Congrès de la Convergence nationale

Un scénario écrit d'avance...

Tribune libre

Congrès de la Convergence Nationale: fausse représentation,
manipulation et détournement de militants(es)
Je me suis rendu en fin de semaine comme des dizaines d'autres militants indépendantistes membres ou non de partis politiques à l'Université du Québec à Montréal pour parler d'unité entre indépendantistes et de mobilisation citoyenne en faveur de l'indépendance. J'en suis ressorti amèrement déçu sauf pour avoir eu l'occasion de côtoyer une nouvelle jeune génération d'indépendantistes issue du Printemps érable qui me font garder espoir. Pour le reste j'ai l'impression d'avoir joué contre mon gré comme acteur de soutien dans un scénario écrit d'avance par des '' apparichiks souverainistes '' que je ne nommerai pas mais qui se reconnaîtront d'eux-mêmes et qui me rappellent tant les bons vieux congrès de partis politiques traditionnels où nous servions d'éléments de décor pour le passage du chef devant les caméras.
La samedi matin nous avons eu droit à des présentations fort intéressantes de panélistes dont des interventions très inspirantes pour moi de la part de Nicole Boudreault, ancienne présidente de la SSJB et de Gabriel Nadeau-Dubois. En après-midi je m'étais joint à un atelier sur le thème de la mobilisation citoyenne. Quelle ne fut pas ma surprise de voir dès le début imposée à la seule discussion une proposition préparée par les organisateurs de l'événement portant sur le mandat à donner au Conseil de la souveraineté sous un nouveau nom et une nouvelle structure. Suite à ma proposition l'animateur de l'atelier a accepté de nous accorder 20 minutes sur 3 heures pour une discussion libre et il m'a confié plus tard avoir été critiqué par les organisateurs de l'événement pour avoir permis une telle discussion libre. Dès lors est apparue clairement une différence de culture organisationnelle entre un courant issu du mouvement Occupons Montréal, de la crise étudiante et du printemps érable favorisant une libre discussion et la formulation de propositions issues de la base, et un courant traditionnel dirigé par le haut qui dicte la conduite à suivre et nous force à avaler de travers de grosses couleuvres comme cette proposition sur le Conseil de la souveraineté qui ne pouvait constituer l'élément principal d'une discussion citoyenne et militante dans notre atelier.
Le dimanche venu, après une présentation fort intéressante de Joseph Facal on nous a fait en plénière rapport du travail des différents ateliers et des propositions adoptées et nous n'avions pas eu le droit comme le permet une plénière digne de ce nom d'apporter des amendements ou des contrepropositions. La proposition que j'avais faite et adoptée par mon atelier sur les moyens d'action à mettre en place pour remobiliser les Québécois sur l'indépendance du Québec ( plan d'action incluant campagne téléphonique, porte à porte, assemblées de cuisine, réseaux sociaux, portes parole dans tous les secteurs de la société québécoise ) n'a pas été présentée en plénière, proposition sans toute jugée trop concrète et futile par les '' grands penseurs de la souveraineté ''.
L'impression d'avoir été encore une fois été utilisé m'est venue après avoir vu le soir venu les images de la télé où on montrait des représentations officieux ou officiels des partis souverainistes forcés de s'asseoir à la même table devant les caméras à la fin du congrès et se prononçant sur une éventuelle alliance électorale pour la prochaine élection, alliance évidemment qui n'existera pas malgré les manoeuvres louables mais inutiles des '' apparichiks '' souverainistes. Aucune référence à nos échanges de la fin de semaine.
Nous avions donc servi toute la fin de semaine à passer le temps en attendant de servir encore une fois d'élément de décor dans un scénario qui s'écrivait en coulisses pendant que nous parlions dans le vide. Combien de militants sincères venus de partout au Québec sont ressortis déçus comme moi et ne remettrons plus les pieds dans un tel endroit ? Quelle chance manquée de se donner une organisation et un plan d'action pour aller parler d'indépendance avec les Québécois plutôt que de continuer à tourner en rond entre nous.
Et pourtant on nous avait dit en ouverture du congrès qu'il fallait créer un mouvement citoyen pour l'indépendance hors des partis politiques...
P.S Un représentant de Cap sur l'indépendance est venu me voir après mes interventions en plénière et nous allons, inspirés par des militants indépendantistes du Suroït qui agissent pour l'indépendance dans leur région, organiser à petite échelle dans un comté pour le moment une campagne de porte à porte pour aller parler de l'indépendance avec les gens en invitant les militants de tous les partis indépendantistes et des citoyens indépendantistes non alignés sur les partis politiques à se joindre à nous.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2013

