous livre en vrac le fruit de ma réflexion.
D’abord, force nous est de constater la montée en flèche de la popularité de QS, un parti qui n’a que cinq ans d’existence puisqu’il a été créé en février 2006 de la fusion d’Option citoyenne et de l’Union des forces progressistes qui avaient respectivement vu le jour en 2004 et en 2002. Dès sa création, le parti se définit comme étant écologiste, de gauche, démocrate, féministe, alter-mondialiste, et d’un Québec pluriel, souverain et solidaire.
Par ailleurs, il ne fait aucun doute à mes yeux que l’élection d’Amir et sa présence à l’Assemblée nationale ont contribué grandement à mettre QS sur l’écran radar de la scène politique québécoise. En effet, il faut reconnaître que le député de Mercier possède le talent pour susciter les débats sur des sujets d’actualité en plus d’avoir le verve pour les alimenter.
De l’autre côté, le PQ, souffrant d’une existence de plus de quarante ans, démontre depuis quelques années des signes évidents de vieillissement qui laissent souvent des relents amers dans les convictions profondes de ses sympathisants. De là à zieuter du côté d’un parti jeune et vigoureux, il faut reconnaître que la tentation est attirante!
Toutefois, avant de contracter une alliance avec ce nouveau parti, les péquistes, à mon sens, auraient avantage à se poser quelques questions. À titre d’exemples, QS ne repose-t-il pas actuellement sur les épaules d’un seul homme? Si oui, n’y a-t-il pas un danger qu’il ne soit qu’un feu de paille advenant le retrait d’Amir Khadir de la scène politique? Le PQ, quant à lui, ne devrait-il pas, enfin, reprendre le leadership de l’accession à l’indépendance, en tant que premier parti souverainiste créé au Québec?
Avant d’envisager une alliance avec QS, un parti qui n’a que cinq ans d’expérience sur la scène politique québécoise, le PQ ne devrait-il pas lui laisser le temps de faire ses armes sans pour autant le renier? Les deux partis n’auraient-ils pas avantage à cheminer parallèlement et ainsi garder toute la latitude nécessaire pour faire avancer le débat sur l’indépendance plutôt que de vivre une cohabitation qui risque d’avoir des conséquences sclérosantes?
Enfin, une alliance PQ-QS ne représente-t-elle pas un mariage de raison qui risque de dégénérer en chicanes de couple compte tenu de la grande différence d’âge entre les deux conjoints?
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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9 commentaires

  • Christian Montmarquette Répondre

    3 juin 2011

    @ SaintJean
    LES AUTORITÉS FÉDÉRALES ?
    «Ce qui vous semble difficile a comprendre c’est qu’un tel vote est interprété par les autorités fédérales comme un appuis au fédéralisme canadien.»
    Ça prend bien de souverainistes comme vous, pour vous en faire avec les «autorités fédérales».
    Je n'en n'ai personnellement rien à cirer, de ce que pensent les autorités fédérales des indépendantistes au Québec.
    - CM
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2011

    Mais que signifierait le mot «compréhensif» dans le propos de SaintJean, si ce n'est qu'il y a là incompréhension du mot. Ou indice d'acculturation, compréhensible en l'occurrence?
    Pour en revenir à la substance souverainiste du programme de QS, très beau, très noble: voilà pour les babines. Mais quand il est question des bottines, elles marchent vers le Canada et son NDP, comme on l'a vu aux récentes élections fédérales. Cette formation fédéraliste fait bien une place aux autres «nations» dans son programme, mais il s'agit des «autochtones». La nation des Québécois, connaît pas! Sans doute parce que ce sont des Canadians comme les autres? Et de toute façon, c'est palabre que tout cela. Harper est majoritaire et pour longtemps. Et le prochain gouvernement québécois? Il sera quantité négligeable dans le contexte politique actuel.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2011

    '' En ce qui me concerne, je considère qu’il n’y a « AUCUNE » contradiction à voter NPD au fédéral, et à être souverainiste au Québec...''
    Ce qui vous semble difficile a comprendre c'est qu'un tel vote est interprété par les autorités fédérales comme un appuis au fédéralisme canadien.
    Que des analphabètes politiques ne s'en rendent pas compte me semble très compréhensif...

  • Christian Montmarquette Répondre

    3 juin 2011

    @ Mona Simard.
    Pourquoi ne lisez-vous pas les programmes des partis politiques Madame Simard ?
    Québec Solidaire a une proposition bien plus concrète et bien plus tangible que le PQ «AVEC ÉCHÉANCIER» d'accession à l'indépendance.
    De plus,
    La gauche politique au Québec, a pratiquement «toujours» été indépendantiste depuis ses aubes.
    En ce qui me concerne, je considère qu'il n'y a «AUCUNE» contradiction à voter NPD au fédéral, et à être souverainiste au Québec ; et qui plus est, quand on sait que nombre de fédéralistes votaient pour le Bloc, en sachant très bien que le Bloc ne ferait jamais l'indépendance à Ottawa.
    Je crois d'ailleurs que c'est justement de ce paradoxe, pour ne pas dire de cette «absurdité souverainiste», dont les Québécois se sont lassés.
    Les gens se sont sans doute lassés, de voter pour un parti condamné à être éternellement dans l'opposition, et ont préféré un parti progressiste capable de prendre le pouvoir et portant des valeurs sociales en attendant de pouvoir se délivrer du carcan canadien.
    _______________________
    Christian Montmarquette
    Québec Solidaire
    Montréal
    Référence :
    Campagne «Pour un pays de projets» :
    http://paysdeprojets.org/
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juin 2011

