Voyant du racisme «dans la culture italienne, française, européenne et [...] dans la culture blanche» : l'ex-footballeur Lilian Thuram, reconverti dans «l'antiracisme», a livré auprès d'un journal italien son analyse sur le football transalpin.
Dans une interview accordée au Corriere dello Sport le 4 septembre, Lilian Thuram est revenu sur les cris de singe adressés au joueur de l'Inter Milan, Romelu Lukaku, le 1er septembre à Cagliari en Italie. Il a à cette occasion suggéré au pays de Dante de s'inspirer de l'exemple français : «Il y a une hypocrisie incroyable et il manque la volonté de résoudre le problème. Ne rien faire équivaut à être d'accord avec ceux qui poussent des cris racistes. [...] En France, on interrompt les matches en cas de comportement homophobe dans les tribunes : suspendre la rencontre et renvoyer les joueurs aux vestiaires, cela veut dire éduquer les gens.»
Il est nécessaire d'avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu'ils croient l'être
Puis, l'ancien champion du monde 1998 du ballon rond a livré une vision plus générale sur la question raciale : «Il faut prendre conscience que le monde du foot n'est pas raciste mais qu'il y a du racisme dans la culture italienne, française, européenne et plus généralement dans la culture blanche. Il est nécessaire d'avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu'ils croient l'être. De toutes les manières, ce sont eux qui doivent trouver une solution à leur problème. Les noirs ne traiteront jamais les blancs de cette façon, et pour n'importe quelle raison. L'histoire le dit.»
Après un tweet de Thomas Legrand, qui s'exclamait «ça c'est du racisme !» au sujet de la sortie de Lilian Thuram, l'activiste «antiraciste» Rokhaya Diallo a répliqué – en évoquant l'homogénéité ethnique «multiséculaire» de la France – à l'éditorialiste politique de France Inter : «Salut Thomas, ça va ? Je pense qu’il n’est pas raciste de constater que les personnes blanches sont élevées dans un contexte où tout les conforte dans un sentiment de supériorité. Ce n’est pas une tare génétique mais la conséquence d’un système multiséculaire conçu à leur avantage.»