Retrait de Jean-Martin Aussant de la vie politique

Son message aux souverainistes est fort simple : continuez, vous avez raison"

Tribune libre

C’est avec stupéfaction que j’ai appris via un message électronique la décision de Jean-Martin Aussant de se retirer de la vie politique. Quoique je respecte les motifs de ce choix, particulièrement liés au contexte familial, l’absence du chef d’Option nationale au sein du parti aura certes un effet choc au coeur de la nouvelle formation politique.
Jean-Martin Aussant incarnait plus que la tête dirigeante d’ON, il en était l’âme, le père spirituel. Son départ, même si la présidente Nathaly Dufour assure l’intérim en vertu des statuts, laisse le parti orphelin. Deux ans, c’est bien jeune pour se retrouver dans cet état!
Qu’adviendra-t-il maintenant de ce jeune parti? Arrivera-t-il à passer au travers de ce « deuil » politique? Pour Jean-Martin Aussant, Option nationale a toute sa place sur l’échiquier politique québécois :
« Depuis sa fondation, Option nationale a intéressé pour la première fois des milliers de gens à la politique et à la souveraineté, en bonne partie des jeunes. Une telle réussite vaut de l’or pour une société. L’espoir qu’incarne Option nationale pour tous ces gens doit se poursuivre. Le Québec en a besoin ».
Je rejoins JMA sur la place des jeunes au sein du parti et, s’il y a de l’espoir, c’est bien la place importante que les jeunes occupent à l'intérieur du membership d’Option nationale. Le fait que « des milliers de gens [s’intéressent pour la première fois]à la politique et à la souveraineté, en bonne partie des jeunes » représente, à mes yeux, un défi réaliste et encourageant pour l’avenir du parti.
Pour l’instant, j’invite les militants à demeurer sereins devant la décision de Jean-Martin Aussant et à « laisser tomber la poussière » avant de prendre la décision précipitée d’abandonner le parti. Nous devons plutôt suivre la voie de son fondateur dans son dernier message à titre de chef d’ON :
« Mon message aux souverainistes est fort simple : continuez, vous avez raison. La souveraineté est incontournable et nécessaire et le destin naturel de la nation québécoise est de pouvoir décider elle-même de ce qu’elle devient et de comment y arriver. Lois, impôts, traités, voilà ce que toutes les nations du monde devraient pouvoir contrôler elles-mêmes ».
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juin 2013

    @ M. Jean-Claude Michaud
    Je ne veux pas vous décevoir, mais les électeurs d'Option Nationale risque plus de voter QS que le PQ et si cela fait augmenter QS, le PQ va perdre des plumes encore plus que si Aussant demeurait à Option Nationale. Cette nouvelle est autant une mauvaise nouvelle pour Option Nationale que pour l'avenir du PQ, car Option Nationale divisait tout le vote qui est situé à gauche du PQ.

  • Lise Reid Répondre

    20 juin 2013

    Oui Denis Monière serait un bon choix.J'espère qu'il
    va se présenter.

  • François Ricard Répondre

    20 juin 2013

    @ M. Jean-Claude Michaud
    Le "bon débarras" aura lieu lorsque Mme Marois aura pris la décision de retourner dans ses terres.
    la majorité de ceux qui ont voté pour l'ON l'a fait par conviction et le départ de M. Aussant ni signifie nullement que toutes ces gens voteront maintenant pour le PQ.
    Pour que ces gens reviennent au PQ, il faut que le PQ change de façon draconienne: mettre le cap résolument sur l'indépendance et mettre Mme Marois dehors.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2013

    Je ne sais pas si ce parti va survivre, mais je souhaite tout simplement que le nouveau chef - ou la nouvelle cheffe - lâche pour de bon la vieille "chouveraineté" pour la remplacer une fois pour toutes par l'indépendance de la patrie. Au moins, cela sera de pris. Au diable les vieilles traîneries.
    Pierre Cloutier

  • Luc Bertrand Répondre

    19 juin 2013

    Monsieur Marineau, j'ai pris connaissance de cette nouvelle à la fin de ma journée de travail en lisant votre article. Je n'en croyais pas mes yeux tellement cette nouvelle m'a jeté en bas de ma chaise!
    Vous avez raison. JMA a su vaincre la barrière médiatique pour ramener l'indépendance au centre de la politique québécoise pour la première fois depuis 1995. Il a entraîné à sa suite une nouvelle génération d'indépendantistes qui, rejoints par son discours cohérent et stimulant, autrement se seraient tenus loin de la politique. Aussant a été honnête de mettre les cartes sur table de cette façon, d'autant plus que le programme du parti, depuis le congrès de mars dernier, restait incomplet et ambigu sur la manière de réaliser l'indépendance. En éliminant toute référence à l'élection décisive sur l'indépendance, sur l'objet du ou des référendums et sur le caractère républicain de la démocratie du Québec pays, JMA a ni plus ni moins amené les congressistes à faire d'ON un PQ 2.0.
    L'éventuelle course à la direction qui va s'ensuivre devrait démontrer si, oui ou non, le Conseil national n'était qu'un faire-valoir pour l'ancien chef et fondateur du parti ou s'il est vraiment prêt à saisir la balle au bond et ouvrir la porte à un vrai débat d'idées pour nous conduire rapidement et sans détour vers l'indépendance. Je souhaite que les démissionnaires du parti depuis le congrès de fondation du parti reviennent au bercail et profitent de cette occasion pour débattre de leurs idées lors de cette course à la direction. Denis Monière, à mon avis, m'apparaît le choix logique pour succéder à Jean-Martin Aussant et j'espère sincèrement qu'il tentera sa chance.

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    19 juin 2013

    Bon débarras!
    Malgré un talent certain J-M Aussant n'avait pas le charisme pour remplacer le PQ et enlevait des votes au PQ !
    Il aurait pu retourner à l'intérieur du PQ et être un excellent ministre !
    Les indépendantistes de toutes tendances doivent s'unir.
    Aussant n'aura que divisé plus le mouvement en créant un parti politique au lieu d'un mouvement indépendantiste non partisan.

  • Éric Lévesque Répondre

    19 juin 2013

    Nous sommes tous attristé par son départ et je vous rejoins quand vous dites de laisser retomber la poussière avant de quitter le navire. c'est la jeunesse fougueuse qui réagit, on va se consulter et voir ce qui en est maintenant. ON avance et ON ne recule pas...

  • Lucille Labrie Répondre

    19 juin 2013

    Désolée mais je pense que JM Aussant ne savait pas où il s'en allait.
    Il ne semble pas avoir assez de force pour affronter toutes les difficultés de la vie politique,
    puisqu'il a démissionné 2 fois en autant d'années!
    Il a le droit de le faire, sauf qu'il devrait se garder une petite gêne en se permettant de donner des conseils à d' autres politiciens et politiciennes(surtout) qui ont bravé bien des tempêtes tout en ayant plusieurs enfants