Manon Massé a écrit au premier ministre Justin Trudeau afin de lui demander l’asile politique pour le président catalan, accusé de rébellion et de sédition par Madrid.
« Je dois dire en toute franchise et au risque de vous froisser que votre réponse à la crise catalane n’est guère à la hauteur de la ‘‘voix constructive et empreinte de compassion’’ censée orienter le Canada dans le monde », écrit la députée solidaire dans la missive envoyée vendredi en fin de journée et dont Le Journal a obtenu copie.
Elle poursuit en demandant au premier ministre canadien « d’offrir l’asile politique au président Carles Puigdemont, aux membres de son gouvernement et de l’assemblée législative ainsi qu’aux Catalans et Catalanes qui en feraient la demande ».
Mandat d’arrêt
Offrir un sauf-conduit au président catalan, présentement réfugié en Belgique, pourrait d’ailleurs aider à dénouer l’impasse politique, croit Manon Massé. « Le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy pourrait même songer à mettre fin à la répression et s’engager sur la voie du dialogue s’il constatait qu’il perd des appuis à l’étranger », écrit-elle.
Le gouvernement espagnol a emprisonné au moins huit membres du gouvernement catalan à la suite de sa déclaration d’indépendance. Carles Puigdemont, lui, est sous le coup d’un mandat d’arrêt qui devrait être suivi d’une demande d’extradition de la part de Madrid.
« En leur offrant l’asile, le Canada signifierait clairement, enfin, son désaccord avec les pratiques de Madrid, qui réveillent tristement le souvenir du régime franquiste », poursuit Manon Massé dans sa lettre.
En entrevue, elle rappelle que Québec solidaire multiplie les sorties pour interpeller Justin Trudeau.
Pas « d’oppression »
L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, début octobre, une motion condamnant les violences commises par Madrid lors du référendum catalan, en plus d’offrir la médiation du Québec dans le conflit.
Toutefois, le gouvernement Couillard refuse de reconnaître la déclaration d’indépendance de la Catalogne, estimant que le peuple catalan n’est pas victime « d’oppression ».
Extrait de la lettre: