Un conseil d'ami

2011 - Bilan et perspectives



(Québec) L'ancien conseiller et homme de confiance de François Legault, Martin Koskinen, a eu un commentaire révélateur sur Facebook, jeudi soir : «Un conseil d'ami : n'invitez jamais 20 personnes à la maison. Vous allez vous retrouver à la tête d'un parti politique.»
M. Koskinen faisait allusion aux spéculations qui ont circulé toute la semaine concernant la formation d'un nouveau parti politique de centre droit autour de François Legault...
La machine médiatique s'est emballée trop vite dans cette affaire. Tellement vite que Legault lui-même a eu de la misère à la calmer et à ramener tout ça à un document de réflexion sur les défis du Québec moderne. On raconte par ailleurs que les Christiane Germain, Normand Legault, Joseph Facal, Charles Sirois et compagnie, les invités à la rencontre qui a alimenté cette rumeur, n'ont pas du tout apprécié se retrouver ensuite dans les journaux...
François Legault reprendra sous peu du service au sein d'une grande institution ou d'une entreprise. La rumeur a circulé hier qu'il deviendrait le numéro deux au Mouvement Desjardins. Elle a été formellement démentie. Mais M. Legault a confirmé qu'il retournera sur le marché du travail. Aura-t-il encore du temps pour la réflexion? Ça reste à voir. Mais un constat s'impose : on le voit mal aspirer un jour à la direction du PQ après avoir admis qu'il faut mettre la souveraineté de côté.
Les bonnes intentions...
Les libéraux étaient plein de bonnes intentions... «Si le ton ne change pas, ce sera pas de notre faute», faisaient-ils valoir au lendemain du remplacement de Jacques Dupuis par Jean-Marc Fournier. Pourtant, depuis le retour des députés à l'Assemblée nationale, c'est l'opposition qui a changé de ton, pas le gouvernement. Les péquistes ont concentré leur tir sur de grands enjeux. Les libéraux n'ont pas suivi.
Mercredi, le critique péquiste Bernard Drainville a posé quatre questions à Nathalie Normandeau sur les permis d'exploration accordés par Terre-Neuve dans le golfe Saint-Laurent. Il a fallu attendre la quatrième réponse pour avoir un semblant de début d'explication. Les trois premières réponses n'étaient que des accusations de manque de cohérence à l'endroit du PQ.
Les libéraux vont-ils comprendre un jour qu'ils se tournent en ridicule à force de rappeler les vieilles erreurs des gouvernements péquistes? On se fiche éperdument que Lucien Bouchard ait erré en envoyant des milliers d'infirmières à la retraite. C'est connu et admis. Ce que l'on veut aujourd'hui, ce sont des réponses de ce gouvernement, au pouvoir depuis maintenant sept ans et demi.
Les sujets comme le gaz de schiste ou l'exploration dans le golfe sont complexes. Le gouvernement a l'obligation de fournir des explications sur de tels enjeux. Certains ministres font des efforts, mais le premier ministre et la vice-première ministre ne prêchent pas par l'exemple.
D'autres ministres donnent l'impression de ne pas écouter la question qui leur est posée. Cette semaine, Yolande James a été interrogée sur une garderie qui aurait ouvert ses portes avant la délivrance d'un permis. Elle s'est lancée dans une explication incompréhensible, allant jusqu'à mentionner que son ministère s'était assuré qu'il n'y avait «pas de poubelle devant les clôtures». Trois réponses plus tard, on n'en savait pas plus. C'était tellement flagrant qu'on a vu le leader parlementaire des libéraux, Jean-Marc Fournier, tenter lui aussi d'avoir la réponse. Après la période de questions, l'attachée de presse de la ministre a dû rencontrer les journalistes dans le corridor pour leur dire que le permis avait été délivré.
Bref, pendant que l'opposition gagne en crédibilité, le gouvernement affiche des faiblesses criantes. La nouvelle députée de Vachon par exemple, Martine Ouellet, montre un sérieux et une assurance surprenants pour une nouvelle venue. Avec de telles recrues, et elles sont nombreuses, le PQ a perdu son image d'un parti de boomers nostalgiques des années 70. C'est l'équipe libérale qui vieillit mal.


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