Toutes nos peurs

F48c852aff5f266ea11b549e4cdd334d

« Les Québécois ont surtout voté de manière défensive »





Le résultat de l’élection de lundi présente le reflet de toutes les craintes des Québécois. Contrairement à ce qui se produit souvent, il n’y a pas eu de vague au Québec. Les électeurs ont partagé les sièges entre libéraux et bloquistes, tout en laissant aux conservateurs l’essentiel de leur représentation dans la région de Québec.




Les Québécois ont surtout voté de manière défensive. D’abord, ils ont eu peur de l’élection d’un gouvernement conservateur. La perception que les positions d’Andrew Scheer étaient inspirées par un conservatisme social à fondement religieux en a refroidi plusieurs. Ses positions sur l’environnement ont aussi créé du scepticisme.




Mais les Québécois n’ont pas davantage offert à Justin Trudeau la vague libérale à laquelle il rêvait au jour du déclenchement de l’élection. Pourquoi ? Parce qu’ils ont eu peur qu’un gouvernement libéral trop fort se lance énergiquement dans la contestation de la loi 21. Les Québécois ont donc ressuscité le Bloc pour le placer en chien de garde de la loi sur la laïcité.




Pas de vague du Bloc




En fait, la question de la laïcité ainsi que les performances d’Yves-François Blanchet dans les débats auraient normalement dû générer une vague du Bloc québécois. Le Bloc aurait très bien pu faire un malheur dans le Québec francophone à l’image de la CAQ l’an dernier. Ça n’a pas été le cas, le Bloc remportant même moins de sièges que les libéraux.




La raison du succès limité du Bloc ? Une autre peur. Les Québécois ont eu peur qu’une victoire trop éclatante du Bloc ne se transforme en grosse foire souverainiste. Les bloquistes nous ont déjà fait le coup dans le passé : faire campagne sur la défense des intérêts du Québec pour aller chercher un appui plus large. Puis le lendemain des élections, interpréter le résultat d’élection comme un vaste appui à l’indépendance.




Les Québécois se sont méfiés de cette tentation et ont donné au Bloc un mandat assez fort pour être outillés pour la bataille. Mais assez faible pour leur rappeler que c’est un vote nationaliste, tout simplement, qui ne peut pas être interprété comme un appétit souverainiste. Dans son discours sobre et posé le soir des élections, le chef Blanchet a montré qu’il avait bien entendu le message.




Ça va coûter cher !




Il y a une chose que les Québécois n’ont pas semblé appréhender. L’impact d’une alliance libéral/NPD sur les finances du Canada. Vous pensiez que Justin Trudeau était plutôt dépensier ? Dites-vous que dans la préparation des deux prochains budgets, notre premier ministre va négocier avec le chef du NPD ! Il va devoir plaire au gars qui a fait des promesses de 130 milliards !




Quand Jagmeet et Justin vont revenir du week-end de camping où ils auront préparé le budget, le Canada va manquer d’encre rouge. Ce ne sera plus un déficit, mais un abysse ! Imaginez si un ralentissement économique survient en plus ! Nos enfants n’ont pas fini de payer pour ça.




De ça, nous avons oublié d’avoir peur...








-->