Sortir du piège référendaire

Un mouvement révolutionnaire

Le spasme de vivre

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Tribune libre

Le 11 janvier dernier, Jean-Louis Pérez-Martel se, et j’imagine nous demandait à cette Tribune pourquoi la majorité reste piégée avec un référendum, suggérant que l’indépendance se fasse avec un programme électoral inédit*.

J’ai compris, éclairé par l’astérisque qui menait à référence que ce programme serait conçu par une nouvelle formation nationaliste à la fin de 2016. Je ne sais pas si par formation, il entend un simple mouvement souverainiste ou un autre parti politique démocratique, donc concurrentiel.

En faisant une recherche sur la définition d’élection référendaire, j’ai lu ceci d’Équipe Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke :

Un référendum se distingue d'une élection: dans le premier cas, il s'agit d'une forme de démocratie directe; dans le second cas, d'une forme de démocratie indirecte ou représentative.

C’est court, clair, essentiel et me semble suffisant pour légitimer dans le second cas une déclaration unilatérale d’indépendance par le gouvernement, une façon éprouvée d’accéder à l’indépendance mais moins fréquente, mois douce.

J’ai continué ma lecture à cet article plus personnel de Claude Laferrière, 2014 :

Si leur intention (celle des élites au PQ : les élus par les membres, leurs élus et les autres élus par la population au gouvernement) était claire de vouloir faire l'indépendance du Québec, alors pourquoi dépenser des millions pour un référendum alors qu'il suffirait de faire une élection référendaire: un vote pour le PQ signifierait un vote pour l'indépendance! Il suffirait de le dire clairement! Une question claire et courte, un échéancier serré et court et un résultat sans ambiguïté comportant un mandat explicite ou l'absence de mandat. Mais cela n'arrivera jamais. Nos élites … quebec.huffingtonpost.ca/claude-laferriere/election-referendaire-ou-referendum_b_5764608.html

Il est plus concret. Il faudrait ajouter au moins ON, PI et QS à PQ.

À ce sujet, vous reconnaissez un porte-parole de QS sur l’image à ce lien ?

http://www.journaldemontreal.com/2015/10/30/pierre-karl-peladeau-ecarte-lelection-referendaire-en-2018

Pendant que vous y serez, vous pourrez y lire ceci entre Régys Caron et Pierre Karl Péladeau :

«La Catalogne a fait une élection référendaire, est-ce que c'est vers ce modèle que vous envisagez de diriger le mouvement souverainiste en 2018?

«Il m'apparaît essentiel qu'une consultation soit claire, nette et précise, puisse hors de tout doute faire en sorte que l'illustration de la volonté populaire est adéquatement exprimée.»

«À la suite d'un débat référendaire?»

«Oui»

- C’est clair ?

***

Denis Monière, 2006, explique là longuement pourquoi il préfère le référendum à l’élection référendaire

http://www.ledevoir.com/non-classe/110138/election-referendaire-ou-referendum-pourquoi-on-ne-peut-pas-faire-naitre-un-pays-par-une-election

Intermède musical poétique et humoristique

Soir d’hiver d’Émile Nelligan

https://www.youtube.com/watch?v=X7GTTXjq_nY

André Sauvé

https://www.youtube.com/watch?v=jGm2mdTyPOI

***

Il n'y a que trois façons de réaliser l'indépendance: par la violence, par un vote au Parlement ou par un référendum. «Si on est contre la violence, contre un vote au Parlement, contre un référendum, ça veut dire qu'on est contre [le fait] que le Québec devienne indépendant», conclut Jacques Parizeau avec l'implacable logique qu'on lui connaît.

«Il faut cesser de tataouiner. On ne doit pas avoir honte de dire qu'on s'en va vers un référendum.» Le débat sur la date du référendum, débat qui a longtemps occupé les péquistes, il n'en est pas revenu, a-t-il dit. «Quand est-ce qu'on fait un référendum? Quand on est prêt», après l'avoir préparé depuis longtemps.

http://www.ledevoir.com/politique/quebec/254293/parizeau-il-faut-une-crise-politique
10 juin 2009 Robert Dutrisac En fait, il faudrait susciter la crise.

Il a fait gros, d’autres diraient KISS, Simple beaucoup plus que Stupide, en dernière analyse, Spontané et genre Savant sinon Sage.

***

Passer d’Amérique du Nord française plutôt que britannique à Amérique du Nord électrique me semble un projet territorial admirable et réalisable, qui pourrait rassembler un peuple fondateur successif plurinational plutôt que mononational : Les Premières-Nations, La Deuxième-Nation et compagnie, La Troisième-Nation et compagnie.

Sur ce, notre avenir dépend de l’évolution plurinational de notre force de travail et de régénération; pas besoin d’être Nos Aïeux ou Mylène Farmer pour savoir ça.

P.S. Mes condoléances et sympathies à la conjointe, à la descendance et aux autres proches de René Angélil et ma reconnaissance à ses ascendants, qu’ils en restent ou pas, pour la gloire qu’il a produite à notre territoire.


