Projet de loi 59

Sauver la chèvre et le chou

La "liste d'épicerie", un exercice dégradant

Tribune libre

Si le projet de loi 59 devait être adopté dans sa forme actuelle, nous assisterions à l’ouverture d’une boîte de Pandore qui condamnerait d’une part les extrémistes radicaux et d’autre part les citoyens qui critiquent ces mêmes extrémistes. En termes clairs, haro sur les extrémistes pour autant que les critiques ne les attaquent pas.

Mais comment Philipe Couillard en est-il arrivé à proposer un projet de loi aussi alambiqué, à part le fait qu’il souhaite acheter la paix? Une erreur de stratégie qui aura pour effet de laisser libre cours aux extrémistes radicaux et qui tuera dans l’œuf toute forme de manifestations contre les extrémistes radicaux. Bref, de quoi réjouir Adil Charkaoui qui doit bien rire dans sa barbe devant l’éventualité d’un tel cadeau.

À force de vouloir sauver la chèvre et le chou, il m’apparaît clair que les grands perdants dans cette bouillabaisse législative seront sans contredit les Québécois qui se verront museler de toutes parts devant la montée croissante de l’extrémisme radical, une gifle éhontée de la part d’un gouvernement qui ne cherche en réalité qu’à protéger une partie de sa base partisane libérale!

La « liste d’épicerie », un exercice dégradant

Lors d’élections fédérales, il est de coutume que les autres paliers de gouvernements, provincial et municipal, dressent ce qu’il est convenu d’appeler leur « liste d’épicerie ».

Or, en lisant la liste du gouvernement Couillard, j’ai été renversé de constater à quel point la plupart de ses demandes n’auraient aucune raison d’être si le Québec disposait de tous ses leviers économiques.

J’en veux pour preuve les quelques éléments suivants : augmentation du financement pour les infrastructures, investissements fédéraux suffisants pour le développement nordique, reconnaissance du rôle des provinces dans la lutte contre le changement climatique, juste part d’investissements fédéraux en matière de défense et d’infrastructures navale, etc…

Un quémandage avilissant qui place les Québécois dans une situation de dépendance grotesque qui ne peut qu’entretenir ce sentiment colonialiste méprisant que nos amis fédéraux ont tellement de talent à exploiter…Bref, une « liste d’épicerie » qui, de toute façon, comme à chaque élection fédérale, se retrouvera rapidement dans le placard aux oubliettes!

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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