Sans gêne avec honte

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Dubé : un nouvel opportuniste à la CAQ

L’annonce de la candidature de Christian Dubé dans La Prairie comme porte-étendard de la CAQ m’a stupéfié. Ma collègue Martine Desjardins a peut-être raison en déclarant que l’éthique n’est pas un enjeu électoral, mais la mine réjouie de François Legault à l’annonce de ce retour frise le mépris à l’égard de la population. Dubé n’est pas intéressé à représenter la population, il veut comme bien d’autres candidats opportunistes de la CAQ être ministre pour brasser des affaires dans les hautes sphères, à défaut il risque à nouveau de quitter le navire et d’imposer les coûts d’une autre élection partielle.


La meilleure chose qui puisse arriver le 1er octobre prochain, c’est que les électeurs laissent sur la touche tous ces candidats opportunistes qui n’ont que faire de la représentation du peuple, notamment les électeurs de La Prairie en battant à plate couture Christian Dubé. Ce dernier avait quitté son poste de député de Lévis à peine quelques mois après l’élection de 2014 pour un emploi plus rémunérateur à la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Sa candidature se substitue à celle de Stéphane Le Bouyonnec qui a abandonné la course parce que devenu trop gênant pour la CAQ avec son implication dans une entreprise de prêts à haut taux d’intérêts. Le parti remplace l’affairiste par un comptable en misant sur la naïveté populaire.


La démocratie aura été passablement mise à mal par tous ces politiciens qui ont démissionné en cours de mandat depuis 2014 parce qu’ils n’ont pas obtenu le poste de ministre convoité. Le nombre de départ a d’ailleurs atteint des sommets inégalés qui illustrent à quel point le travail de représentation du peuple par les députés est devenu banal pour plusieurs. Il est peu de députés qui savoure strictement leur satisfaction dans la représentation des citoyens de leur circonscription et l’amélioration des conditions de vie de ceux-ci. Certains sont rendus dociles avec quelques faveurs comme une présidence de commission parlementaire ou un poste d’adjoint parlementaire, quand ce n’est tout simplement pas un voyage à l’étranger avec bar ouvert, mais les plus avides n’hésitent pas à quitter s’ils doivent se passer de limousine.


Les manières de faire de François Legault accentuent sûrement cette attitude de je-m’en-foutisme de ses candidats à l’égard de la population lorsqu’on sait qu’ils sont directement désignés par celui-ci contrairement aux autres formations politiques où ce sont les membres qui les nomment. Menant son parti comme le directeur général d’une entreprise, sa liste de candidats est interchangeable au gré de leur docilité et de ses humeurs. Cela rend d’autant plus facile son projet de démantèlement de l’État en faveur du secteur privé.


Mince consolation, François Legault a attiré bon nombre de fricoteurs laissant aux autres partis des candidats plus sensibles et sincères en regard des impératifs d’État. Pour paraphraser l’évangile, il facilite ainsi le travail de l’électeur pour ce qui est de séparer le bon grain de l’ivraie et de débarrasser éventuellement notre paysage politique des profiteurs concentrés au sein de la CAQ.