Remettre les pendules à l’heure à propos du PQ

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Rien n'est joué pour le Parti québécois

Depuis un certain temps, il est de bon ton d’annoncer la mort du Parti québécois. Des chercheurs en sciences sociales s’y sont mis, tout comme de nombreux commentateurs de la scène politique québécoise. Tout y passe. Le PQ serait une machine brisée, organisée autour d’un projet dépassé avec des électeurs qui se meurent cartes de membre à la main. Je m’inscris en faux contre cette position. Passons en revue trois assertions populaires et problématiques.



Premièrement, on entend que le Parti québécois serait une machine brisée sur le point de disparaître. Il est vrai que les récents sondages sont assez mauvais. Même si la qualité des méthodologies est dans certains cas très discutable, la tendance est claire. Il y a décroissance des appuis au PQ depuis plusieurs mois. Par contre, il ne faut pas oublier que ce n’est pas la première fois dans l’histoire récente du Québec qu’un parti aux ambitions gouvernementales (laissons Québec solidaire de côté pour le moment) oscille autour des 20 % d’appuis. En fait, la Coalition avenir Québec s’est retrouvée à plusieurs reprises dans cette situation depuis sa création. Et elle a rebondi. QS perd ou gagne plus ou moins la moitié de ses appuis d’un sondage à l’autre. Le Parti libéral obtient des scores qui auraient donné des cauchemars à Robert Bourassa ou même à Jean Charest. En fait, on assiste, tant au provincial qu’au fédéral, à une instabilité électorale depuis le tournant du millénaire. C’est au tour du PQ de subir les foudres de l’électorat. C’est une épreuve, certes, mais ce n’est pas une condamnation.



Deuxièmement, on dit que le Parti québécois serait organisé autour d’un projet dépassé. On fait alors référence à l’option indépendantiste, mais aussi au positionnement idéologique du parti. Il est encore une fois juste de dire que l’appui au projet indépendantiste est à son plus bas depuis longtemps. Il demeure toutefois que plus du tiers des Québécois sont toujours indépendantistes et que plus ou moins les deux tiers sont nationalistes sous une forme ou une autre. De plus, le projet social-démocrate du PQ le place dans une position avantageuse entre un QS radicalement à gauche et une bousculade à droite entre le PLQ et la CAQ. Un véritable boulevard s’ouvre. Le PQ est à la bonne place pour attirer un électorat nationaliste et de centre gauche très nombreux, notamment dans la grande couronne de Montréal mais aussi ailleurs.



Des défis réels



Troisièmement, on raconte que les électeurs péquistes et les membres du parti seraient littéralement en train de mourir de vieillesse. Certains ont même fait des prédictions hasardeuses en nous proposant une date de péremption à partir de postulats pour le moins fragiles. Dans les faits, le PQ fait encore très bien chez les plus jeunes (francophones). Moins bien qu’avant, certes, mais très bien tout de même. Et disons-le clairement, si une baisse des appuis parmi les jeunes cohortes signifiait la mort d’un parti, l’état des appuis envers le PLQ au début des années 1980 nous aurait permis de prédire sa fin au tournant du millénaire. On se serait évidemment trompé. On affirme également que l’effectif du PQ serait très vieux. Il y a en effet, en proportion, moins de jeunes que de personnes plus âgées parmi les membres en règle du PQ. Mais la taille de son effectif est sans comparaison avec le nombre d’adhérents au PLQ (en véritable chute libre) et ceux presque confidentiels de la CAQ et de QS. En nombre absolu, les jeunes sont toujours au PQ, dernier vrai parti de militance au Québec.


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