Se battre sur deux fronts

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Au fond, Martineau est un soixante-huitard incapable de couper avec la gauche libérale dont il est issu



Il y a quelques années, j’ai animé un débat sur la laïcité.




Parmi les invités, il y avait l’essayiste et réalisatrice française Caroline Fourest, qui lutte contre les intégristes religieux depuis des années.




« Il faut se battre sur les deux fronts, m’a-t-elle dit.




Contre les intégristes qui utilisent la religion à des fins politiques et contre les racistes qui se cachent derrière la lutte au fanatisme pour vomir librement leur haine contre les étrangers.




C’est assez épuisant... »




« LES MÉCHANTS »




Effectivement, quand tu es militant, c’est beaucoup plus facile de te contenter d’attaquer tes ennemis « d’en face ».




Tu es de droite ? Tu n’attaques que la gauche.




Tu es de gauche ? Tu n’attaques que la droite.




C’est clair et net. À la portée du premier venu.




Malheureusement, aujourd’hui, cette position confortable ne tient plus. Car dans un monde où l’extrémisme a le vent dans les voiles, ce n’est plus suffisant de tirer sur les « méchants » qui te font face. Il faut mener la guerre sur deux fronts.




Viser les imbéciles du clan d’en face, et les imbéciles de ton propre clan.




Comme disait Caroline Fourest, c’est épuisant.




Mais c’est la seule position moralement acceptable.




Car des extrémistes, il y en a partout.




C’est comme les zombies. Ils attaquent de tous bords, tous côtés. Tu dois autant surveiller ce qui se passe devant toi que ce qui se trame derrière toi.








Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.





LIBRES-PENSEURS




Car les coups peuvent venir de partout. Même de ton propre clan.




C’est pour ça que les gens de droite qui défendent Trump me font autant rire.




« Trump est de droite, je suis de droite, donc je dois le défendre et applaudir tout ce qu’il dit et tout ce qu’il fait... »




Euh, non.




Ça, ça s’appelle du sectarisme, pour ne pas dire de l’intégrisme.




C’est de l’aveuglement.




Prenez mon confrère Steve E. Fortin, qui participe régulièrement à l’émission que j’anime sur Qub Radio et avec qui j’adore discuter.




C’est un gars de gauche. Un vrai gars de gauche. Mais il est hyper critique envers Québec Solidaire, et ses attaques contre la gauche radicale sont quasiment plus violentes que les miennes. Steve est un libre-penseur. Qui refuse de se laisser enfermer dans une idéologie, une chapelle, un clan.




Dans les années 50 et 60, les gauchistes refusaient de dénoncer la Chine de Mao et la Russie communiste sous prétexte que ces critiques « serviraient la droite ». Et aujourd’hui, il ne faudrait pas dénoncer les dérapages de la droite sous prétexte que « ça servirait la gauche » ?




Un homme honnête ne devrait avoir qu’un seul et unique maître : la vérité.




Sa vérité.




LE VRAI COMBAT




Il faut critiquer les intégristes musulmans ET les racistes. Les verts qui élèvent l’écologie au rang de religion ET les négationnistes. Les zélés de la théorie du genre ET les homophobes. Les gens qui veulent faire disparaître les frontières ET ceux qui veulent ériger des murs. Les gens qui rêvent de détruire l’État-nation ET les nationalistes qui prônent le repli sur soi.




C’est épuisant ? Mettez-en! Mais c’est ça, le combat qu’il faut mener, en 2019.




Pour la raison et contre l’extrémisme.