Reprendre le Québec

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Repenser le nationalisme québécois

Mathieu Bock-Côté publiait hier, sur son blogue, un billet très important intitulé Éléments pour un programme nationaliste décomplexé. Pour paraphraser l’auteur, le 1er octobre prochain consacrera, selon toute vraisemblance, la déroute des indépendantistes québécois entamée depuis maintenant plus d’une décennie et marquera la fin du cycle d’émancipation politique de la Révolution tranquille. Il est donc maintenant temps de réfléchir à « l’après ».



Nous vous avons laissé faire


Velléitaires de tout acabit, nous vous avons laissé faire. Vous nous avez mis de côté depuis belle lurette en nous traitant soit de radicaux, soit de réactionnaires de droite. Vous nous disiez de nous taire, que les gens ne voulaient plus entendre parler d’indépendance, que cela nuisait au parti, qu’elle n’était pas réalisable et qu’il fallait attendre. Qu’il fallait se contenter d’être, pour le moment, un « ostie de bon gouvernement« . Miser sur les services publics, les réformes provinciales. Assurer la population qu’on n’allait surtout pas faire l’indépendance. Tenter de plaire aux médias métropolitains, vendus aux sirènes du libéral-progressisme internationaliste. Faire notre profession de foi de gauche, nécessaire après l’épisode de la charte qui nous aurait, selon vous, perdus. Parce que, selon vous toujours, les québécois sont naturellement de gauche. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre…


Le résultat de votre stratégie s’annonce désastreux. Le Parti québécois a perdu sa colonne vertébrale et les résultats électoraux s’en ressentiront dramatiquement le 1er octobre prochain. Pourtant, partout au monde, l’heure est au débat sur l’importance de la souveraineté des nations face aux grande fédérations et aux organisations supranationales aseptisées et déconnectées du sentiment citoyen. « Une nation n’est pas qu’une association d’individus juridiquement reliés. » C’est beaucoup plus que ça, immensément plus profond. Voilà ce que réalisent les peuples d’Occident. Nous étions, depuis les années 1960, à l’avant-garde de ce mouvement qui interpelle maintenant tous les peuples menacés par cette dilution identitaire nécessaire à rendre les individus du monde des « ressources humaines » interchangeables et de la viande-consommatrice indifférenciée.


Nous vous avons laissé faire. Maintenant, nous sommes paralysés et impuissants, ramenés des décennies en arrière. Nous sommes en voie de devenir exemplaires en matière de déliquescence.


À nous de jouer


Le texte de Bock-Côté est primordial. Il lance l’assaut. Nous – radicaux, identitaires, nationalistes – qui nous faisons dire depuis des années que nous allons couler le navire devons prendre forme, nous aligner, et nous préparer à agir.


Il est temps de cesser les enfantillages. Les petites bouderies puériles, les guerres d’orgueil, la jalousie du succès des uns et des autres n’ont plus leur place. On quitte la cour de récréation, l’école primaire est finie. Ce en quoi nous croyons tous, l’idée de la nécessaire indépendance du Québec, a besoin de nous, que nous nous tenions en adultes et non pas en club des collégiennes de Beverly Hills.


Il faudra nous concerter, agir avec esprit de corps, écrire ensemble l’ébauche d’un programme politique complet, qui comprendra une stratégie réaliste et musclée de conquête de notre souveraineté nationale. Ré-investir avec sérieux le véhicule politique approprié.


D’ici le 1er octobre, écrivons, pensons-y et commençons à nous constituer.