Qui sont les parrains du terrorisme international ?

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Les suspects habituels

La très efficace opération russe en Syrie a clairement exposé la vraie doctrine de l’Ouest, ainsi que ses liens avec les groupes terroristes internationaux.


Comme nous le savons déjà, la fameuse coalition occidentale, créée par Washington il y a plus d’un an, « combat efficacement » le terrorisme en Syrie et en Irak. Avec quels résultats ? Des régions désertiques où l’on ne trouve nulle part de terroristes, ont été lourdement bombardées ; dans le même temps, les terroristes reçoivent régulièrement des livraisons d’armes parachutées « par erreur ». Dans tous les cas, les terroristes se battent avec des armes US modernes et portent des uniformes de l’US Army. Et il apparaît que ce résultat satisfait pleinement le régime US en exercice, depuis que Washington mène la charge contre le terrorisme international ou, du moins, prétend le faire. L’année de bombardements inexistants des positions terroristes a néanmoins produit au moins quelques résultats : L’État islamique a considérablement agrandi le territoire qu’il contrôle en Syrie. Il semble qu’il se pourrait que les USA aient soutenu les extrémistes, tout en prétendant les combattre, jusqu’à ce que la campagne militaire russe démarre en Syrie.


Depuis les premiers jours de frappes aériennes russes en Syrie, quand les activistes ont dégusté de vraies pluies de bombes, et quand les fortifications, l’équipement et les bunkers de commandement ont été détruits, Washington s’est soudain vraiment fait entendre, clamant que les faux terroristes étaient sous le feu. Une toute nouvelle campagne médiatique a été lancée avec l’argent des régimes du Golfe Persique et de l’Ouest, pour tenter désespérément de convaincre le monde que les frappes aériennes russes ne sont pas des réussites militaires, et qu’elles massacrent des civils en masse. L’avancée majeure déclenchée par l’armée arabe syrienne est maintenant décrite comme une sorte de marché entre l’État islamique et le Président syrien Bachar al-Assad, aussi, nous dit-on, les terroristes ne sont pas en train de courir pour leur vie, ils ont tout simplement à la place, remis leurs positions à l’armée syrienne. Ces publications sont généralement accompagnées d’images et de vidéos « open source » floues, de sorte que personne ne puisse confirmer ou nier l’évidence.


Dans ces circonstances, pour tout analyste honnête, il n’est que naturel de conclure que Washington et certains de ses alliés arabes sont étroitement liés aux groupes terroristes et il ne faut pas longtemps pour déterminer le jeu de ces activistes. Il n’y a pas beaucoup de gens de gauche aujourd’hui qui tenteraient de nier le fait qu’Al-Qaïda a été créée, financée et armée par Washington et ses régimes alliés réactionnaires du Golfe Persique. Al-Qaïda a ensuite accouché de l’État islamique, qui s’est à présent emparé de vastes territoires en Syrie et en Irak. L’État islamique ou « ISIL », est une organisation wahhabite, créée par Washington à l’époque de l’occupation de l’Irak, pour qu’elle combatte là-bas les Shiites à la place de leurs sponsors occidentaux et du Golfe Persique.


Quand la Russie a commencé à combattre le terrorisme, les Islamistes radicaux ont juré de mener une guerre contre elle, mais pas contre l’Occident, qui lutte prétendument contre eux depuis plus d’un an. Début octobre, Jabhat al-Nusra avec Jaish al-Islam ont annoncé être en guerre contre la Russie, tandis que la soi-disant Armée syrienne libre, qui selon l’Ouest, fait partie de l’« opposition modérée », a pris contact avec des pays de la région pour leur proposer de créer une alliance militaire contre la Russie.


En attendant, en dépit de la rhétorique anti-russe en cours, les frappes aériennes russes ont entraîné l’intensification de la lutte entre terroristes en Syrie, une chose confirmée par des experts occidentaux. À cause de la destruction des infrastructures, les Islamistes ont rencontré de nombreux problèmes dans la réception de leurs indispensables approvisionnements. Craignant être punis par les seigneurs de guerre, des terroristes affaiblis au sein d’ISIL ont décidé qu’il était plus facile de se procurer des armes et de l’approvisionnement en tuant d’autres terroristes.


Spectateurs de la destruction de leurs jokers, les USA se sont précipités pour les aider. Le 31 octobre, Tony Blinken, secrétaire d’État adjoint, a déclaré lors d’un sommet sur la sécurité régionale à Bahreïn, que les USA allaient intensifier leurs efforts sur tous les fronts en Syrie. D’après Blinken, le régime US allait affecter 100 millions de dollars pour les forces de l’opposition en Syrie. Donc, le financement officiel total dépensé les 3 dernières années pour « ces opposants à Assad », atteindra 500 millions de dollars. Le régime US a souligné que l’argent serait uniquement accordé à des fins prétendument pacifiques, à savoir le soutien des « représentants de la société civile », qui en réalité servent depuis des années de couverture au massacre du peuple syrien.


La Maison Blanche a annoncé en outre qu’elle allait déployer un nombre limité d’hommes des forces spéciales en Syrie, en se passant de l’autorisation officielle de Damas. Ces troupes de l’OTAN assureront la formation de la fameuse « opposition modérée », et coordonneront aussi depuis le sol les frappes aériennes. En d’autres termes, nous assistons à la création d’une nouvelle alliance militaire en Syrie, incluant l’OTAN, les USA, et toutes sortes de terroristes. Celle-ci se voit confier une seule tâche : se débarrasser du Président Bachar al-Assad par tous les moyens imaginables.


