UNE PETITE HISTOIRE QUÉBÉCOISE

Tourner en rond pour ne pas répondre

Tribune libre

Le gouvernement ayant décidé de tapisser le territoire habité d’éoliennes industrielles géantes et de le transformer en véritable pelote d’épingles, il fallait bien justifier une telle attaque contre les citoyens et contre les municipalités.
L’argument massue, celui qui allait faire taire toute opposition consistait à prétendre que les éoliennes sont vertes, et plus précisément qu’elles réduisent les émissions de gaz à effet de serre.
J’ai donc voulu savoir quelles réductions avaient été effectivement assurées.
En toute logique, je me suis adressé à l’Institut de la statistique du Québec en posant deux questions :
1° Quelles quantités de gaz à effet de serre les éoliennes ont-elles réduites au Québec?
2° Quelles quantités de gaz à effet de serre ont-elles été émises lors de la fabrication, du montage, du transport et de l’installation des éoliennes de même que lors de la préparation des chemins en vue de ces charges écrasantes et de la réparation des mêmes chemins après le transport?
Assez rapidement, l’Institut m’a répondu qu’il n’en savait rien et qu’il me conseillait de m’adresser soit à Hydro-Québec soit au ministère des ressources naturelles et de la faune (MRNF). J’optai pour les deux.
Hydro-Québec a un peu tardé à répondre, mais enfin m’a scandaleusement conseillé de me renseigner auprès des promoteurs…
Quant au MRNF, il n’en savait pas plus que moi et me conseillait de m’adresser au ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP).
De ce dernier, j’ai reçu deux réponses.
D’abord :

Bonjour Monsieur Couture,
Afin de mieux vous répondre, votre demande est acheminée auprès de la Direction des politiques de la qualité de l'atmosphère de notre ministère qui en assurera le suivi. Vous recevrez une réponse dans les meilleurs délais.
Merci de vous être adressé au ministère du Développement durable de l’Environnement et des Parcs. Pour toute autre demande de renseignements, n’hésitez pas à nous joindre de nouveau.
Cordialement,

Helen Cantin _ Préposée aux renseignements _ Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs _ Édifice Marie-Guyart, 29e étage _ 675, boulevard René-Lévesque Est _ Québec (Québec) G1R 5V7 _ Téléphone: 1-800-561-1616 _ Télécopieur: 418 648-5974
_ http://www.mddep.gouv.qc.ca


Enfin, me disais-je. J’arrive à l’organisme chargé de mesurer toutes les émissions atmosphériques et chargé de s’assurer que le gouvernement atteint ses objectifs et respecte ses engagements internationaux. L’espoir était grand d’être enfin renseigné de façon officielle et fiable…
Voici la réponse :

Bonjour Monsieur Couture,
Le mandat de l'équipe de l'inventaire québécois des émissions atmosphériques (IQÉA), de la Direction des politiques de la qualité de l'atmosphère, est de recueillir l'information relative aux émissions atmosphériques en provenance des établissements soumis par le Règlement sur la déclaration obligatoire de certaines émissions de contaminants à l'atmosphère (RDOCÉCA) et l'information utilisée pour les calculs des contaminants atmosphériques émis par les autres secteurs (transport, agriculture, gestion des déchets, etc.) afin de produire notamment l'inventaire annuel des GES et leur évolution depuis 1990. Cet inventaire permet, entre autres, de vérifier si les cibles de réduction de GES que le Québec s'est fixé (sic!) dans le plan d'action sur les changements climatiques seront atteintes.
Les données faisant partie de votre demande exige (sic!) un degré de détail que l'inventaire ne peut pas fournir.
N'hésitez surtout pas à communiquer avec nous de nouveau, si vous avez besoin d'information supplémentaire sur l'IQÉA.
Cordialement,
Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs _ L'équipe responsable de la déclaration des émissions atmosphériques _ Direction des Politiques de la Qualité de l'Atmosphère _ 675 Boulevard René-Lévesque Est, 5e étage _ Québec (Québec) G1R 5V7 _ Téléphone: 418 521-3813 poste 4690 _ Télécopieur: 418 646-0001 _ Site Internet: _ http://www.mddep.gouv.qc.ca/air/declar_contaminants/index.htm Courriel: declaration.atmosphere U6T mddep.gouv.qc.ca


Qu’ajouter après cela? Québec jure dur comme fer que les éoliennes servent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais n’est pas capable d’avancer le moindre chiffre en ce sens.
Et ceci, pour une bonne raison : au Québec, les éoliennes sont en concurrence avec l’hydro-électricité, laquelle n’émet pas – ou à peu près pas - de gaz à effet de serre.
En revanche, la fabrication, le transport, l’installation et l’entretien des mastodontes du vent génèrent des quantités industrielles de gaz polluants, quantités que le fonctionnement des éoliennes n’arrivera jamais à rattraper.
Quand le gouvernement aura-t-il le minimum d’honnêteté pour reconnaître, comme l’a fait le premier ministre Cameron en Angleterre, que la filière éolienne est une vaste erreur qui ne sert qu’à gaspiller l’argent public?
http://le-vent-tourne.blogspot.ca/


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2012

    Votre excellente recherche contribue à dissiper l'opaque écran de fumée soulevée par le gouvernement Charest pour camoufler les véritables objectifs de sa politique de développement éolien. «Créer» une activité économique artificielle et temporaire; donner de juteux contrats de 25 ans à des sociétés privées, le plus souvent étrangères au Québec; saupoudrer des cadeaux sur les petits potentats municipaux favorables aux libéraux; peinturer toujours un peu plus Hydro Québec dans le coin en lui refilant un approvisionnement non rentable d'une énergie dont elle n'avait pas besoin; préparer à terme la privatisation de notre plus grande société d'Etat, etc. Bref, faire un «remake» de la politique des petites centrales hydoélectriques tant prisées par les maisons d'ingénieurs et les fonds de pension ontariens, mais cette fois avec le vent.
    Pour mémoire, Normandeau La Bradeuse a été de toutes les étapes de ce «développement», comme ministre des Affaires municipales et ensuite comme ministre des Ressources naturelles. Ce n'est pas pour rien qu'«elle s'est sauvée dans la nuit».