Ainsi, apprenons-nous dans un reportage des plus fouillés, signé d’Édouard Chanot, du site Sputnik, que durant les émeutes de Villeneuve-la Garenne, dans la nuit du 21 au 22 avril, la « convergence des luttes entre banlieues et antifas n’a pas eu lieu ».
Est-ce à dire qu’ils ont été réexpédiés de l’autre côté du périphérique à grands coups de basket dans le train, pour parler poliment ? Ce qui tendrait alors à prouver que les méthodes du général Bigeard n’ont pas que du mauvais.
Après, on s’étonne qu’on puisse s’étonner. Déjà, les antifas en question sont blancs et bourgeois, ce qui se voit, même – et surtout – vu d’un voyou à capuche. « Blanc », tel le « bourgeois » Antonin Bernanos, descendant de qui vous devinez – comme quoi le génie n’est pas forcément héréditaire –, et ayant écopé de cinq ans de villégiature à Fleury-Mérogis pour avoir mis le feu à une voiture de police tout en oubliant qu’il y avait des policiers dans le véhicule en question. Que le lecteur se rassure, il n’a pas eu le temps de goûter plus que ça aux charmes de l’hospitalité pénitentiaire. Normal : il a un carnet d’adresses que d’autres n’ont pas, ses parents n’ayant rien de chômeur en fin de droits ou de technicienne de surface.
Là, c’est tout ce que certains islamo-gauchistes de salon ont théorisé qui s’effondre. Et Anne-Sophie Nogaret, ancienne enseignante de philosophie en ZEP, cosignataire avec Sami Biasoni d’un passionnant essai, Racialistes, décolonialistes, indigénistes : ceux qui veulent déconstruire la France, de noter : « Dans l’absolu, rapprocher une gauche traversée par le militantisme LGBT et les indigénistes, qui le sont par l’islamisme, reste pour le moins acrobatique. »
Il est vrai que le mariage homosexuel, l’adoption d’enfants par des couples d’hommes ou de femmes n’ont rien qui puisse réjouir le cœur du mahométan, même fort d’une connaissance de l’islam des plus primitives, dirons-nous.
La preuve par Robert Ménard, maire de Béziers, qui, à propos de jonction politique et électorale, semble estimer que la sienne est un peu plus performante, nous confie : « Soyons clairs ! Dans ma ville, deux tiers des enfants scolarisés sont d’origine étrangère. Donc, si je suis élu dès le premier tour avec près de 70 % des suffrages, c’est que, fatalement, nombre de leurs parents votent pour ce que je suis, pour ce que j’incarne. Mieux, certains d’entre eux sont même sur ma liste. » Cela vaut même pour les électeurs d’extrême gauche : « 40 % de ceux qui ont voté Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle déclaraient vouloir voter pour moi aux municipales, contre seulement 20 % pour le candidat insoumis… »
Mais il est aussi possible, n’en déplaise aux géniaux stratèges de la convergence des luttes, que le premier des Biterrois ait su mieux comprendre qu’elles étaient les véritables aspirations de ces Français de fraîche date : « Ce qu’ils veulent, c’est de l’ordre ! Et cette demande vient surtout des populations issues de l’immigration, qui sont condamnées à vivre au jour le jour avec une minorité de voyous qui leur pourrissent la vie. »
De son côté, Stéphane Ravier, sénateur RN et ancien maire des fameux quartiers nord de Marseille, n’ayant rien d’un réduit gaulois et qui l’a pourtant élu, nous confirme : « Il existe une proportion de Français issus de l’immigration, pas toujours évidente à quantifier, qui a fait le choix de l’assimilation et qui n’en peut plus du racket, qu’il soit fiscal ou de droit commun. Ils veulent que leurs enfants puissent aller à l’école sans se faire agresser par les dealers, que leurs filles puissent s’habiller normalement sans l’être par des barbus islamistes. Alors, de manière très logique, nombre de ces gens se tournent vers le Rassemblement national. Dans cette affaire, les antifas ne partent pas très bien armés… »
L’un des principes du marxisme-léninisme consiste à surmonter ses propres contradictions politiques. Là, on leur souhaite bien du courage dans l’exercice de trapèze volant dialectique qui s’annonce.