La Saoudie, pour sa part, n’a pas laissé les Islamistes d’ISIL attendre plus longtemps de l’aide. Le général syrien Mayhub a déclaré :



Le 26 octobre, selon les informations des missions de reconnaissance, quatre avions venant de Turquie sont arrivés à l’aéroport d’Aden, au Yémen. Deux d’entre eux appartiennent à Turkish Airlines, un à Qatar Airways et l’autre à une compagnie aérienne des Émirats Arabes Unis, a déclaré le porte-parole de l’armée syrienne. Il y avait à bord plus de 500 activistes de l’organisation terroriste État islamique. Ils ont été retirés de Syrie pour les préserver des frappes aériennes russes.



Il a été signalé que ces activistes pourraient participer à des opérations dirigées par la coalition saoudienne au Yémen, qui a subi des pertes colossales dans les combats contre les Houthis. Les responsables syriens sont convaincus que le redéploiement des terroristes de Syrie se poursuivra tant que la Russie effectuera des frappes aériennes.


Quelques experts US admettent ouvertement que les principaux alliés des USA au Moyen-Orient sont des sponsors du terrorisme. À Washington, des experts de l’Institute for Near East Policy ont fait remarquer que le ministère des Finances US reconnaît que la Saoudie et le Qatar parrainent ouvertement les groupes terroristes en Syrie. En 2014, David Cohen, sous-secrétaire US au Terrorism and Financial Intelligence, a annoncé qu’Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes ont reçu des millions de dollars de leurs sponsors du Golfe Persique, du Pakistan et de Turquie. L’argent pour le soutien des terroristes est toujours réuni quotidiennement au Koweït et au Qatar.


Selon RIA Novosti, le 4 novembre 2015, Dana Tyrone Rohrabacher, député de Californie, a directement accusé les USA de deux poids, deux mesures et d’hostilité à l’égard de la Russie. Elle a ajouté que cette politique a engendré beaucoup de dommages pour les USA, en particulier au Moyen-Orient. Rohrabacher a souligné que la Russie est une grande puissance mondiale qui a ses propres intérêts, tout comme les USA ont les leurs. Au cours des audiences au Congrès sur la Russie, Rohrabacher a souligné le fait que les USA s’opposent à la Russie parce qu’elle défend Bachar al-Assad, qui est prétendument un terrible dictateur, mais la monarchie saoudienne est aussi un régime dictatorial prêt à tuer des milliers de gens pour garder le pouvoir, et la même chose peut être dite des autres États du Golfe persique.


Rohrabacher a souligné que les USA n’écoutent pas les propositions russes pour la Syrie depuis le déclenchement du conflit, qui a entraîné une grave détérioration de la situation sur le terrain. La député a souligné que depuis cinq ans, Poutine cherche un compromis avec les USA afin de retrouver une certaine forme de stabilité en Syrie, mais Washington l’a à chaque fois envoyé balader. Elle a aussi ajouté que si les Islamistes radicaux arrivaient au pouvoir en Syrie, ce sera un véritable cauchemar pour Washington.


Washington ne cesse malgré tout de pousser à l’escalade majeure en Syrie, tout en excusant les vrais états sponsors du terrorisme. Comme cela a été annoncé par Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, les USA, la Turquie et la Saoudie ont tous refusé de coordonner leurs actions en Syrie. Suite à la réunion de Vienne, Lavrov a déclaré avoir invité les représentants de ces trois pays à coordonner les opérations militaires en Syrie, comme le font la Russie et la Jordanie. La coopération, a-t-il dit, pourrait être créée par un accord formel concernant la liste des organisations devant être considérées terroristes. Lavrov a regretté la décision des états mentionnés ci-dessus, de ne pas collaborer avec la Russie, tout en ajoutant qu’à Amman, les experts militaires jordaniens et russes œuvreront ensemble pour mener les opérations de combat contre le terrorisme. Pourtant, peu de temps après la réunion, Adel Al Jubeir, ministre saoudien des Affaires étrangères, a annoncé que son pays soutiendrait toujours l’« opposition modérée », en d’autres termes, les terroristes. Il semble qu’il n’y a pas d’autre façon d’exprimer cela plus clairement.


La question de savoir pourquoi Washington adopte une position aussi négative en Syrie peut être partiellement expliquée par les sondages de l’opinion US. The Wall Street Journal a récemment publié un sondage selon lequel 56% des sondés croient que la Syrie pourrait devenir une menace pour les USA ; 23% disant que la Syrie est une menace imminente, tandis que la Russie est qualifiée de menace militaire permanente par 60% de l’ensemble des sondés.


Apparemment, tant que les médias US seront dominés par certains milieux politiques, le jeu de Washington dans un certain nombre de régions, dont le Moyen-Orient, ne sera pas déterminé par l’intérêt supérieur des Étatsuniens, mais exclusivement par les idées délirantes de politiciens washingtoniens nostalgiques de la guerre froide, qui s’imaginent attendant la guerre inévitable, assis dans des tranchées.


NEO, Viktor Mikhin


Traduction: Petrus Lombard


Original : journal-neo.org/2015/11/11/who-are-the-supporters-of-international-terrorism/



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