Rona: une décision politique

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Il faut creuser le rôle de la Caisse de dépôt dans ce dossier. Cette transaction a profité à quelqu'un. Qui ?





Le gouvernement Couillard cherche à nous faire croire qu’il a eu bien peu à voir dans l’abandon de Rona au géant américain Lowe’s. Cela est incroyable.


Une décision hautement politique était à l’origine d’une importante participation publique dans l’actionnariat du principal quincaillier québécois.


Rona méritait-il tant d’égards? Ça dépend des points de vue mais là n’est pas la question. Si c’était une décision politique de le protéger, est-il possible de croire que ce n’en serait pas une de ne plus le faire?


Soyons sérieux! Personne ne croit qu’il n’y a pas eu un signal, quelque fumée blanche, une approbation discrète de Québec...


Le fameux OK transmis à Investissement Québec montre d’ailleurs la prudence des bureaucrates devant cette transaction. À moins qu’il ne s’agisse de duplicité...


Que l’ex-ministre Jacques Daoust ait été informé est relativement secondaire. On a compris des explications de son chef de cabinet, Pierre Ouellet, qu’il n’y était pas favorable.


Curieux...


De toute manière, ça n’explique pas les tractations furtives qui ont précédé cette transaction de 150 millions.


Le plus curieux dans cette histoire reste cet intérêt subit de la haute direction d’Investissement Québec pour Rona, quelques mois seulement après l’élection des libéraux de Philippe Couillard.


Le 17 novembre 2014, le conseil d’administration d’IQ discute de Rona alors que ce n’était pas à l’ordre du jour. C’est ce jour-là que le sort de l’entreprise fut scellé. Expéditivement, pour dire le moins.


Quelques jours plus tard, on a demandé l’avis du gouvernement et Pierre Ouellet a simplement répondu OK!


Investissement Québec a vendu en douce, par blocs successifs, plus de dix millions d’actions. Une vente qui a profité à d’autres!


La société d’État s’est contentée d’un maigre profit de quelques millions alors que les Québécois se seraient enrichis de 100 millions si on avait attendu et accepté le prix offert par les Américains.


L’AMF


D’autres ont donc réalisé rapidement un juteux profit en revendant à Lowe’s... Selon l’ex-patron de Rona, Robert Dutton, l’Autorité des marchés financiers devrait mettre son nez dans cette affaire.


Loyal au PLQ, Pierre Ouellet peut espérer une nomination avant l’automne 2018 et couler des jours heureux dans la fourmilière de l’État.


En attendant, c’est Jacques Daoust qui traîne les casseroles du fautif. Il a fini par avouer qu’il n’ignorait pas les intentions d’Investissement Québec mais il persiste à dire qu’il n’a jamais approuvé la vente des actions de Rona.


Durant la campagne électorale, en mars 2014, Jacques Daoust et Carlos Leitao, l’actuel ministre des Finances, promettaient de protéger les entreprises québécoises contre la concurrence étrangère. Ils donnaient justement Rona en exemple...


Avec la faiblesse du dollar canadien, il ne fallait pas être très malin pour prévoir que Lowe’s avalerait son concurrent québécois tôt ou tard.


Le premier ministre Couillard répète que Lowe’s n’a pas fait une offre publique d’achat hostile et que la direction de Rona était consentante. C’est une façon de dire OK...




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