Transhumanisme! Qu'est-ce qui se cache derrière ce grand mot? Essayons de voir rapidement.
L'époque moderne a ceci de particulier que tout ce que l'on trouve dérisoire peut être pris au sérieux par quelqu'un d'autre qui, éventuellement, en fera le fer de lance d'une cause ou d'une valeur à défendre. Or, dans ces batailles, il se trouve que le combat des combats c'est quand même celui du progrès. Non? Bien sûr, tout le monde veut que la société progresse.... Alors quoi de mieux que d'habiller tout et n'importe quoi du verni humaniste, estampillé et breveté «progressiste », pour les faire accepter ou du moins, vu comme désirable ce qui, a priori, ne l'est pas forcément ?
Lorsque la philosophe Donna Haraway se fait, par l'entremise de ce qu'elle appelle la figure du «cyborg», l'apologète d'un progressisme féministe censé abolir l'ordre «phallussien» établi par la société patriarcale, c'est ce qu'elle fait. Lorsque que les lobbys transhumanistes (avec des entreprises comme Google en tête de liste) prônent l'avènement d'un « Homme amélioré », qui n'appartient qu'à lui-même et d'ont le vieillissement et la maladie ne sont plus une fatalité, c'est de multiples couches de ce même verni qu'ils appliquent.
D'où vient ce délire? Qui en a eu l'idée? Pourquoi? À toutes ces questions, je ne saurais répondre autre chose que ceci : si nous ne savons pas d'où ça vient, nous savons vers où ça va! Mis à part ce «progrès», qu'est-ce qui doit fuir en avant de manière infinie? Réponse : le développement de l'économie. Tiens! Peut-être est-ce qu'on tient une piste de réflexion là?
Faisons simple. Le développement de l'économie nécessite l'extension du marché. Soit physiquement, par la conquête de nouveaux territoires, de nouvelles ressources, de nouvelles techniques, etc. Soit virtuellement, par la désacralisation du corps, la destruction de la morale, la valorisation de l'individu consommateur, ainsi de suite. Dans cette quête de nouvelles réalités potentiellement «marchandable» apparaît le corps de l'Homme. Pour s'inscrire dans la marche du « progrès », celui-ci doit être conçu comme imparfait, faible et, donc, nécessitant certaines améliorations.
Imaginez : dans cette logique, nous verrons sans doute (peut-être est-ce déjà le cas...) un jour, comme combat contre le patriarcat, qui réduit la femme à son corps, se développer le commerce de l'utérus artificiel où des enfants seront privés du maternage naturel jugé maintenant non nécessaire, voir même non consubstantiel à l'enfantement moderne.
Au nom de la lutte contre la discrimination des handicapés mentaux, nous aurons sans doute une invention géniale, résultant d'un procédé nanotechnologique, au besoin implantée dans le cerveau afin de pallier à ses manques... Ah oui et devinez qui aura le droit, qui pourra se permettre ce genre «d'améliorations»? Je vous laisse deviner.
Je ne sais pas pour vous, mais il me semble que toute nouveauté n'est pas forcément un progrès.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
20 novembre 2014En effet, toute nouveauté n'est pas forcément un progrès.