Québec solidaire ou la tentation de la pureté

Bfa3fca8c5c0d8dde78d8bc6050101e7

Les champions de l'impuissance vertueuse






Personne n’en sera vraiment surpris, mais Québec solidaire a fait comprendre clairement qu’il ne désirait pas de grande alliance souverainiste avec le Parti québécois.




Les points de désaccord seraient trop nombreux. Amir Khadir est même allé jusqu’à accuser Pierre Karl Péladeau de déloyauté à l’endroit du Québec. Le rejet est viscéral et personnel.




Aux prochaines élections, QS fera cavalier seul.




Mais le désaccord est d’abord et avant tout idéologique. C’est peut-être un mythe qui est en train d’éclater: celui de l’alliance entre les souverainistes.




Quand les péquistes espèrent unir le camp indépendantiste, ils supposent que les souverainistes des autres partis le sont autant qu’eux.




C’est peut-être vrai de la jeune génération militante qui se retrouve à Option nationale, même si elle n’aime pas la culture péquiste.




Ce n’est pas vrai de QS.




Gauche radicale




QS, avant d’être souverainiste, est à gauche, et loin à gauche. S’il embrasse la souveraineté, c’est seulement comme instrument d’un projet de société progressiste.




Évidemment, s’il y avait un référendum, la plupart de ses membres voteraient Oui. Mais manifestement, ils ne travailleront pas à ce qu’un troisième rendez-vous avec l’histoire se présente si le PQ en est le grand organisateur.




Pour QS, la souveraineté doit être de gauche ou ne pas être. Elle n’a pas de valeur en soi.




Ce n’est pas une posture nouvelle. Dans les années 1970, ils étaient nombreux à croire aussi que l’indépendance ne valait rien sans le socialisme.




Le désir d’avoir son pays, le patriotisme et l’enracinement historique sont assimilés, par ses dirigeants, à du nationalisme revanchard de ceinture fléchée.




QS le répète: la souveraineté est indissociable de la gauche. On doit en comprendre que la constitution du futur État serait déterminée par cette orientation politique.




Mais que se passerait-il si, dans le Québec souverain de Québec solidaire, un parti de droite gagnait les élections?




Ses politiques seraient-elles déclarées anticonstitutionnelles? Dans quelle mesure le pluralisme politique serait-il autorisé?




Multiculturalisme




Un pays, par définition, n’est ni de gauche ni de droite et d’une élection à l’autre, il change de direction. À moins d’être soumis à une dictature idéologique.




Évidemment, QS ne rêve pas à cela. Mais ce que QS désire plus que tout, c’est d’avoir le monopole de la pureté.




Il préfère l’impuissance vertueuse aux compromis difficiles. La gauche radicale, la plupart du temps, préfère voir la droite au pouvoir que le centre gauche.




QS hérite aussi de l’antinationalisme d’une frange de la gauche radicale, qui l’amène à détester tout ce qui ressemble au nationalisme identitaire.




Sur ce plan, QS est plus proche des libéraux de Philippe Couillard que du PQ. On le voit dès qu’il est question d’immigration: QS ouvrirait grand les frontières.




On l’a vu aussi avec la charte des valeurs, que plusieurs membres de QS accusaient plus ou moins ouvertement de xénophobie.




Pendant ce temps, un PLQ plus fédéraliste que jamais se croit installé au pouvoir pour l’éternité.



 




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé