Scheer veut resserrer les peines pour les agresseurs d’enfants

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Du conservatisme judiciaire pour les futures élections


DELSON – S’il devient premier ministre du Canada, le chef conservateur Andrew Scheer s’assurera que les agresseurs d’enfants purgent des peines minimales de cinq ans.


«En tant que père, je veux pouvoir regarder les parents dans les yeux et leur dire que je fais tout en mon pouvoir pour faire du Canada un endroit plus sécuritaire où élever leurs enfants», a déclaré M. Scheer jeudi dans un point de presse, à Delson, en Montérégie.


Le chef conservateur promet ainsi de modifier le Code criminel afin de faire passer de deux à cinq ans la peine minimale imposée aux personnes ayant agressé un enfant de moins de 12 ans.


La libération conditionnelle au tiers de la peine serait toujours possible, a précisé M. Scheer.


Le chef conservateur a en outre souligné l’importance de protéger les enfants de toute forme de maltraitance, mentionnant au passage la mort récente d’une fillette de sept ans, à Granby, qui a secoué le Québec.


«Cette semaine, les libéraux ont dit qu’ils abrogeraient les peines minimales dans le Code criminel. [...] Sous mon leadership, un gouvernement conservateur traitera toujours les droits des victimes avant ceux des criminels», a ajouté M. Scheer.


Le bureau du ministre de la Justice, David Lametti, a précisé que le gouvernement Trudeau n’a pas l’intention d'éliminer toutes les peines minimales obligatoires, mais plutôt de les réformer.


«Nous devons présenter une réforme des peines qui doit traverser le temps. En d’autres mots, une réforme qui ne sera pas rejetée par les tribunaux et qui fournira les peines appropriées pour les crimes commis», a indiqué David Taylor, directeur des communications de M. Lametti.


Les peines minimales instaurées par le précédent gouvernement de Stephen Harper ont dans plusieurs cas été contestées avec succès, notamment devant la Cour suprême.


M. Taylor estime que la proposition de peine minimale d’Andrew Scheer n’aura pour seul effet que d’embourber les cours de justice.


«Cela va tout simplement causer des délais judiciaires et possiblement des suspensions de procédures à la suite de recours entamés par les avocats pour contester sa constitutionnalité. Cela ne protège personne», a-t-il fait valoir.