Sans parachute

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Largage Libéral fédéral-provincial en règle






Les gouvernements Couillard à Québec et Trudeau à Ottawa ont brutalement largué sans parachute les 2600 employés au Canada d’Aveos, dont 1800 à Montréal, contre un plat de lentilles.




Air Canada avait l’obligation légale de faire effectuer l’entretien lourd de ses avions à Montréal, Mississauga et Winnipeg.




Le transporteur a tenté de se soustraire à cette obligation qu’il avait contractée en 1988. La Cour supérieure du Québec et la Cour d’appel l’ont tour à tour rappelé à l’ordre.




Le gouvernement du Québec soutenait les ex-travailleurs d’Aveos, fermée en 2012. Jusqu’à tout récemment.




Un « deal » tout croche




Dans le «deal» tout croche sur l’octroi les yeux fermés de 1,3 G$ à Bombardier pour la CSeries, le gouvernement Couillard s’est retiré du dossier Aveos en échange d’un engagement qu’Air Canada fera entretenir à Montréal ses avions de la CSeries achetés à Bombardier à compter de... 2025.




Comme si cela ne suffisait pas, l’homme de l’espace maintenant ministre fédéral, Marc Garneau, a déposé cette semaine un projet de loi pour libérer Air Canada de ses obligations contraignantes sur l’entretien de sa flotte.




Les tribunaux donnaient raison aux travailleurs d’Aveos et au gouvernement du Québec. Qu’à cela ne tienne. On change la loi.




C’est tellement facile pour un gouvernement majoritaire qui compte un troupeau de «yes men» et de «yes women», dont un bon nombre de députés qui voteront en faveur de la loi Garneau et représentent des circonscriptions de la région de Montréal.




Complice




À Québec, complice, le gouvernement Couillard qui a enclenché le désengagement ne dira évidemment pas un mot. Sa responsabilité première est pourtant la défense des intérêts des Québécois.




Combien d’emplois à 100 000 $ par année dans un créneau de haute technologie ce même gouvernement a-t-il créés depuis 2014? Il a plutôt assisté impassible à de nombreuses disparitions. Cette fois, pire, il les a favorisés.




Les gouvernements de Robert Bourassa et de Jean Charest n’auraient jamais embarqué dans pareille opération.




Bombardier




Il est encore plus indignant que le gouvernement Trudeau scie ainsi les jambes des ex-travailleurs d’Aveos avant même d’avoir statué sur l’aide qu’il apportera à Bombardier et les modalités de celle-ci. La pilule est plus dure à avaler.




Le budget présenté mardi lui permettait de le faire. Pas un mot cependant. Cela viendra, mais le ressac craint dans les autres provinces le fait attendre, semblerait-il. Le congé pascal pourrait peut-être devenir propice à une annonce plus discrète.




La riposte la plus musclée à la loi Garneau est venue du chef du NPD, Thomas Mulcair. J’aurais aimé que le Conseil du patronat, la Fédération des chambres de commerce et les autres organismes patronaux montent aux barricades. Ils auraient gagné en crédibilité. Pratiquent-ils entre-temps l’aveuglement volontaire?




Quant aux partis d’opposition au Québec, ils sont trop occupés depuis l’arrestation de l’ex-ministre Nathalie Normandeau à lancer de la boue au PLQ pour son financement passé. C’est plus payant dans les sondages, jugent-ils.



 




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