Sam Hamad quitte volontairement son poste

Mais il garde tous les avantages liés à ses fonctions, ce que décrie l’opposition

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Une position intenable sur laquelle le gouvernement Couillard devra encore reculer






Le président du Conseil du trésor, Sam Hamad, se retire volontairement de ses fonctions pour la durée de l’enquête du commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale, mais conserve son statut et ses avantages de ministre. 


 


«J’ai confiance en Sam Hamad, j’ai confiance en son intégrité [...] et cette confiance n’est pas du tout diminuée par les événements des derniers jours», a assuré le premier ministre Philippe Couillard après avoir assisté aux funérailles de Claire Kirkland-Casgrain samedi, à Montréal. 


 


Il juge même qu’en décidant de se retirer Sam Hamad, qui joue un rôle important au sein du Conseil des ministres, s’est montré «noble et courageux».


 


Des allégations de trafic d’influence pèsent sur le ministre depuis la diffusion d’un reportage de l’émission Enquête. Des courriels obtenus par l’équipe de l’émission laissent penser que Sam Hamad serait intervenu pour aider une entreprise du Bas-Saint-Laurent, Premier Tech, à obtenir du financement, alors qu’il n’avait en apparence aucune responsabilité dans cette région.


 


Il aurait fourni des informations privilégiées à «son ami» Marc-Yvan Côté, alors vice-président du conseil d’administration de l’entreprise. M. Côté fait partie des six personnes arrêtées il y a deux semaines, notamment pour fraude et complot, par l’Unité permanente anticorruption (UPAC).


 


Ce retrait survient au lendemain de demandes unanimes des partis d’opposition pour que le commissaire à l’éthique se penche sur les agissements de Sam Hamad.


 


Par contre, dans un communiqué de presse envoyé samedi après-midi, le député de Louis-Hébert, à Québec, a répété qu’il n’avait rien à se reprocher et qu’«on attaque injustement [son] intégrité». 


 


Pas assez


 


Tour à tour, après l’annonce de M. Hamad, les partis d’opposition ont réclamé qu’il se retire également du caucus libéral le temps de l’enquête.


 


«Comme l’avaient fait d’anciens membres du caucus sous le gouvernement libéral précédent», précise le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau.


 


Même son de cloche à la Coalition avenir Québec, où le député François Bonnardel croit que le ministre devrait perdre son salai­re et sa limousine.


 


«Le Conseil des ministres doit être plus blanc que blanc», lance-t-il.


 


Pour sa part, la chef de Québec solidaire, Françoise David, trouve que le premier ministre est «un peu rapide à donner sa confiance [et qu’il] devrait être ébranlé».


 


Larguer Hamad


 


Robert Bernier, professeur à l’École Nationale d’Administration publique, estime d’ailleurs que Philippe Couillard doit se détacher de Sam Hamad, qui a été le directeur de sa course à la chefferie du Parti libéral.


 


«À court terme, M. Couillard devra larguer M. Hamad, c’est certain», affirme M. Bernier. 


 


«C’est l’effondrement d’un modèle de “patronage” politique qui a sévi au Québec pendant un siècle. [...] Ça jette un discrédit important sur le Parti libéral du Québec», selon le professeur.


 


Samedi en fin de soirée, le bureau du premier ministre a annoncé que les ministres Carlos Leitão et François Blais assumeront les responsabilités de Sam Hamad.

Qui est Sam Hamad



  • Né le 17 juin 1958 à Damas, en Syrie

  • A été vice-président de la firme d’ingénierie Roche de 1998 à 2003

  • A fait le saut en politique en 2003, élu député de Louis-Hébert, dans la région de Québec

  • A été ministre des Ressources naturelles, de l’Emploi, du Travail, des Transports, du Développement économique et président du Conseil du trésor. Il est aussi ministre responsable de la Capitale-Nationale.


Ce qu’ils ont dit











Sam Hamad




Photo Agence QMI, Joël Lemay





«Ce qui est surprenant, c’est que ça ait pris 48 heures» - Le chef du Parti québécois, Pierre-Karl Péladeau











Sam Hamad




Photo d'archives





«C’est prendre les Québécois pour des cons, de dire que c’est noble et courageux, et c’est banaliser la situation.» - Le leader parlementaire de la Coalition Avenir Québec, François Bonnardel.











Sam Hamad




Photo d'archives





«C’est difficile de ne pas croire qu’il y a eu abus, trafic d’influence, conflit d’intérêts.» - La chef de Québec solidaire, Françoise David.











Sam Hamad




Photo Agence QMI, JOEL LEMAY





«J’ai regardé le cas de cette entreprise et l’aide financière qu’elle a reçue. Franchement, il n’y a pas un gouvernement qui n’aurait pas procédé à cette aide-là» - Le premier ministre Philippe Couillard.


 




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