Une semaine après le choc de l'élection du 2 mai, la poussière retombe pour montrer ce qui reste du paysage d'avant. Le Printemps arabe m'avait fait réaliser que ni les partis politiques ni les leaders historiques n'arrivent plus à rejoindre les aspirations démocratiques des peuples qui se réveillent. Malgré la distance, le Québec est un de ceux-là. Ce n'est pas la faute de tous les militants et politiques qui ont donné le meilleur d'eux-même depuis la fin des années cinquante afin de donner un petit pays à une nation qui, n'eut été la conquête était appelée à occuper et développer la moitié de l'Amérique du nord. Sa trace évanescente y est encore visible jusqu'au golfe du Mexique et aux rives du Pacifique mais les patronymes s'y prononcent maintenant en Anglais.
L'avènement du pays est devenu le rempart nécessaire à la dilution qui nous guette. La solide volonté de vivre de dix générations de Québécois nous a permis d'être encore ici chez nous. Nous avons appris aussi à vivre avec les générations successives d'immigrants dont le sort n'était souvent pas meilleur que le nôtre. Ils doivent nous accompagner comme frères et soeurs dans cette libération qui ne peut plus ne pas arriver. Il faut briser le mur de la langue et de l'indifférence qui nous sépare d'eux.
Jusqu'à l'élection de lundi dernier, j'avais pressentis que le printemps arabe avait quelque chose à nous apprendre. Depuis lundi dernier, j'ai compris que les Tunisiens et les Égyptiens nous ont montré que seul le peuple peut choisir du moment et de la forme de sa libération. Ce fut notre erreur de croire depuis le début des années soixante que les groupes et partis politiques organisés étaient en mesure de nous donner un pays. Ils sont là pour accompagner le peuple et nous devons cesser de faire des procès d'intention sur ceux d'entre eux qui consacrent les meilleures années de leur vie à rendre la chose possible. Mais sans la force du peuple ils ne peuvent rien. C'est du côté des villes et villages, des banlieues et des grandes étendues du nord qu'il faut aller chercher nos appuis. Ce pays il existe déjà sous nos pieds et nous ne nous en sommes pas aperçus. Nous l'avons laissé par terre dans la rue et seul le peuple du Québec peut le cueillir. Chaque jour devrait être un jour de fête nationale.
Nous avons ouvert tellement de débats, tellement de fronts que nous pourrions encore discuter pendant des décennies sans jamais nous entendre. J'ai relevé une liste de quelques points recueillis durant les quatre dernières années au cours de rencontres organisées par Marc Brière qui a réuni un petit groupe de penseurs autour de l'idée de souveraineté et démocratie. Vous ne retrouverez pas le vocable de souveraineté dans mes écrits. Je pense avec Andrée Ferretti qu'il faut dire les vrais choses le plus directement possible pour convaincre et mobiliser les coeurs. Ma liste loin d'être représentative de tout ce que j'ai entendu vous paraîtra bien pauvre et elle est biaisée par mes propres limites mais je voudrais faire appel à chacun de vous afin que nous puissions les ajuster et en faire quelque chose qui ne sera pas la solution unique mais qui pourra peut-être y contribuer. Il y a assez de compétences dans le mouvement indépendantiste et dans la Vigile afin que cela soit profitable. J'ai placé cette liste d'idées sur un site Facebook public afin que ce processus soit inclusif et que tous ceux qui le désirent y aient accès. Il fallait agir tout de suite. Certains de ces points doivent être améliorés afin de faire l'objet de consensus en vue de favoriser le rassemblement des Québécois et des Québécoises autour d'une action efficace en vue de réaliser l'indépendance de la façon la plus inclusive possible. À vous d'en juger. Merci à Bourgault, à d'Allemagne, à Ferretti, à Rioux, à Lévesques, à Parizeau à Marois et à Duceppe et à tant d'autres et surtout merci à vous tous de les continuer.
Voici le lien vers "Québec pays libre et démocratique" et, même si vous êtes pas d'accord avec tout, le site est conçu pour que vous puissiez commenter chaque élément, n'oubliez pas de mentionner les points que vous aimez, de proposer des modifications si vous le jugez nécessaire et de laisser une impression générale, il faut être présent sur Facebook : http://www.facebook.com/pages/Qu%C3%A9bec-pays-libre-et-d%C3%A9mocratique/210346775653356