    Où est madame David ???? la moitié de la chefferie de QS ?
    Il serait intéressant de savoir ce qu'elle devient et ce qu'elle pense des interventions de sa moitié.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2011

    Bien avant que Khadir ne se glisse sous les feux de la rampe, j'ai pensé voter pour Québec solidaire. Idéologiquement, je me suis toujours senti tirer par la gauche. Mais je suis indépendantiste. QS et Khadir sont-ils toujours souverainistes? Comment peuvent-ils l'être quand ils appuient le NDP et son bagage fédéraliste indécrottable? C'est un état de fait pour le moins dichotomique, qui n'a jusqu'à maintenant donné lieu qu'à des explications démagogiques.
    QS est-il souverainiste ou fédéraliste. Ou «renouvelliste», comme dans le temps de Brian Mulroney et Lucien Bouchard? La question reste entière.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2011

    Monsieur Marineau,
    Permettez-moi de simplement mentionner que Québec solidaire est loin d'être le parti d'un seul homme. Le croire, c'est très certainement louper l'essentiel des causes du dynamisme de ce parti.

  • Christian Montmarquette Répondre

    2 juin 2011

    «Une alliance prématurée»
    J’ai déjà donné mes avis et positions sur une telle alliance, qui, rappelons-le, fût maintes fois « refusée » par le Parti québécois.
    Mais, soyons sérieux et prenons pour acquis que, mis à part la question nationale, le PQ et Québec Solidaire sont d’abord « des adversaires politiques », puisque non seulement Québec Solidaire a été fondé « en rupture » avec le PQ, mais que, pour nous, le Parti québécois est un parti néolibéral et de droite, qui défend exactement les mêmes politiques libérales et la même idéologie économique que le Parti libéral lui-même.
    Je ne dis pas qu’une certaine stratégie électorale commune ne soit pas possible en dernier recours et dans certaines circonscriptions. Comme de retirer le candidat de QS dans Sherbrooke, en échange que le PQ retire son candidat dans Gouin par exemple.
    Mais, je dis qu’elle ne sera envisageable que près de la date des élections, lorsque que Québec Solidaire aura fait le plein de ses appuis dans l’opinion publique et dans la population.
    À mon humble avis, comme il n’est pas aisé de jouer au devin, une telle alliance demeurera difficile, surtout avec l’arrogance que je connais des instances péquistes, ayant déjà participé moi-même à de telles négociations dans la circonscription de Mercier.
    D’autre part, s’allier trop tôt au PQ serait littéralement l’équivalent de bâillonner Québec Solidaire de ses critiques, à mon avis fort nécessaires, envers ce parti, qui, par surcroit, devient de plus en plus énigmatique sur la question nationale.
    Au bout du compte, pour les électeurs, et en l’absence d’un mode de scrutin proportionnel, une telle coalition serait sans doute avantageuse...
    Mais permettez-moi de vous dire, que vous aurez un fichu de fil à retordre avec le PQ.
    ______________________
    Christian Montmarquette
    Membre et militant de Québec Solidaire
    depuis ses origines
    Références :
    « Une alliance « empoisonnée » :
    http://www.vigile.net/Une-alliance-...
    «De mon point de vue donc...
    Si jamais alliance électorale il y a, elle ne saurait se faire qu’en période électorale ou préélectorale, et selon mon expérience, de préférence et comme il est ordinairement d’usage, vers la fin de la partie et au moment où Québec Solidaire, de même que le Parti indépendantiste et le Parti québécois auront véritablement mit cartes sur table et fait le plein de leurs appuis et de leurs intentions de votes. Ceci afin de s’enquérir de leur véritable «rapport de force» avant de prendre toute décision précipitée ou inopportune.» - CM
    «N’importe qui ayant un tant soi peu la tête sur le deux épaules, ne prendrait une telle décision sans même connaître qu’auront été les faits et gestes, la situation politique, les programmes, les déclarations et les orientations bien concrètes des autres organisations et leaders concernés, avant de serrer des mains têtes baissée et en public, sous l’œil vigilant de l’ensemble de la population et de l’intelligentsia du Québec. » - CM
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2011

    Ce Khadir nous agace dans ses accointances avec le bon Jack?, dans ses professions de foi, opportunes,indépendantistes? Très astucieux en effet, mais perspicace dans sa capacité à brandir au grand jour les corps qui nous tirent vers le fond. Le vent dans les voiles, il est maintenant le leader de la masse. Si les péquistes choisissent de l'ignorer, ils iront pleurer en boule avec Duceppe.