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4 commentaires

  • Robert J. Lachance Répondre

    18 janvier 2016

    Je remarque la minuscule à « On prend le pouvoir. »
    « Le PQ a dit qu’il s’y rendrait de façon démocratique. »
    Est-ce que le PQ avait lu Démocratie, histoire politique d'un mot : aux États-Unis et en France, de Francis Dupuis Déry, 2013 ? Que voulait-il dire ? Voici comment « Darwin » rapporte un élément de ce livre chez Jeanneemard,
    « L’auteur termine ces chapitres en soulignant le caractère foncièrement contradictoire de nombreuses utilisation du mot «démocratie». On peut en effet entendre ou lire un grand nombre d’expressions souvent douteuses, notamment :
    monarchie démocratique (comme ici…);
    aristocratie démocratique;
    démocrates socialistes;
    démocrates bourgeois;
    démocrates révolutionnaires;
    démocrates socialistes;
    démocrates néo-chrétiens (dieu serait rendu démocrate…). »
    https://jeanneemard.wordpress.com/2014/08/04/quand-la-democratie-en-perd-son-grec/
    Est-ce que Danielle Gagnon et Alain Bergeron l’avait lu avant d’écrire ce qu’on peut lire ici, là :
    http://vigile.quebec/La-constitution-un-vieux-papier

  • François Ricard Répondre

    16 janvier 2016

    Il y a divers moyens de se rendre à l'indépendance:
    ---ce peut-être par les armes
    ---ce peut-être par un putsch
    ---ce peut -être par une élection référendaire
    ---ce peut-être par un référendum.
    ---ce peut être à l'amiable
    Le PQ a dit qu'il s'y rendrait de façon démocratique. Ce qui élimine les deux premiers.
    Reste les trois autres,
    Plus souvent qu'autrement, tous les débats actuels sur l'indépendance se résument à ceci : c’est quand le prochain référendum.
    On pourrait-y le mettre à la poubelle, ce référendum ?
    C’est comme demander au plombier : c’est quand tu vas te servir de ta fiche no 7 ?
    On prend le pouvoir. On enclenche le processus d’indépendance. Nous nous donnons une constitution républicaine. Un projet de pays que nous ferons tous ensemble.
    Et cette constitution d’un pays indépendant pourra être adoptée soit par un référendum soit par une élection.

  • Robert J. Lachance Répondre

    16 janvier 2016

    Je vous en prie !
    « Oui au référendum, mais comme dessert et non comme un plat de résistance. »
    C’est joliment trouvé.
    En Norvège, en 1905,
    http://www.contreculture.org/SG%20Ind%E9pendance%20de%20la%20Norv%E8ge%201905.html
    Une commission spéciale mise en place au Riksdag (l'assemblée nationale suédoise) parvint à la conclusion que la Suède pouvait accepter la dissolution de l'union, mais que la question devait être préalablement soumise à un référendum en Norvège, et que les conditions de la dissolution éventuelle devaient être négociées. Cette recommandation fut adoptée par le Riksdag. Le référendum, qui se déroula en Norvège,le 13 août, révéla une écrasante majorité en faveur de la dissolution de l'union (368.392 Norvégiens se prononcèrent pour la dissolution et 184 contre).

    La nouvelle nation eut alors à débattre de la forme de gouvernement dont elle souhaitait se doter. Un second référendum se tint les 12 et 13 novembre. Il avait pour objet le choix entre la monarchie et la république. Une forte majorité se dégagea en faveur de la monarchie. Le candidat choisi pour accéder au trône fut le Prince Carl de Danemark, marié à l'une des filles d'Edouard VII, qui régnait alors sur la Grande-Bretagne. Le prince et sa famille arrivèrent en Norvège le 25 novembre. Deux jours plus tard, il adopta le nom de Haakon VII, et prêta serment devant le Storting, promettant de veiller au respect de la Constitution.

    ils se sont donnés deux référendums : un plat principal incroyable et un dessert majestueux.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 janvier 2016

    Merci monsieur Lachance pour cette contribution.
    Oui au référendum, mais comme déssert et non comme un plat de résistance.
    Les propos de Jean Chrétien (rapporté par Pomerleau: http://vigile.net/Les-possibles-et-les-limites-de-l ) devraient permettre à nos lanternes de s'allumer...:

    « Avec le recul, le référendum apparaît comme la plus grande erreur du Parti québécois. Jusque-là, sa stratégie avait été extrêmement efficace pour le Québec et extrêmement dangereuse pour le Canada. Claude Morin me l’avait décrite il y a longtemps : "Nous nous séparerons du Canada de la même manière que le Canada s’est séparé de l’Angleterre. Nous couperons les liens un par un, nous obtiendrons une petite concession ici, une petite concession là et, finalement, il ne restera plus rien." Dans un premier temps, c’est exactement ce que fit le gouvernement du Parti québécois. Il exigea de nouveaux pouvoirs, imposa sa présence internationale et, comme chaque demande paraissait raisonnable en elle-même et dans l’intérêt de la province, la population suivit. Avec le temps, le Québec serait devenu indépendant dans les faits et son indépendance juridique serait allée de soi. Mais le référendum cristallisa le débat et, en dépit de l’ambiguïté extrême de la question posée (le mot "indépendance" en avait été exclu), la population fut forcée de faire un choix. Elle dit Non à l’indépendance. »
    Jean Chrétien - Dans la fosse aux lions
    Quant aux origines de l'idée d'un référendum au Québec:
    «L'idée du référendum me fut involontairement suggérée en 1969 par trois personnalités renommées de l'establishment politico-technocratique anglophone fédéral.» -Claude Morin, Les Choses comme elles étaient,1994
    ______
    "Le possible habite près du nécessaire" Pythagore.
    Ce nécessaire est arrivé.