Quelle langue pour les réfugiés?

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Une énorme responsabilité politique






Il n’y a que les jovialistes pour affirmer que le français n’est pas en recul dans l’île de Montréal. Les francophones sont désormais sous la barre de 50 %. Voilà la réalité.




La quasi-totalité des quelque 8000 réfugiés syriens qui débarqueront chez nous prendra pied à Montréal puisque 80 % sont parrainés par des compatriotes déjà installés dans la métropole.








Au Québec, l’intégration future ne peut se faire sans parler la langue de la majorité. Et pas question d’austérité en cette matière.








S’impose alors la question de la langue d’intégration. Pour les enfants des réfugiés, le problème ne se pose pas, puisqu’en vertu de la loi 101, les immigrants ont l’obligation de scolariser leurs enfants dans les écoles françaises. Mais cela s’applique seulement jusqu’à la fin du secondaire.




Confusion ministérielle




La ministre Kathleen Weil a semé la confusion mercredi en laissant entendre que les commissions scolaires anglophones pourraient être mises à contribution.




Devant la réaction rapide de l’opinion publique, elle a précisé par la suite que les jeunes réfugiés devraient suivre leur scolarité en français, ce qui s’avère impossible dans le système anglophone. Le ministre Pierre Moreau a pour sa part confirmé jeudi que la loi 101 s’applique intégralement et que les réfugiés adultes auront, eux, accès à des cours de francisation.




Au cours de ces derniers jours, Hélène David, la ministre responsable de la langue, s’était ralliée à sa collègue affirmant que les réfugiés adultes auraient les mêmes droits que les Québécois adultes qui peuvent choisir le réseau anglophone au niveau du cégep et de l’université.




Quant au premier ministre, il a eu cette phrase aussi courte que légère: «Bien sûr que les réfugiés doivent apprendre le français.»




N’est-ce pas étrange que ces déclarations non dépourvues d’ambiguïté aient surgi spontanément cette semaine de la bouche de membres du gouvernement qui cafouillent en quelque sorte?




Comment comprendre la difficulté de plusieurs ténors libéraux à exposer clairement leur vision sur ce qui paraît comme un devoir national de s’assurer que les réfugiés actuels comprennent l’importance vitale d’apprendre d’abord le français au Québec, leur terre d’accueil?




Un profond malaise




Ce mouvement migratoire permet de révéler un malaise quant à l’état d’esprit de plus en plus de Québécois qui traitent l’apprentissage du français avec une inconscience qui frise l’insolence.




Le bilinguisme n’est pas un choix, mais une nécessité pour les Québécois francophones certes, mais comment croire à l’intégration des immigrants qui débarquent chez nous pour trouver un refuge s’ils ignorent notre culture et notre langue.




Les réfugiés syriens n’ont pas choisi leur sort ni leur pays d’accueil. C’est à nos dirigeants de leur permettre de comprendre qu’ils ne débarquent pas au Canada anglais.




La responsabilité politique est énorme, car, sur la question de la langue, la sensibilité populaire est grande, mais ambiguë. Ce n’est pas le temps pour nos élus d’élucubrer sur les bienfaits du bilinguisme.




Au Québec, l’intégration future ne peut se faire sans parler la langue de la majorité. Et pas question d’austérité en cette matière. L’argent est ici le nerf non de la guerre, mais de l’intégration culturelle.




Notons que c’est le PQ dirigé par le premier ministre Lucien Bouchard qui a coupé les vivres aux COFI, ces centres de francisation essentiels à la survie d’un peuple qui mise désormais sur l’immigration pour avoir un avenir.




 


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