Il y a quelques jours à peine, la Secrétaire d’État des États-Unis a déclaré que le Yémen constituait une menace pour la stabilité de la région et du monde. Cette révélation ne nous parvient pas du Secrétaire général des Nations Unies, ni des organismes humanitaires, ni des Églises, ni des pays non alignés, mais de Mme Hilary Clinton, préoccupée, faut-il croire, du bien être de l’Humanité. Vous savez, c’est cette même personne qui avait apporté son soutien à l’usage des technologies de pointe pour attiser le feu de la révolte en Iran suite à l’élection de l’actuel Président et qui s’était faite stratège pour empêcher le Président constitutionnel du Honduras de reprendre son poste. Il aurait suffi d’une parole de sa part pour écarter les putschistes à l’origine du coup d’État militaire, mais ce n’était pas possible pour la simple raison qu’elle en était, avec la CIA et le PENTAGONE, la première responsable.
Tout récemment encore, nos médias nous ont alimentés d’images et de commentaires sur les manifestations antigouvernementales en Iran et la répression exercée par ce dernier. De quoi nous arracher les larmes en ce temps de Noël et du Jour de l’An, temps de paix et de fraternité. Pourtant ces mêmes âmes sensibles n’ont eu aucun mot, aucune image pour nous révéler la répression sanglante et mortelles, pour plusieurs, qui sévissait, au même moment, au Honduras sous la gouverne des putschistes. Vous savez, ces mêmes putschistes qui avaient organisé, au Honduras, en novembre dernier, des élections générales pour l’élection d’un nouveau Président. Plus de 60% des électeurs et électrices s’étaient abstenus, ne voulant pas entacher leur dignité avec cette mascarade d’élection. Eh bien, Mme Clinton et le Prix Nobel de la paix 2009 ont jugé que c’était une élection crédible en dépit du fait que la Communauté internationale pensait et pense toujours le contraire.
Je n’ai vraiment pas le cœur à la fête et encore moins lorsque je vois ce qui se trame en catimini contre les pays émergents de l’Amérique Latine, tout particulièrement contre le Venezuela et les pays de l’ALBA. Je vous invite à lire un très bon article du directeur du Monde Diplomatique, Ignacio Ramonet. Ce qui nous y est raconté a de quoi soulever bien des questions. C’est à se demander qui constitue une véritable menace pour la stabilité de la région et du monde. Est-ce le Yémen, un des pays les plus pauvres de la planète? Est-ce le Venezuela qui a donné à la démocratie ses lettres de noblesse et au BIEN COMMUN sa véritable place dans les préoccupations de l’État ? Est-ce la Bolivie dont le Président vient de remporter une élection avec plus de 63% des votes et dont les objectifs sont le développement humain, social, politique, économique, culturel? Objectifs dont le développement a dépassé, en peu de temps, un niveau jamais atteint à ce jour? Qui est le trouble fête?
Ne serait-ce pas cet immense pays du Nord, celui-là même qui a fait la loi dans tout ce Continent du Sud et qui a puisé dans ses terres et montagnes les ressources minérales et agricoles qu’il a importées et commercialisées à travers le monde? Serait-ce ce même peuple qui chante tous les dimanches le « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux », et qui, sur semaine, se préoccupe de protéger et d’étendre son empire sur la terre? Tous les moyens sont bons et les 75 milliards $ de dollars, réservés à sa Centrale d’intelligence (CIA) seront utilisés de manière à bien servir les 650 autres milliards $ prévus pour la DÉFENSE. Vous aurez remarqué qu’il ne s’agit pas de conquérir, d’attaquer, mais de DÉFENDRE. Il est évident que les pays les plus pauvres de la terre sont une menace pour la stabilité et la paix du monde. Ils le seront d’autant plus si quelques trésors s’y trouvent cachés dans leurs entrailles et que le sang de leurs martyrs en jaillit pour leur rappeler que c’est assez.
Vous aurez compris que, pour moi, la réponse ne fait pas de doute. Ce que je trouve de plus triste c’est l’ignorance entretenue consciemment, volontairement, froidement, chez la grande majorité des citoyens et citoyennes qui acceptent de bonne foi les histoires que nos médias leur racontent. Si quelqu’un ose dire le contraire, il est aussitôt accusé de conspirationniste, de dépendance à la théorie du complot. Le plus grave, c’est que nos silences nous rendent complices de tous ces crimes commis sous le montage de faussetés, de mensonges, de pièges tendus. Je ne puis m’empêcher de reprendre ici un texte, vieux de 2 600 ans, qui nous décrit si bien ce que nous vivons présentement. À vous d’en juger.
« Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui font de l'amer le doux et du doux l'amer . » Is. 5,20
Non, merci, je ne peux plus croire dans ces personnages, pas plus dans ces médias qui en sont le miroir.
Oscar Fortin
Québec, le 9 janvier 2010
http://humanisme.blogspot.com
Qui sont les véritables conspirationnistes ?
Les agresseurs ou les agressés ?
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Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.
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