T'es un politicien dans la tourmente? Mieux vaut être libéral...

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"Philippe Couillard a maintenant perdu plus de 15% de son caucus".Et pourtant..."Personne ou presque ne remet en question le leadership de Couillard"

La couverture de la politique procède le plus souvent d’une question de perception. De choix aussi. Quand mettra-t-on la pédale dans l’fond concernant une situation X? Quand décidera-t-on plutôt d’y aller molo?


Philippe Couillard a maintenant perdu plus de 15% de son caucus. Nous en sommes à 11 députés qui ne se représenteront pas. Et d'autres sont en réflexion. Philippe Couillard est PM du Québec, il mène un gouvernement majoritaire. Des élections sont à venir dans 6 mois. Et pourtant, ils sont nombreux à quitter le navire.


Personne ou presque ne remet en question le leadership de Couillard. Il ne s’en fallu que quelques uns en début d’année pour que l’on plonge Jean-François Lisée dans la tourmente. Molo pour le premier, la pédale dans l’fond pour le second.


Et que dire de la situation dans laquelle se trouve Martine Ouellet. Elle a été couronnée cheffe d'un tiers parti à Ottawa et son leadership est contesté par la majorité de son caucus. Des élections dans un an et demi. Le Bloc comptait 10 députés sur 338 à Ottawa.


Entre ses déboires ou ceux de Philippe Couillard en ce moment, laquelle de ces deux situations politiques occupe le plus d'espace médiatique; laquelle occupe le plus d'espace au sein du commentariat politique au Québec?


On trouvera tous les angles possibles pour enterrer le Bloc (il n’en manque pas, c’est vrai), pour faire survivre son calvaire. Existe-t-il autant d'angles pour analyser la déroute au sein du caucus de Philippe Couillard?


Oui.


Car c'est bien de ça qu'il s'agit. Une déroute dans le camp libéral. Le genre de situation qui se produit quand un parti politique est, manifestement, en fin de règne. L'appétit du mandat de plus est beaucoup plus difficile à aller chercher.


Députés, ministres, ils sont nombreux à quitter ou à y penser sérieusement. Mais quand on y regarde plus attentivement, ils s'en sortent bien les libéraux «démissionnaires».


Sont-ils pourchassés par la presse parlementaire et les autres journalistes afin de répondre, ad nauseam, aux questions sur le leadership du chef? Non. Presque rien.


Jean-Marc Fournier n'a pas eu à s'expliquer trop, trop sur son passé éthique ou sur quelques dossiers épineux qui pourraient avoir «aidé» à sa réflexion de ne pas se représenter. Quelques questions polies. Le ministre qui répond de façon convenue. Dossier clos.


Ce n'est pas une affaire de «complot», ni une grande machination, il s'agit tout simplement de la complaisance normale, connue et assumée, de certains médias fédéralistes qui, le plus souvent, refusent de brasser les libéraux comme ils le font des péquistes.


Parlez-en à l'ex-ministre péquiste Daniel Breton. Il en aura long à dire...


Canadian Royalties, Amorfix, scandale de la SIQ, Hans Black, William Bartlett, Arthur Porter... En voulez-vous des angles d'attaque pour embêter le PM du Québec? Ô qu'il y en a!


Rappelez-vous que l'acharnement de la presse contre Daniel Breton, ce ministre qui inquiétait singulièrement certains industriels habitués à la complaisance environnementale...


On fera tomber Daniel Breton pour bien peu de choses en fin de compte. Des bouteilles de vin, quelques prétendues difficultés financières passées...


Si t'es un politicien dans la tourmente, mieux vaut être libéral. La tempête sera probablement pas mal moins intense.