Signes religieux: Legault n’exclut pas un droit acquis pour les employés actuels

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Legault ne doit pas se laisser intimider par les multiculturalistes !

La position du gouvernement Legault sur la laïcité est sujette à changements: la CAQ pourrait permettre aux actuels employés de l’État en position d’autorité de continuer à porter des signes religieux.


«Notre position, ça a toujours été de dire: écoutez, il n'y a pas de clause de droits acquis. Cela étant dit, on est prêts à discuter avec les différents partis d'opposition, a convenu aujourd'hui le député caquiste Simon Jolin-Barrette. C'est important d'adopter une loi qui va consacrer la laïcité de l'État, mais, très certainement, on va collaborer avec les partis d'opposition.»


Le nouveau gouvernement Legault prévoit bannir le voile islamique, la kippa, le turban sikh et la croix chrétienne apparents chez les employés de l’État en position d’autorité, comme les enseignants, les policiers, les gardiens de prison et les juges. La semaine dernière, la députée caquiste Geneviève Guilbault a même prévenu que les récalcitrants, ceux qui refuseraient de retirer leur signe religieux, seraient congédiés.


Son collègue de Borduas est moins catégorique. «Pour nous, ce qui est fondamental, c'est de collaborer avec l'ensemble des partis d'opposition pour arriver à un résultat qui va refléter le consensus de la société québécoise, et surtout qu'on puisse enfin passer à autre chose», a insisté M. Jolin-Barrette.


Le crucifix est là pour rester


Ce dernier est toutefois plus ferme quant au sort du crucifix qui trône au-dessus du siège du président de l’Assemblée nationale. «Actuellement, ce n'est pas dans le cadre des discussions de déplacer le crucifix. On souhaite le maintenir», a-t-il dit. Une position qui ne s'accorde pas avec les conclusions du rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables, où l'on recommandait plutôt d'installer le crucifix ailleurs au parlement.


Legault s’en remettra aux juges


En raison de l’indépendance judiciaire, les juges se gouvernent eux-mêmes. Conscient de cette réalité, le gouvernement Legault compte tout de même adopter une loi qui stipule que les magistrats ne doivent pas porter de signes religieux.


«Pour ce qui est de l'application de la loi, effectivement, ça relèvera du Conseil de la magistrature et notamment de la Cour du Québec, qui sera chargée de l'application de la règle de droit aux juges, aux magistrats. Mais, très certainement, nous sommes conscients de la séparation des pouvoirs et nous entendons respecter cette séparation des pouvoirs», a dû admettre le député caquiste, en point de presse à l'Assemblée nationale.