SONDAGE EKOS

Toujours bon premier, le PCC perd des appuis au Québec

17. Actualité archives 2007


Joël-Denis Bellavance
_ Ottawa
Le Parti conservateur demeure solidement en tête dans les intentions de vote, mais la majorité qu'il souhaite obtenir aux prochaines élections risque de lui échapper à cause de l'insatisfaction grandissante des Québécois envers le premier ministre Stephen Harper.
Telle est la principale conclusion d'un sondage national réalisé du 12 au 14 septembre par la firme EKOS auprès de 1004 Canadiens pour le compte de La Presse et du Toronto Star.
Ainsi, le Parti conservateur obtiendrait 38,7% des voix si des élections avaient lieu aujourd'hui, une hausse de deux points de pourcentage par rapport aux résultats du scrutin du 23 janvier. Le Parti libéral serait deuxième, avec 28,8% des intentions de vote, et le NPD obtiendrait 17%. Le Parti vert, qui vient de se donner un nouveau chef, Elizabeth May, voit ses appuis croître encore et récolte désormais 7%.
Au Québec, le Bloc québécois demeure en tête avec 34,9% des appuis, tandis que le Parti conservateur recueille 25,9% Le Parti libéral, qui n'aura pas son nouveau chef avant décembre, doit se contenter de 19,7% des intentions de vote alors que le NPD, qui a tenu son congrès national à Québec le week-end dernier, obtient un surprenant appui de 17%.
En Ontario, qui compte près du tiers des 308 sièges à la Chambre des communes, le Parti conservateur traîne derrière le Parti libéral.
Si des élections avaient eu lieu aujourd'hui, les conservateurs auraient récolté 37,5% des voix et les libéraux 40,1 %. Le NPD, lui, aurait dû se contenter de 15,5%.
Selon Frank Graves, président de la firme EKOS, les conservateurs de Stephen Harper ont amélioré leur sort depuis les dernières élections, mais ils ne pourraient pas obtenir la majorité des 308 sièges à la Chambre des communes aujourd'hui, à cause de leur faiblesse au Québec.
«Pendant un certain temps, plusieurs Québécois fatigués des options que représentent le Bloc québécois et le Parti libéral se sont tournés vers les conservateurs. Toutefois, cette croissance stagne, au fur et à mesure que les Québécois examinent de plus près les positions du gouvernement Harper, notamment sa politique étrangère», a affirmé le sondeur.
Mission en Afghanistan
Au cours des dernières semaines, le gouvernement Harper a été critiqué pour avoir pris fermement position en faveur d'Israël dans le conflit qui l'a opposé au Hezbollah, dans le sud du Liban.
Le gouvernement a aussi dû défendre sa décision de prolonger la mission canadienne de deux ans en Afghanistan après que plusieurs soldats eurent trouvé la mort dans la région de Kandahar, ces dernières semaines.
Le sondage EKOS confirme d'ailleurs que la mission en Afghanistan est de plus en plus impopulaire. Au moins 49% des personnes interrogées s'y opposent et seulement 38% l'appuient alors que 12% ne savent qu'en penser.
Étonnamment, la mort de soldats canadiens n'explique pas l'opposition grandissante des Canadiens à cette mission. En fait, contrairement à ce que laissent entendre les médias et les leaders politiques, les Canadiens s'y opposent de plus en plus parce qu'ils ne croient pas qu'il soit possible de la mener à bien, et parce qu'ils trouvent que la politique étrangère du Canada s'inspire trop de celle des États-Unis.
Ceux qui appuient la mission estiment toutefois qu'il est important de lutter contre le terrorisme à l'étranger et que le Canada doit respecter ses engagements envers ses alliés de l'OTAN et le gouvernement de l'Afghanistan.
M. Graves croit d'ailleurs que le gouvernement devrait utiliser davantage cette carte s'il veut convaincre les Canadiens du bien-fondé de la mission en Afghanistan.
Satisfaits de Harper
Cela dit, M. Harper peut se réjouir du fait que 49% des Canadiens sont satisfaits de son travail comme premier ministre, alors que 38% en sont insatisfaits et que 12% n'ont pas d'opinion.
En outre, 57% des Canadiens estiment que M. Harper a dépassé ou respecté leurs attentes depuis qu'il est au pouvoir. Seulement 36 % se disent déçus de son travail.
Ce sondage comporte une marge d'erreur de 3,1 points de pourcentage 19 fois sur 20. Les résultats régionaux comportent toutefois une marge d'erreur plus élevée.


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