Séoul répond au geste d’ouverture de la Corée du Nord

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Théâtre nord-coréen : mais, quand finira ce cirque ?

Séoul a proposé mardi de tenir des discussions à haut niveau avec Pyongyang le 9 janvier, saisissant la main tendue par Kim Jong-Un qui a appelé à des relations meilleures et évoqué une participation aux jeux Olympiques d’hiver en Corée du sud.



Le dirigeant nord-coréen s’est servi de son adresse à la nation du Nouvel An pour répéter que son pays était un État nucléaire à part entière, avertissant qu’il avait en permanence à sa portée le « bouton » atomique.



Mais parallèlement, il a fait une ouverture en direction du Sud en expliquant que Pyongyang pourrait participer aux JO de Pyeongchang.



Le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-Gyon, a expliqué que Séoul « réitérait » sa disponibilité pour des discussions avec le Nord « à tout moment, dans n’importe quel lieu et sous n’importe quelle forme ».



« Le gouvernement propose des entretiens à haut niveau avec la Corée du Nord le 9 janvier dans la maison de la paix de Panmunjom », village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53), a-t-il dit.



« Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s’asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux jeux de Pyeongchang de même que d’autres questions d’intérêt mutuel pour l’amélioration des relations intercoréennes ».



Le Nord et Sud sont séparés par la Zone démilitarisée (DMZ), l’une des frontières les plus fortement armées du monde. Les derniers pourparlers bilatéraux, un échec, remontent à décembre 2015 et avaient mis face à face l’ancien conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Kim Kwan-Jin et son homologue nord-coréen Hwang Pyong-So.



« Dilemme »



« Le fait même d’une rencontre est significatif car cela témoigne d’une volonté d’amélioration de la part des deux parties », a souligné Koh Yu-Hwan, professeur à l’Université Dongguk.



Mais une fois à la table des discussions, Pyongyang pourrait mettre Séoul en difficulté en exigeant des concessions inacceptables comme la fin des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, poursuit-il.



« Le Nord tente de relancer ses relations [avec Séoul] en qualité d’État nucléaire. Le dilemme pour le Sud c’est de savoir s’il peut l’accepter ».



Le président sud-coréen Moon Jae-In, qui a toujours été partisan du dialogue, a salué l’offre de son homologue comme l’occasion de réamorcer le dialogue.



Il a toutefois souligné que l’amélioration des relations devait s’accompagner de mesures en vue de la dénucléarisation.



Ces derniers mois, le Nord a semé l’inquiétude en multipliant les tirs de missiles et en menant son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour.



Pyongyang soutient avoir besoin d’armes nucléaires pour se protéger de l’hostilité de Washington alors que M. Kim et le président américain Donald Trump échangent insultes et menaces.



« Le même sang »



Pyongyang cherche à mettre au point une tête nucléaire capable de frapper le territoire continental américain. Il a essuyé de multiples trains de sanctions de l’ONU sans sembler vouloir céder le moindre pouce de terrain.



Les commentaires de M. Kim sont la première indication de la volonté du Nord de participer aux jeux d’hiver, qui se tiennent du 9 au 25 février.



Il s’agit, a dit son homologue sud-coréen, d’une « réponse positive à notre proposition de faire en sorte que les jeux Olympiques de Pyeongchang soient une occasion révolutionnaire pour la paix ».



Pékin, le principal allié de Pyongyang, a salué ces développements. La Chine souhaite que « les deux parties profitent de cette occasion de faire des efforts concrets pour améliorer leurs relations […] et de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule », selon le porte-parole de la diplomatie chinoise Geng Shuang.



Washington a prié Pékin d’en faire davantage pour réfréner les ardeurs militaires de son voisin. Si la Chine a apporté son soutien aux résolutions de l’ONU sanctionnant Pyongyang, elle prône un double moratoire, sur le programme d’armements nord-coréens et les exercices militaires américano-sud-coréens. Washington rejette cette idée.



Dans son discours lundi, le numéro un nord-coréen a estimé que les jeux pourraient fournir l’occasion pour les représentants des deux pays de « se rencontrer dans un avenir proche ». « Puisque nous sommes compatriotes et du même sang que les Sud-Coréens, il est naturel que nous partagions le plaisir de cet événement prometteur et que nous les aidions », a poursuivi M. Kim.



Deux athlètes nord-coréens, le couple de patineurs Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik, sont qualifiés mais le Comité olympique nord-coréen a raté la date limite du 30 octobre pour confirmer leur participation auprès de l’Union internationale de patinage.



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