Accession à l'indépendance : faire les choses convenablement

Seule la souveraineté du peuple compte

Du clivage gauche/droite au clivage peuple/élites

Tribune libre

Par-delà la énième crise du Pq, parti politique dont trop d’indépendantistes restent encore pris en otages, il nous faut à tout prix ne pas nous laisser happer par la diversion et persister à faire avancer notre lutte. Ce n’est que par la force de conviction qu’une sorte de sélection naturelle s’effectuera entre ceux que je me permets de nommer « les volontaires » en opposition aux « désorientés ».
Ainsi donc, comme le relevaient avec tant de justesse les démissionnaires de ce parti, notamment Pierre Curzi, ce sont avant tout nos institutions démocratiques qu’il faut revoir de fond en comble. Tout comme le souligne sensiblement de la même façon le [Manifeste des Indigné-e-s ->]http://www.vigile.net/MANIFESTE-DES-INDIGNE-E-S-DU : à l'heure des soulèvements de peuples dans le monde Arabe et en Europe, un nouveau paradigme démocratique est à se mettre en place ; avec la démocratisation du savoir- via Internet - il y a une nouvelle conscience citoyenne qui émerge et réclame une nouvelle indépendance, cette fois-ci non pas des élites financières et politiques ( dont la très puissante oligarchie ) mais l’indépendance des peuples, des nations.
Penser, en ce 21 e siècle, faire l'indépendance du Québec avec un référendum sur une simple question ne suffit plus. Pire encore : elle divisera à nouveau la population. Les élites auraient dès lors les coudées franches pour rédiger une Constitution « à la carte » selon les caprices de leurs groupes d'intérêts et autres lobbies et ainsi mettre les citoyens devant le fait accompli et, pourquoi pas, sceller ladite Loi fondamentale pour des décennies.
Cette nouvelle prise de conscience citoyenne donc fera en sorte qu’il faudra nous appliquer de toute nos forces à empêcher cette ancienne façon de faire qui ne consacrera que l'« indépendance » des élites de la droite comme de la gauche.
Cette élite, quelle qu’elle soit, ne pourra pas à la fois gouverner et établir les règles du jeu ( la Constitution ). Elle ne peut être juge et partie. Comme le stipule l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution ».
Et cette répartition des pouvoirs devra être effective avec le projet de notre future Constitution !
Certes la méthode d’accession à l’indépendance proposée par Québec solidaire est ce qui s’apparente le plus à une prise en charge de l’État par le peuple - donc véritablement démocratique - : soit par une Assemblée constituante dont les membres seront élu-e-s au suffrage universel. Toutefois ce procédé ne prend pas en compte tout le puissant dispositif retors que déploiera à nouveau Ottawa, Bay Street, de même que leurs alliés, pour à nouveau faire échec à la nécessaire émancipation du peuple québécois. De plus, rien ne garantit qu’à terme cette constitution confirmera l’indépendance de l’État québécois. Tout repose, dans celle-ci, sur un pari, comme le disait Amir Khadir ; si tant est que l’exercice même de constituante peut faire, du coup, office de processus de décolonisation.
Cependant une autre façon de faire les choses convenablement - et ô combien plus efficace - nous fut présentée lors de la course à la chefferie du Parti québécois en 2005 et c’était celle de Jean-Claude St-André, qui prend aujourd'hui et plus que jamais, tout son sens et sa pertinence et que je reproduis ici :
« La démarche d'accession à la Souveraineté du Québec proposée par Jean-Claude Saint-André est :

- campagne électorale sur l'accession à l'indépendance par des gestes unilatéraux de souveraineté
- élection
- adoption par l'Assemblée nationale d'une constitution provisoire consacrant l'existence du peuple du Québec et son autodétermination, rapatriant les pouvoirs du lieutenant-gouverneur au président de l'Assemblée nationale et créant la citoyenneté québécoise.
- convocation d'une Assemblée constituante et de Forums citoyens
- rédaction de la première constitution du Québec souverain
- référendum sur l'adoption de cette première constitution — article 1 : « Le Québec est un pays souverain »
- Déclaration d'indépendance dès l'approbation de la constitution par la population »
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Saint-André

Ce qu’il faut bien comprendre ici c’est qu’ UNE CONSTITUTION EST INDISSOCIABLE D’UNE DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE ! L’une appelle l’autre. Comme la république est aussi concomitante du pouvoir populaire, de la souveraineté du peuple.
Qui pourrait honnêtement hésiter entre l’ombre et la lumière sinon ceux et celles qui ont des intérêts autres que ceux de la nation à protéger ?
Soyons sincères, contrairement à ce que s’échinent à nous rabâcher les notables péquisto-souverainistes, ce n’est ni l’international ni autres experts constitutionnalistes qui détermineront la légitimité de notre accession à l’indépendance mais uniquement la volonté et le sérieux que nous mettrons à l’élaboration de notre constitution, notre Pacte social, liant tous les membres de la société civile, qui confirmera, rendra légitime et légale la souveraineté du peuple et de l’indépendance de la République du Québec.
Mettons-nous à la tâche, le monde nous attend !
Vive la République libre du Québec français !
Danièle Fortin
[Comité national républicain ->]http://www.republiqueqc.org


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2011

    Avant tout,
    Avant de rêver à du changement dans la gouvernance, il a la légitimité de le faire qu'il faut aller chercher dans l'isoloir.
    Bien sûr qu'il faut alimenter le rêve, mais avant tout, conquérir un pouvoir légitime dans la convergence. L'électeur doit percevoir la direction et le pourquoi. Le comment trouve la réponse dans une gouvernance légitime.
    Malgré des efforts incalculables, M. Curzi n'a reçu qu'un maigre dividende dans son combat sur la loi 101, mais il aura répondu au » pourquoi de sa bataille « cependant, il n'avait pas le pouvoir légitime de changer les choses.
    Comme humble militant de la cause, je ne suis pas pressé, je suis juste tanné de toutes les étourderies que nous offre cette élite politique qui ne savent même pas communiquer avec la base.
    La solution est chez notre jeunesse, chez ceux qui savent communiquer avec une base militante. Bye !

  • Michel Laurence Répondre

    10 juin 2011

    Plus ça va, plus j’avance dans la même direction que vous. Et dire que les péquistes ont préféré l’insipide André Boisclair à ce monsieur Jean-Claude Saint-André. Merci de me le rappeler.
    Je n’ose imaginer ce que l’élection de Jean-Claude Saint-André aurait entraîné comme changement. Mais il n’en faut pas beaucoup pour réaliser que le Plan de « gouvernance souverainiste » n’aurait jamais existé. Il s’agit d’un immense retour en arrière. En fait, madame Marois a ressorti du « coffret à outils » du PQ le petit livre rouge de Claude Morin.
    Si jamais Mme Marois devait quitter la chefferie du PQ, c’est Jean-Claude Saint-André qu’il faudrait aller chercher, bien avant Pierre Curzi qui n’a même eu le courage de dire toute la vérité lors de l’annonce de sa démission. Où était monsieur Jean-Claude Saint-André lors du dernier Congrès ? L’a-t-on muselé ou s’est-il complètement désintéressé de la chose politique depuis ? On l’a sacrifié en 2008.
    On n’aime vraiment pas ceux qui veulent faire autre chose que de gérer une province au PQ.