Plusieurs dizaines de civils ont été touchés par des gaz toxiques dans une attaque de roquettes menée, selon l'agence syrienne Sana et l'armée russe, par «des groupes rebelles et djihadistes». Du «gaz de chlore» aurait été utilisé.
L'agence syrienne Sana, citant des sources médicales, a rapporté ce 24 novembre en fin de soirée que des groupes rebelles et djihadistes avaient utilisé des gaz toxiques dans une attaque de roquettes contre Alep, grande ville du nord de la Syrie, faisant état d'au moins 100 cas de suffocation parmi les civils et évoquant un possible recours au gaz de chlore. Le ministère syrien des Affaires étrangères a demandé ce même jour au Conseil de sécurité de l'ONU de «condamner immédiatement et fermement ces crimes terroristes [et à prendre] des mesures dissuasives et punitives contre les nations et les régimes qui soutiennent et financent le terrorisme».
«Les groupes terroristes armés ont visé en soirée les quartiers de Khaldiyé et Al-Nil dans la ville d'Alep avec des roquettes contenant des gaz toxiques», a assuré l'agence officielle Sana sur son site Internet.
Selon les données de l'armée russe, 46 personnes, dont huit enfants, ont été hospitalisées après le bombardement. Des images de l'hôpital d'Alep publiées par le ministère russe de la Défense montrent des civils blessés, y compris des femmes et des enfants, pris en charge par des médecins et portant des masques à oxygène. Les médecins de l'hôpital ont expliqué que l’hôpital était rempli d’une odeur chimique et que les patients «vo[yaient] très mal et [éprouvaient] de grandes difficultés à respirer».
Sans être en mesure de déterminer les responsables de l'attaque, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a évoqué pour sa part «94 cas de suffocation», dont six enfants et 13 femmes, dans deux quartiers de cette ville du nord-ouest du pays, assurant que ses sources évoquaient également une «odeur de chlore».
Le directeur des services de santé d'Alep, Ziad Hajj Taha, a quant à lui fait état de 50 cas de suffocation alors qu'il était interrogé par la télévision d'Etat syrienne. Il a évoqué une probable attaque au gaz de chlore toxique, sur la base des symptômes que présentent les blessés.
La Russie a envoyé «des troupes de protection chimique»
«Tout est sous contrôle, les blessés sont en train d'être soignés», a-t-il ajouté, précisant toutefois que deux enfants se trouvaient dans un «état critique». «Le ministère russe de la Défense a envoyé dans la région des troupes de protection chimique stationnées en Syrie. Ils s'occupent des victimes et surveillent la situation sur le terrain», a déclaré à la presse le général-major Igor Konachenkov, porte-parole du ministère.
Alep, ville libérée dans son intégralité fin 2016 par le gouvernement syrien après avoir été divisée pendant des années entre quartiers gouvernementaux et secteurs insurgés, a déjà été plusieurs fois la cible de ce genre d'attaques, selon les autorités syriennes. En octobre 2016, Damas avait accusé les rebelles d'avoir utilisé du «gaz toxique» dans la ville et avait rapporté 35 cas de suffocation.
#Syrie : la coalition menée par #Washington accusée d'avoir utilisé du #phosphore blanc
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Ces derniers mois, les autorités syriennes, mais aussi russes, ont accusé les insurgés de la province d'Idleb, voisine d'Alep, d'avoir en leur possession des armes chimiques. Les deux alliés ont accusé à plusieurs reprises les rebelles de vouloir utiliser ces armes dans les territoires insurgés, pour ensuiteaccuser le pouvoir syrien d'avoir mené une attaque chimique contre les civils.
En avril, l'armée syrienne avait conquis le bastion rebelle de la Ghouta orientale, aux portes de la capitale. Elle avait alors été accusé d'y avoir mené une attaque chimique qui a fait 40 morts civils, la coalition procédant alors à des frappes de représailles.
Fin août 2016, une commission d'enquête de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques a accusé le groupe djihadiste Etat islamique d'avoir utilisé du gaz moutarde en 2015 à Marea, dans la province d'Alep.