Le 15 juin dernier, la Presse Canadienne nous apprenait que selon des consultations en ligne de Patrimoine canadien en vue de la célébration du 150ième anniversaire de la Confédération canadienne en 2017, Pierre Elliott Trudeau était le plus grand héros canadien depuis 1867, devant Lester B. Pearson (4ième position) et John A. Macdonald (8ième).
Sa cote parmi les 20 premiers ministres du Canada depuis 1867 a donc augmenté ainsi que celle de Pearson, alors que celle de Macdonald a baissé. En effet, un groupe de 25 historiens canadiens, dont 3 Québécois, accordaient en 1997 le premier rang à L. Mackenzie King, suivi de John A. Macdonald (2ième), Wilfrid Laurier (3ième), Louis Saint-Laurent (4ième) et Pierre Elliott Trudeau (5ième rang). Selon ces historiens, Trudeau « était admiré par beaucoup de gens parce qu’il était intelligent et parce qu’il avait battu René Lévesque lors du premier référendum, en 1980. Toutefois, de nombreux universitaires ont cru que Trudeau avait aggravé les difficultés avec le Québec par l’imposition de la Loi sur les mesures de guerre en 1970 et en menant le combat diviseur qui avait débouché sur le rapatriement de la Constitution en 1982. » (Maclean’s, 21 avril 1997, p. 37)
Les consultations de Patrimoine canadien nous apprenaient aussi que la Charte des droits et libertés, incluse dans la modification de la Constitution en 1982, était « considérée comme la troisième réalisation nationale suscitant le plus la fierté de la population » canadienne. Ce n’était pas l’opinion de la très grande majorité des Québécois au moment de son adoption. Rappelons qu’à l’occasion du vingtième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1982, quatorze grandes associations syndicales (CSQ, CSN, FTQ, FIIQ, SFPQ, SPGQ), culturelles (AQPF, UNEQ), artistiques (UDA) et nationalistes du Québec ont signé une déclaration commune intitulée Cette constitution n’est pas la nôtre :
« Son texte avait été adopté par dix gouvernements, celui d’Ottawa et ceux des neuf provinces, tous majoritairement anglophones. Il avait été refusé par le seul gouvernement représentant un peuple à majorité francophone, celui du Québec, en particulier parce qu’il réduisait les pouvoirs du Québec en matière de langue et d’éducation. […] Cette constitution illégitime de 1982, imposée au Québec par les représentants du Canada anglais, n’a jamais été entérinée par aucun référendum. Ni le peuple du Canada anglais, ni celui du Québec n’ont eu l’occasion de se prononcer sur cette loi fondamentale.» (Le Devoir, 18 avril 2002)
Ces consultations en ligne de Patrimoine canadien reflètent-elles l’opinion des Québécois ? Poser la question, c’est y répondre !
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
25 juin 2014Et c'est ce même Trudeau qui fut l'initiateur du mouvement devant mener le Canada anglais à renier parole et signature suite à l'entente du lac Meech. Il ne faut pas l'oublier: le Québec réintégrait la canadian constitution!