    Ce piètre résultat ne me surprend pas. La priorité au menu aurait pu être : un débat pour faire pression sur le PQMarois (qui contrôle le réseau) pour sortir Télé-Québec de la dormance politique par des émissions d’affaires publiques, avec débats sur l’indépendance, et bulletins de nouvelles. Si aucune fenêtre ne s’ouvre, le dortoir national de l’inertie sentira de plus en plus le renfermé… fédéralisant.
    Je le rappelle en précisant – petite omission majeure lorsque je l’ai mentionné dernièrement dans d’autres commentaires : plus de 80% du résultat d’une élection repose sur la couverture médiatique TÉLÉVISUELLE dite traditionnelle (télé publique, non privée). Cet état de FAIT relève non pas d’un sondage mais d’une étude française sérieuse récente.
    Ce thème du média-Télé-Québec à rouvrir d’urgence, pourtant dans le concret des vraies affaires, à hauteur de conscience et de population, vos propos l’ignorent et il ne semble pas avoir été abordé.
    Le plus rigolo : la clôture de colloque par Bernard Landry (néolibéraliste ami de Pauline sans qu’il y paraisse… trop). Landry nage plus à droite tout en voulant faire plus « peuple » que Parizeau : Landry a dernièrement planté Jacques Parizeau, un autre économiste, qui minimisait la pertinence sociale-démocrate du déficit zéro. Qui est le diviseur ici? Landry s’est fait un Lulu Bouchard de lui-même en défendant le déficit-zéro et donc… la néolibéralisation du PQMarois. Bouchard doit se tordre de rire… à moins que tout ce monde soit simplement néolibéral de fait et social-démocrate par service cosmétique, le temps d’un vote de frime et de pouvoir au service des endetteurs (banksters) et prédateurs.
    N’en déplaise à Pierre Cloutier, l’inhibiteur de dichotomie qui se dit proche ami de Landry (coucher avec l’ennemi d’un pouvoir citoyen, ça donne le tournis?), la droite est là pour durer et s’amuse avec les 2 concepts en les niant, gauche-droite, qui fonctionnent à plein pour duper tout le monde, surtout le cochon-payeur-contribuable.
    Jacques Parizeau aura toujours mon estime pour avoir traité certains comptables de l'État d'étranges tordus de fonctionnaires; ce qui l'amenait à ironiser sur le sort des "pauvres" assistés-sociaux : "Faut vraiment pas savoir compter pour arriver avec si peu!". C'est le même Parizeau qui a dit que la gratuité scolaire était réaliste. C'est le même Parizeau qui avait enlevé la taxe de vente sur les vêtements et autres biens si je ne m'abuse. Il y a chez ce serviteur du peuple une vision nettement sociale-démocratisante du capitalisme. C'est une voie de gauche à n'en pas douter... essentielle et nécessaire comme la vie. La mort est toujours à droite dans un coffre d'argent pour individualiste prédateur! Rappelons que Parizeau était favorable à un vote de députés à l'Assemblée nationale, suffisant pour déclarer l'indépendance du Québec selon lui. Où sont nos futurs Parizeau plus à gauche, toujours à gauche du néolibéralisme sauvagisant et destructeur de peuples.
    Cristal de Paix

  • Marcel Haché Répondre

    27 mai 2013

    Le gouvernement péquiste est dans une « no win situation ». Ses ennemis sont relativement discrets auprès de l’électorat. La gang libérale en particulier est tout simplement fantomatique auprès de l’opinion publique, cependant qu’elle se comporte à l’Assemblée Nationale en véritable matamore, aidée par la C.A.Q. qui s’en trouve courageuse, afin de paralyser un gouvernement minoritaire à propos de tout et de rien.
    Le gouvernement péquiste reste isolé- et le restera- si les médias continuent de rapporter, non pas l’opposition abusive des libéraux et des caquistes à l’Assemblée Nationale, mais bel et bien s’ils montent en épingle la plus grande impatience et l’opposition la plus hargneuse provenant des indépendantistes eux-mêmes. Les médias retournent présentement l’impatience, l’opposition et la division du mouvement souverainiste contre le gouvernement péquiste et prennent à témoin l’opinion publique, mais sans la contrepartie, qui consisterait à faire la part des choses à propos des blocages subis à l’Assemblée Nationale. Dans cette situation, il ne faut pas s’étonner ensuite des scores des différents sondages, non plus si tout l’électorat s’impatiente et bat de la casserole.
    Au-delà du P.Q. et de Mme Marois, tellement secondaires, c’est bien davantage la Cause elle-même qui est en danger. (Alors pourtant que jamais les conjonctures, canadienne et internationale, n’ont été aussi profitables à notre Cause).
    La stratégie de nos ennemis marche à plein, au point de piéger toute la mouvance souverainiste. Notre mauvaise réputation reste intacte…

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 mai 2013

    M. Chartrand,
    Pendant que votre café passait encore de travers ce matin, vous avez peut-être raté l'animateur matinal à la radio SRC qui commentait la brève nouvelle sur votre week-end: "Semble bien être une manoeuvre désespérée..."
    Flairant justement une manoeuvre visant à éteindre la grogne des militants tenaces par de beaux discours ampoulés, j'avais un peu ironisé sur le ron-ron que présenterait le sibyllin Facal... entre autres anesthésistes. Or, vous semblez en avoir pensé du bien: pourriez-vous élaborer un peu?
    On aura beau dire qu'une liberté nationale, ça peut prendre des siècles à éclore, comme en Écosse ou en Catalogne. Un empoisonnement chronique comme celui qui nous est servi depuis près de 300 ans porte des effets cumulatifs. Et s'il est vrai de dire que l'Éternité, c'est long, surtout vers la fin, eh bien, nous approchons de la fin. La conjoncture kanadian actuelle semble constituer depuis les dernières décennies des bolus compacts de toxines qui pourraient nous être fatales: la monarchie Harper qui se drape dans le Sénat et la Cour Suprême bloque systématiquement tout espoir porté par des gens comme le NPD de nous faire accepter par le ROC. Et de l'intérieur, le ver gruge en accéléré: les "mondialisants" gagnent des assimilés qui convertissent rapidement les immigrants à la destruction de la nation de langue française en Amérique. Le peu de convaincus nationalistes québécois qui restent se comparent en nombre à ce groupuscule d'Anglos réunis en même temps à Dorval pour nous traiter de fascistes. Les 2 gardes avancées se sont battues depuis si longtemps qu'elles tombent de faiblesse. Le bruit des "normalisateurs" couvre les gémissements des désespérés qui tentent encore de relever la tête. Dilemme cornélien: élire un parti qui cache à peine sa reddition devant le conquérant ou ramener sur la chaise le parti de la corruption institutionnalisée qui finira de vider nos poches des résidus économiques économisées par des résistants.