Pendant que le mystère plane toujours sur un éventuel retour de Pierre Karl Péladeau en politique, les appuis au PQ continuent de chuter. Bref, Jean-François Lisée avait besoin d’un bon coup. La nouvelle n’est peut-être pas spectaculaire, mais le retour de Camil Bouchard au PQ remonte tout au moins le moral des troupes péquistes.
M. Bouchard est un ex-député du PQ. Surtout, il est un chercheur renommé en éducation et en psychologie. Au caucus réuni à Shawinigan, il annonçait hier son arrivée comme conseiller de M. Lisée en matière de famille.
Repositionnement
Sa nomination s’inscrit tout d’abord dans le repositionnement préélectoral du Parti québécois au centre-gauche de l’échiquier. Sans son option souverainiste pour le faire, le PQ cherche à se distinguer du PLQ et de la CAQ en prônant le renforcement de services publics malmenés par des années d’austérité.
Flanqué du chef péquiste, Camil Bouchard dénonçait vertement la « déconstruction » par les libéraux d’un État « bienveillant » qui « prenait soin de son monde ». La CAQ, selon lui, ne ferait pas mieux que le PLQ.
Cela dit, il est évident que le retour de Camil Bouchard n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan d’un Parti québécois occupé à se battre dorénavant pour sa propre survie.
Survie
Sur le plan politique, le message n’en est pas moins signifiant. Malgré ses déboires, le PQ se montre capable de ramener au bercail des gens de qualité. Surtout, il confirme un virage plus humaniste et donc, plus interventionniste.
Dans cette même perspective, une visibilité accrue sera également accordée à l’ex-ministre et députée Véronique Hivon. Parmi les élus, Mme Hivon est sûrement l’esprit et la voix humaniste la plus crédible, tous partis confondus.
En attendant la vraie bataille, celle d’une campagne électorale dont la question nationale sera vouée aux oubliettes pour la première fois en 50 ans, le PQ se redéfinit peu à peu sur l’axe gauche-droite.