La vague orange a remué toutes les tranches de la société

Un grand besoin de changement par un vote de protestation

La démonstration de la nécessité de l’indépendance pour notre survie, notre langue et notre développement, comme peuple indépendant, est à refaire auprès des nouvelles générations qui demain seront au pouvoir

Tribune libre

La dernière élection fédérale a su canaliser les insatisfactions de la majorité des Québécois dans un vote unanime de protestation qui n’a pas remis en cause la question nationale. Est-ce que les valeurs de la gauche l’ont emporté sur l’attachement à l’indépendance du pays?
La vague orange a remué toutes les tranches de la société, fédéraliste, indépendantiste, francophone, émigrante, anglophone, etc. Est-ce un mouvement de foule sans lendemain, comme dans le cas de l’ADQ ou tout récemment lors de la sortie publique de François Legault?
Au Canada, on ne veut pas de changement ni reconnaître le Québec comme une nation distincte et encore moins comme pays selon les réponses de plus de 1 200,000 Canadiens qui ont répondu au questionnaire de la [Boussole électorale­>http://www.boussoleelectorale.ca/2011/05/05/253/] Voir l’annexe des questions 25-27.
Au Québec, on veut un grand changement pour sortir de l’impasse de la dictature constitutionnelle et de sa Cour suprême. Un changement de garde s’impose pour mettre de l’ordre dans la maison.
Comment profiter de ce ras-le-bol des Québécois? Ce que beaucoup de Québécois et en particulier la génération Y (voir le compte-rendu du premier sommet de Génération d’idées de novembre 2010) veulent en général, ce sont des solutions concrètes aux défis présents. Il est important de noter que cette génération des 20-35 ans soit en train de changer le visage sociopolitique du Québec. Cette génération montante n’a pas vécu la révolution tranquille et n’écoute pas les Gérald Larose, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Joseph Facal, Gilles Duceppe, Pauline Marois et autres intellectuels militant pour la souveraineté. Ce qu’ils désirent, c’est de réussir dans la vie. Ils veulent travailler et gagner beaucoup d’argent. Le premier sommet de Génération d’idées de l’an dernier a révélé cinq grandes tendances chez eux :
1) le développement durable et la protection de l’environnement
_ 2) la rénovation des institutions démocratiques
_ 3) la prospérité économique durable pour tous
_ 4) le contrôle de nos ressources naturelles
_ 5) le recentrage de l’éducation pour de meilleurs emplois
Trois grands enjeux :
1) L’humanisation du travail
_ 2) L’intégration des immigrants
_ 3) La restructuration des ministères et services publics
Pour eux la solution des problèmes ne semble pas passer par l’indépendance du Québec. Même plus, l’indépendance ne semble pas nécessaire pour la protection de notre langue française et de notre culture. Le fait que la Cour suprême a charcuté à plusieurs reprises la loi 101 ne semble pas les interpeler outre mesure. Le dernier vote en faveur du NPD ne signifie pas un virage vers la gauche social-démocrate, mais d’un glissement de l’idée de l’indépendance vers un changement des structures politiques de l’État québécois. Depuis le référendum de 1995, la richesse des classes moyennes n’a pas augmenté, le gaspillage et la corruption se sont généralisés, les exemptions d’impôts aux entreprises et aux élites privilégiées ont augmenté, les fraudes et les collusions dans la construction et les municipalités ont provoqué un sentiment de révolte envers l’État.

Le gouvernement que la majorité des Québécois attend est celui qui sera capable de contenir le bobby des puissances financières, de mettre au pas les grandes banques et entreprises, de diminuer les privilèges et bonus non mérités, de protéger nos ressources naturelles et l’environnement et de présenter des grands projets de développement pour tous. Il ne s’agit pas tant d’un virage à gauche ou à droite que le besoin de mettre de l’ordre dans la maison. Seul le jour où le Québec ne pourra plus réaliser ses objectifs prioritaires, comme nation dans le cadre de ses compétences, sera en mesure de provoquer une crise suffisamment forte pour nous mener à la nécessité de l’indépendance. Soyons réalistes, les mêmes causes produisent les mêmes effets. La stratégie adoptée depuis 60 ans jusqu’ici par le Parti québécois et le Bloc québécois n’a pas donné les résultats escomptés. On n’est pas rendu plus loin qu’en 1995, lors du dernier référendum.
Un grand besoin de changement s’impose, pour le moment, et c’est là où nous en sommes. La population se méfie des bienfaits promis de l’indépendance. La démonstration de la nécessité de l’indépendance pour notre survie, notre langue et notre développement, comme peuple indépendant, est à refaire auprès des nouvelles générations qui demain seront au pouvoir. Tout un défi politique à relever dès maintenant! Rassemblons les forces vives de la population, toujours fidèles à leur idéal d’un pays à construire ensemble.
Annexe des questions
25. Le gouvernement fédéral devrait avoir son mot à dire dans les décisions concernant la culture au Québec (un OUI formel)
_ 26. Le Québec devrait être formellement reconnu en tant que nation dans la Constitution (un NON formel)
_ 27 Le Québec devrait devenir un État indépendant (un NON formel)

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Marius Morin130 articles

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Citoyen du Québec, Laval, Formation universitaire, Retraité toujours
interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    "Même plus, l’indépendance ne semble pas nécessaire pour la protection de notre langue française et de notre culture."
    Or l'actuel Québec canadian renonce à franciser les nouveaux arrivants.
    Les Y seraient-ils sensibles à l'hypothèse que leur fils marie une mignonne petite Chinoise et qu'ils aient des enfants qui ne parlent pas français?...
    Bang! Ça peut leur arriver aussi vite que ça!