À n’en pas douter, François Legault espère redorer son blason passablement terni depuis plusieurs mois en se présentant comme l’ardent défenseur des Québécois contre la menace des tarifs douaniers de Donald Trump sur les importations canadiennes. «On va passer à travers» a clamé haut et fort le chef de la CAQ lors du caucus présessionnel du parti. Un cri de ralliement qui ressemble étrangement au fameux «Ça va bien aller» du temps de l’épidémie de la COVID 19.
Or de là à comparer ce combat économique avec la lutte sanitaire contre le coronavirus, il y a tout un monde. En effet, indépendamment que les deux opposants soient issus du milieu des affaires, la comparaison s’arrête là. Et de un, les impacts des leviers économiques dont disposent les intervenants n’ont pas le même poids, de deux, leur mandat en est au début pour l’un et tire à sa fin pour l’autre, de trois, les armes de combat s’avèrent tout simplement incomparables, et de quatre, les motifs à l’origine des combats réfèrent à deux mondes complètement différents.
En termes clairs, le «bon père de famille» protégeant ses ouailles contre les effets dévastateurs de la COVID ne dispose pas des outils nécessaires pour juguler la menace du président américain, la force de frappe devant émerger en grande partie d’Ottawa. À cela s’ajoute, faut-il le mentionner, que l’épisode de la pandémie a dégénéré en une tragique hécatombe eu égard aux personnes âgées dans les CHSLD.
Monsieur Legault, vous devez vous rendre à l’évidence. Quoique le Québec soit relativement assez bien pourvu en richesses naturelles et minières stratégiques dont bénéficient les USA, elles représentent une infime partie des importations américaines. Et de surcroît, la lutte contre le coronavirus touchait les cordes vitales de tous les Québécois tandis que le combat contre les menaces de Trump oppose des stratégies économiques reliées aux relations entre le Canada et les États-Unis. De ce fait, il m’apparaît bien téméraire d’établir quelque comparaison entre entre le bon père de famille et le bon gestionnaire. Comme le dit l'adage bien connu, "toute comparaison cloche".
Henri Marineau, Québec
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé