Citoyenneté québécoise

Un signal fort en faveur du français

Citoyenneté québécoise - Conjoncture de crise en vue



Dans le projet de Loi sur l'identité québécoise déposé à l'Assemblée nationale le 18 octobre, le Parti québécois a proposé d'exiger que les nouveaux arrivants aient une connaissance appropriée de la langue française pour obtenir leur citoyenneté québécoise. Le projet de loi propose également que, pour pouvoir se porter candidat à une élection scolaire, municipale ou québécoise, toute personne devra détenir la citoyenneté québécoise.
On nous accuse de vouloir créer deux classes de citoyens en exigeant que, pour détenir la citoyenneté québécoise, les gens connaissent le français. Mais il nous semble qu'il y a 30 ans, notre société est arrivée à un consensus quant au fait que, pour assurer la survie de notre langue, les nouveaux arrivants apprennent la langue commune et s'intègrent à la majorité. La situation aurait-elle changé?
Selon les chiffres du ministère de l'Immigration, depuis 10 ans, 180 000 personnes sont arrivées au Québec sans aucune connaissance du français. C'est plus que la population de Sherbrooke, de Trois-Rivières ou de Lévis. Avec la nouvelle augmentation que le gouvernement Charest vient d'annoncer et selon ses propres prévisions, au cours des 10 prochaines années, ce sont 210 000 immigrants qui se présenteront au Québec sans avoir aucune connaissance du français. C'est presque autant que les villes de Gatineau ou de Longueuil. Et il ne faudrait pas envoyer un signal fort en faveur du français?
Nous, au Parti québécois, sommes favorables à l'immigration, mais nous pensons qu'il faut prendre les moyens de bien intégrer tous ces nouveaux arrivants. Ce moyen, c'est la loi sur l'identité, c'est la citoyenneté, c'est le droit pour tous les citoyens d'apprendre le français, c'est l'obligation que nous voulons créer pour l'État de fournir l'aide et l'accompagnement nécessaires à l'apprentissage du français et à l'intégration au milieu du travail.
Et si la Charte de la langue française exige depuis 30 ans que les personnes qui veulent exercer une profession au Québec aient une connaissance «appropriée» du français pour obtenir un permis d'un ordre professionnel, pourquoi en serait-il autrement pour une personne qui souhaite assumer une charge publique aussi importante que celle de député, de maire ou conseiller municipal ou de commissaire scolaire?
Comment peut-on s'opposer aujourd'hui à l'idée qu'une personne qui veut se faire élire connaisse le français alors que cette fonction suppose que l'on doive parler et comprendre ses électeurs majoritairement francophones, intervenir auprès de l'Administration publique qui, elle, a le devoir d'utiliser le français dans ses communications et élaborer et adopter des lois dans la langue officielle du Québec?
Imaginerait-on d'ailleurs une personne immigrant en Espagne pouvoir être maire ou député sans connaître l'espagnol?
Ce que le Parti québécois propose n'est ni fermé ni ethnique, mais plutôt respectueux d'une réalité et d'une majorité. C'est justement pour faire de tout nouvel arrivant un citoyen à part entière que le Parti québécois propose qu'une connaissance appropriée de la langue française soit acquise par toute personne qui choisira le Québec comme terre d'adoption et désirera aussi assumer une charge publique.
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Pauline Marois, Députée de Charlevoix et chef du Parti québécois
Daniel Turp, Député de Mercier et porte-parole en matière de réforme des institutions démocratiques
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