Québec ou les détaillants: qui veut gagner un milliard?

Si les détaillants ont le culot de manifester une telle avarice, pourquoi se gêneraient-ils avec ce 1% de TPS?

Mini-budget fédéral - 30 octobre 2007

L’annonce du ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, d’abaisser la
taxe sur les biens et services (TPS) à 5% constitue une opportunité que le
Québec ne peut manquer de profiter. S’il importe d’être moindrement
cohérent avec le discours de l’Assemblée Nationale qui dénonce le déficit
fiscal depuis plus de dix ans, Québec doit ajouter ce percentile dégagé à
sa taxe provinciale.
Pour l’instant, il apparaît que Mme Monique-Forget préfère laisser filer
l’argent, sous-entendant que les sommes impressionnantes trouveront
inévitablement leur chemin vers les poches des consommateurs. Or rien
n’est plus faux. Voici pourquoi :
- La dernière baisse de 1% de la TPS en 2006 n’a pas avantagé le
consommateur de manière significative. Au contraire, il semble que les
détaillants ont su profiter de l’occasion pour augmenter leur prix de vente
suggéré, moussant en douce leur marge de profit.
- La valorisation du dollar canadien vis-à-vis le dollar américain (plus
de 30% en quelques années seulement) n’a pas engendré, pour l’instant
souhaitons-le, une baisse proportionnelle du prix de vente au détail.
Cette situation fut d’ailleurs décriée pas plus tard que la semaine
dernière par nul autre que… Jim Flaherty ! Si les détaillants ont le culot de manifester une telle avarice, pourquoi se gêneraient-ils avec ce 1% de TPS?
- Stéphane Dion a déjà annoncé son intention de rehausser la TPS à 6%
s’il devait prendre le pouvoir. Bien que cela apparaisse peu probable, il
importe de ne pas donner le champ libre à toute conjoncture éventuelle qui
pourrait tenter le gouvernement canadien de remettre la main sur cet espace
fiscal dégagé. Imaginons s’il s’agissait de surcroît d’un gouvernement
formé par un parti qui a nié l’existence du déficit fiscal pendant plus de
dix ans: adieu milliard!
Nous avons déjà laissé trop d'argent filer dans les coffres des
détaillants depuis un an: sachons apprendre de nos erreurs et saisir cette
chance qui (cela n’arrive pas souvent) s’offre à nous une deuxième fois.
Les contribuables bénéficieront déjà de baisses d'impôts relativement
substantielles: donnons donc à notre gouvernement québécois un peu d'air
frais. Car il est fort à parier que Québec ne peinera à trouver d’endroits
où réinvestir cet argent neuf.
Olivier Guinard
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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